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Société - Conflit

À Meis el-Jabal, « quatre innocents ont été tués » par une frappe israélienne

Déplacés du Liban-Sud, les Hnayki étaient retournés dans leur village afin d’assister aux funérailles d’un parent et vérifier l’état de leur maison et du supermarché.

À Meis el-Jabal, « quatre innocents ont été tués » par une frappe israélienne

Fadi Hnayki, May Ammar et les frères Mohammad et Ahmad Hnayki, tués à Meis el-Jabal le 5 mai 2024. Photo ANI

De la famille Hnayki, il ne reste plus que leurs deux jeunes filles, restées à Beyrouth le week-end dernier. Dimanche, Fadi Hnayki, le père, Maya Ammar, son épouse, et Mohammad, 21 ans né du premier mariage de Maya, et son petit frère, Ahmad, 12 ans, ont été tués à Meis el-Jabal (caza de Marjeyoun) par une frappe israélienne alors qu’ils se trouvaient au supermarché de Fadi, a déclaré le mokthar du village, Mohammad Choukair, à L’Orient Today.

Déplacés du Liban-Sud depuis le début des affrontements entre l’armée israélienne et le Hezbollah le 8 octobre 2023, à l’instar de quelque 90 000 habitants de cette région, les Hnayki étaient repartis dans leur village, ciblé à de nombreuses reprises par Israël, afin d’assister aux funérailles d’un parent et vérifier l’état de leur maison et du supermarché. « J'ai pleuré comme un bébé dimanche après-midi après avoir récupéré le corps du garçon de 12 ans dans sa maison d'enfance », confie un volontaire de la Défense civile, préférant rester anonyme, qui s'est rendu sur place dimanche matin.

« Leur seul tort était d'être sur leur propre terre »
Comme cette famille, de nombreuses personnes sont retournées dans leurs villages ces derniers mois afin de récupérer des affaires. Ils ne pensaient pas que le conflit durerait plus de six mois. « Je suis partie avec des vêtements d'hiver et je suis retournée dans mon village pour récupérer mes vêtements d'été. Je n'ai jamais pensé quand j'ai fait mon petit sac à dos il y a des mois pour partir temporairement à Beyrouth chez ma grand-mère, que je ne rentrerais pas chez moi de sitôt », raconte Dounia Moallem, enseignante de lycée, originaire de Meis el-Jabal.

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Le moukhtar Hassan Kabalan, parent de Maya Ammar et voisin des victimes, explique que la famille était travailleuse et respectée. « Maya est du village, mais son mari ne l'est pas. Fadi avait ouvert un supermarché il y a environ un an et demi et était un homme travailleur et respecté par les habitants. Il était également distributeur pour une société de savon et de détergent dans le sud », détaille-t-il. « Nous condamnons cet acte criminel. Quatre innocents ont été tués. Ils étaient désarmés, leur seul tort était d'être sur leur propre terre », a-t-il ajouté.

Maya Ammar et son fils Mohammad ont été enterrés lundi à proximité l'un de l'autre à Meïs el-Jabal, tandis que Fadi Hnayki et Ahmad ont été enterrés ensemble dans la région de Bauchrieh à Beyrouth, selon Hassan Kabalan. Le député du Hezbollah Ali Fayyad, qui a assisté aux funérailles de Maya et de Mohammad, a déclaré sur place que « l'ennemi israélien sait bien que les cibles étaient des civils, et c'est un crime indéniable et clair... donc la résistance a le droit de répondre à tout crime contre les civils libanais ». Selon lui, le Hezbollah et ses combattants alliés « visent des objectifs militaires (en Israël) alors que l'ennemi (israélien) vise des civils, des villages, des maisons, des magasins et des zones peuplées ». 

Cérémonie funéraire de Maya Ammar et de son fils Mohammed le 6 mai 2024 à Meis el-Jabal. Photo Mountasser Abdallah

Après la mort de la famille, le Hezbollah a lancé des dizaines de roquettes sur le nord d'Israël dimanche en réponse « au massacre visant des civils innocents commis par Israël à Meis el-Jabal », a déclaré le parti dans un communiqué. Ce n'est pas la première fois que des civils qui avaient fui le sud et étaient temporairement retournés pour récupérer leurs affaires ou vérifier leurs propriétés sont tués par une frappe israélienne. En novembre, trois jeunes filles, la plus âgée ayant 14 ans, avaient été tuées lorsqu'une frappe israélienne a visé leur véhicule sur la route entre Aïtaroun et Aïn Ebel alors qu'elles récupéraient leurs affaires de leur ville natale d'Aïnata, dans le district de Bint Jbeil.

De la famille Hnayki, il ne reste plus que leurs deux jeunes filles, restées à Beyrouth le week-end dernier. Dimanche, Fadi Hnayki, le père, Maya Ammar, son épouse, et Mohammad, 21 ans né du premier mariage de Maya, et son petit frère, Ahmad, 12 ans, ont été tués à Meis el-Jabal (caza de Marjeyoun) par une frappe israélienne alors qu’ils se trouvaient au supermarché de Fadi, a...
commentaires (5)

Pourquoi des innocents entre guillemets dans le titre de l'article ?

Lakiss samia

13 h 10, le 07 mai 2024

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Commentaires (5)

  • Pourquoi des innocents entre guillemets dans le titre de l'article ?

    Lakiss samia

    13 h 10, le 07 mai 2024

  • Regardez ce qui se passe à Gaza le massacre des innocents

    Eleni Caridopoulou

    12 h 11, le 07 mai 2024

  • je déteste le mot "condamner"...dans ces cas...?!?

    Marie Claude

    08 h 08, le 07 mai 2024

  • Encore une fois: merci à Hassan Nasrallah!

    Yves Prevost

    07 h 28, le 07 mai 2024

  • Encore une fois: merci à Hassan Nasrallah!

    Yves Prevost

    07 h 26, le 07 mai 2024

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