Rechercher
Rechercher

Liban - La situation

Loi électorale : forcing de Sleiman et effet boule de neige

Le chef de l’État a reçu hier soir Walid Joumblatt. Objectif : une décision finale avant la fin du mois sur la prorogation et la loi électorale. Photo Dalati et Nohra

L’effet boule de neige de la loi électorale de 1960 se confirme. Indépendamment de ce qui pourrait empêcher l’organisation des élections, notamment le déchaînement de violence à Tripoli, une espèce de logique institutionnelle s’impose aux esprits les plus sceptiques. Michel Murr a annoncé hier qu’il fera aujourd’hui acte de candidature. Les députés du courant du Futur avaient annoncé hier qu’ils feraient de même aujourd’hui. Nabih Berry, de son côté, semble avoir passé aux députés de son bloc la consigne d’avoir à déposer leurs candidatures avant lundi soir, date d’expiration du délai de dépôt des candidatures.
Hier, non moins de dix-huit candidats, dont Robert Ghanem, Mohsen Dalloul et Ziad Assouad, ont pris le chemin du ministère de l’Intérieur.


Quelle forme définitive prendra la loi de 1960 ? Cette question doit rester ouverte, compte tenu de l’interdit jeté sur cette loi par Bkerké, au plus fort de la campagne en faveur de la loi dite orthodoxe, censée assurer aux communautés chrétiennes une représentativité parfaite.
Avec l’arrivée aujourd’hui au Liban, venant de Rome, du patriarche maronite, cette question devrait prendre plus d’actualité, puisqu’il sera possible de sonder personnellement le patriarche à ce sujet.

 

(Lire aussi : Bassil : La proposition de loi électorale mixte amènera une fausse majorité parlementaire)


La présence au Liban du patriarche devrait aussi décrisper la situation sur le plan chrétien et mettre une sourdine à la campagne médiatique virulente opposant le Courant pariotique libre aux Forces libanaises depuis le rejet du projet orthodoxe. Dans les hautes sphères de l’Église, on estime même que le patriarche cherchera à réunir Michel Aoun et Samir Geagea, une initiative qui pourrait ne pas être couronnée de succès, au regard du climat d’animosité qui s’est installé entre les deux formations et leurs chefs respectifs. Toujours est-il que l’affluence de personnalités attendues à Bkerké, avec l’arrivée du patriarche, ne peut que faire bouger les choses.

 


Forcing de Sleiman
Que se sont dit hier le chef de l’État et le Premier ministre désigné à ce sujet ? À cette question indiscrète, une source bien informée a apporté une réponse plutôt terne : pas grand-chose. Les deux hommes, qui se sont vus à Baabda, ont fait le point de la situation et sont convenus qu’il n’y a rien d’autre à faire, côté gouvernement, qu’à attendre l’issue des concertations portant sur la loi électorale et la durée de la prorogation du mandat de la Chambre, qui s’impose désormais comme une évidence.

 

(Lire aussi : Le 14 Mars présentera des candidatures dans les délais octroyés par la loi de 1960)


Le chef de l’État, qui s’implique très activement dans la question, en a discuté hier soir avec Walid Joumblatt, venu à Baabda avec Waël Bou Faour. En cours de journée, il avait dépêché Khalil Hraoui pour en parler avec Fouad Siniora, et avait reçu lui-même, pour la seconde fois en deux jours, Ali Hassan Khalil. Ce forcing devrait se poursuivre avec une rencontre attendue aujourd’hui entre Fouad Siniora et Nabih Berry.


L’enjeu de ces concertations, précise-t-on de source informée, est de déterminer la durée de la prorogation du mandat de la Chambre, le chef de l’État n’acceptant qu’une prorogation clairement liée à un accord sur l’organisation des élections législatives dans un délai d’excédant pas le mois de septembre. Faute de quoi, M. Sleiman pourrait pousser vers l’organisation des élections sur la base de la loi de 1960, dans les délais constitutionnels impartis, c’est-à-dire avant l’expiration du mandat de l’actuelle Chambre, le 19 juin prochain. Selon les sources citées, le président Sleiman aurait fixé le 31 mai comme délai maximum pour qu’une réponse soit apportée à ces questions. Une réponse qui n’exclurait pas un accord de dernière minute sur une loi mélangeant scrutin proportionnel et scrutin majoritaire.
Dans ce paysage confus, l’attitude du Hezbollah constitue une inconnue de plus. Hassan Nasrallah prend la parole demain après-midi pour faire le point, croit-on savoir, sur la situation à Qousseir, où les pertes humaines du Hezbollah sont substantielles, et sur le débat interne. Affaire à suivre...

 

Lire aussi

 

 

Mise en garde de Mikati contre les ministres qui outrepassent l’expédition des affaires courantes

 

Repères

Liban : Loi électorale, délais, scrutin... Quelques repères pour tenter d'y voir plus clair

 

Loi électorale : petit guide à l’usage de l’électeur libanais perplexe

 

Et notre dossier : Les électeurs libanais ont la parole
L’effet boule de neige de la loi électorale de 1960 se confirme. Indépendamment de ce qui pourrait empêcher l’organisation des élections, notamment le déchaînement de violence à Tripoli, une espèce de logique institutionnelle s’impose aux esprits les plus sceptiques. Michel Murr a annoncé hier qu’il fera aujourd’hui acte de candidature. Les députés du courant du...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut