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Liban - Tournée pastorale

D’Argentine, Raï appelle à la libération des deux évêques orthodoxes enlevés en Syrie

« Il est grand temps de regarder la vérité en face », affirme Sayah, évoquant le souvenir douloureux du 24 avril.

Le patriarche Raï au dîner organisé en son honneur par la Fondation maronite dans le monde.

Il n’y a pas, dans le patriarche Raï, deux hommes travaillant séparément, l’un pour ses intérêts propres, l’autre pour les intérêts d’autrui. Il n’y a pas deux poids, deux mesures. Il y a un homme entier qui compatit à toute souffrance injustement subie et se mobilise pour toutes les causes qui lui paraissent justes, même au risque d’être incompris.


Surmené par des journées trop chargées, le patriarche a gardé la chambre, hier soir, sur ordre du médecin, afin de reprendre son souffle. Il a quitté hier matin, de très bonne heure, pour l’Uruguay, seconde étape de sa visite pastorale en Amérique latine. Une visite qui le conduira successivement ensuite au Brésil, au Paraguay, en Colombie, en Guyane, au Costa Rica et au Venezuela. Des deux semaines qu’il vient de passer en Argentine, il semble évident que la visite se déroule à un rythme un peu trop soutenu, avec quelques visites de complaisance qui surchargent le programme et ne laissent pas au patriarche assez de loisir pour se reposer, mieux profiter des contacts humains qui s’offrent, et appréhender plus en détail ce qui se passe sur le terrain pastoral qu’il foule.


« Nous partons pleins d’admiration pour ceux qui ont bâti l’Argentine, parmi lesquels nos compatriotes ne sont pas les moindres, a affirmé jeudi soir, au cours d’un grand dîner à l’ambassade du Liban, à Buenos Aires, le vicaire général maronite, Boulos Sayah, qui s’exprimait au nom du patriarche Raï, empêché d’honorer ce qui était moins une obligation qu’une joie, sachant l’amitié qu’il porte à l’ambassadeur Antonio Andari et à son épouse Carole, dont c’était le premier grand dîner depuis leur installation à l’ambassade.

Un homme de cœur
Mgr Sayah n’a pas manqué de souligner, de son côté, combien il se sentait mal préparé pour parler au nom d’un « homme de cœur » qui s’investit si entièrement dans ce qu’il fait. Il n’en a pas moins relevé avec brio le défi, en lançant, au nom de tous les patriarches catholiques et orthodoxes de l’Orient, un vibrant appel à la libération des deux évêques enlevés en Syrie, d’autant plus qu’il s’agit « de deux hommes de paix qui se trouvaient en mission humanitaire ».
« Au nom du patriarche maronite et au nom de tous les patriarches d’Orient, je lance un appel afin que tout soit fait pour libérer ces hommes », a-t-il affirmé.

 

(Pour mémoire : Syrie: les évêques d'Alep toujours portés disparus)


Par ailleurs, en ce 24 avril, souvenir ineffaçable du génocide arménien, d’une grande infamie commise par les autorités ottomanes, et que la Turquie moderne refuse d’assumer, le vicaire général maronite a lancé un appel pour la vérité et la justice en faveur du peuple arménien et de toutes les minorités chrétiennes massacrées ou conduites par des décisions barbares à une mort certaine. « Il est grand temps de regarder la vérité en face », a-t-il insisté.
Enfin, Mgr Sayah a exprimé, au nom de tous les Libanais, sa gratitude à l’Argentine, pour ce que ce pays est et cherche à être, engageant les expatriés à rester fidèles à leur patrie d’adoption, sans oublier le Liban, et « à lui rendre en loyauté l’hospitalité qu’elle leur a offerte ».

« Inside the Vatican »
Dans un émouvant hommage au patriarche, l’ambassadeur Antonio Andari avait pour sa part relevé que le magazine Inside the Vatican avait publié en couverture une photo du patriarche Raï, le désignant comme l’un des dix chefs d’Église les plus dynamiques dans leur effort pour ancrer le christianisme, en l’occurrence au Liban et dans la région du Moyen-Orient.


Le patriarche Raï porte en lui, où qu’il aille, l’appel à la « communion » et au « partage », sans lesquels le Liban ne peut vivre, a encore dit le diplomate. Il est aujourd’hui un pont jeté entre l’Orient et l’Occident, entre le Liban résident et le Liban émigré, un trait d’union sur lequel nous pouvons bâtir de nouveaux liens entre ces deux Liban, comme entre le Liban et l’Argentine, et rafraîchir ce que le temps et l’éloignement ont pu introduire de sécheresses ou de coupures.
L’ambassadeur a plaidé pour le renouvellement de tous les liens entre le Liban et l’Argentine, politiques, culturels, sociaux, spirituels et économiques. Il a assuré qu’en tant qu’ambassadeur, il continuerait d’assumer son engagement d’ancien membre de la Fondation maronite dans le monde, tout en ajoutant qu’il sera au service de tous les Libanais sans exception. La fondation était représentée au dîner par Rose Choueiri, Charles Hajje et Hyam Boustany, qui accompagnent le patriarche dans une partie de son programme.


Au dernier jour de sa visite pastorale en Argentine, le patriarche a rencontré le ministre argentin des Affaires étrangères, Hector Timerman, et son adjoint Eduardo Zuain, encore un maronite, le nonce apostolique et l’évêque grec-catholique d’Argentine et Homs, conformément à une règle qu’il s’est fixée de profiter de ses visites pastorales pour rencontrer, autant que le temps le permet, les autorités civiles et religieuses des pays visités. Il avait également rencontré, à l’initiative de M. Andari, un groupe d’ambassadeurs de pays arabes en poste à Buenos Aires, ainsi que la communauté grecque-orthodoxe, réunie dans la cathédrale Saint-Georges de Buenos Aires. Même dans ses plus courts entretiens, le patriarche s’investit pleinement dans la conversation, revenant constamment sur la nécessité de préserver la paix au Moyen-Orient et de régler pacifiquement le conflit en Syrie, et dénonçant comme complicité la passivité de la communauté internationale à juguler l’afflux d’armes en Syrie. « Le régime est mauvais, c’est entendu, mais nous prenons le risque d’avoir un régime encore pire », l’a-t-on entendu dire.

 

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Il n’y a pas, dans le patriarche Raï, deux hommes travaillant séparément, l’un pour ses intérêts propres, l’autre pour les intérêts d’autrui. Il n’y a pas deux poids, deux mesures. Il y a un homme entier qui compatit à toute souffrance injustement subie et se mobilise pour toutes les causes qui lui paraissent justes, même au risque d’être incompris.
Surmené par...
commentaires (2)

"Phénomène" ce Râëéhhh !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

11 h 25, le 27 avril 2013

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Commentaires (2)

  • "Phénomène" ce Râëéhhh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 25, le 27 avril 2013

  • Les tergiversations et les changements de déclarations continuelles, une fois pour, une autre contre, etc... ne sont pas au profit des Chrétiens Libanais et régionaux. Au lieu d'être sur place et de s'occuper, par tous les moyens, à UNIR les Chrétiens ( et non uniquement les Maronites ) Libanais, dans cette période DANGEREUSE pour leur EXISTENCE, le Patrfiarche Raï fait du tourisme...

    SAKR LOUBNAN

    08 h 43, le 26 avril 2013

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