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Moyen Orient et Monde - Mouvement indépendantiste

Les Catalans défient (toute) l’Espagne

Des centaines de milliers de Catalans – le département catalan de l’Intérieur a avancé un chiffre « pas inférieur à 1,6 million » de personnes – se sont donné la main, mercredi, sur 400 km, afin d’attirer l’attention de l’opinion internationale sur leurs revendications d’autonomie.  Josep Lago/AFP

La gigantesque chaîne humaine qui a traversé mercredi la Catalogne pour réclamer l’indépendance de la région constitue un défi à la fois pour Madrid, farouchement opposé à tout référendum d’autodétermination, et pour le président nationaliste catalan Artur Mas.


« La pression de la mobilisation d’hier est un formidable défi non seulement pour l’exécutif catalan mais aussi pour le gouvernement de Mariano Rajoy », a ainsi résumé hier le journal El Pais. De même, pour La Vanguardia, « les représentants de la volonté populaire dirigés par Rajoy et Mas doivent chercher des voies pour apporter une réponse au défi au travers un dialogue et en prenant de la hauteur ».


Au-delà du symbole orchestré de centaines de milliers de personnes se donnant la main sur 400 km afin d’attirer l’attention de l’opinion internationale, le département catalan de l’Intérieur a même avancé un chiffre « pas inférieur à 1,6 million de personnes », la chaîne a montré que la poussée indépendantiste était loin d’avoir faibli, un an après une manifestation monstre à Barcelone. « Il y a un an, Rajoy pensait que le temps irait dans le sens de ses intérêts et il est évident que non. Le temps a renforcé la position indépendantiste », relève Joaquin Molins, professeur de sciences politiques à l’Université autonome de Barcelone. Selon lui, le chef du gouvernement espagnol doit désormais « changer son fusil d’épaule et envisager une voie de négociation qui sera centrée sur les finances » de la Catalogne.


Les autorités catalanes sont en conflit ouvert avec le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy depuis qu’il a rejeté, en septembre 2012, un « pacte fiscal » qui aurait octroyé plus d’autonomie financière à cette région comptant pour environ un cinquième de la richesse du pays. Depuis, Artur Mas, au départ un nationaliste modéré, a durci le ton, poussé par la gauche indépendantiste devenue deuxième force du Parlement régional après les élections de novembre 2012, qui exige un référendum d’autodétermination en 2014. « Cela aurait réglé une bonne partie du problème il y a un an. Aujourd’hui, le pacte fiscal ne règle pas le problème. Toute solution en Catalogne passe par les urnes, passe par une consultation, passe par un référendum. C’est l’engagement que nous avons pris », a affirmé mercredi Artur Mas.
La présidente de l’ANC, association indépendantiste qui a organisé la chaîne, Carme Forcadell, a d’ailleurs immédiatement mis la pression mercredi. « Nous devons trouver les moyens et les instruments pour sortir de la crise. Qu’ils convoquent la consultation en 2014, nous ne voulons ni ne pouvons attendre plus longtemps », a-t-elle affirmé.

 

Artur Mas s’y est engagé mais, après une réunion « secrète » le 29 août avec Mariano Rajoy, a rejeté tout référendum sans l’accord de Madrid et a dit envisager une consultation au travers des prochaines élections régionales, prévues en 2016. Il « s’est rendu compte qu’il devait chercher un accord et que pour cela il a besoin de deux années de plus », estime pour sa part Joaquin Molins. De plus, « les souverainistes pensaient que l’appui de la communauté internationale serait très clair » mais « personne ne veut voir un nouveau foyer d’instabilité dans une situation déjà instable pour l’Espagne », plongée en récession depuis mi-2011 avec 26,26 % de chômage, relève M. Molins. Et « tant que le conflit ne se durcit pas plus, la communauté internationale ne fera rien », renchérit Jordi Matas.
Reste que si Madrid et la Catalogne ne trouvent pas d’accord, la situation pourrait encore s’envenimer, disent plusieurs analystes. « Dans ce type de revendications, pas seulement liées à une perception rationnelle mais aussi à des éléments viscéraux avec une forte frustration sociale, tout cela peut se terminer par une certaine radicalisation politique », affirme Jordi Matas.

 

 

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commentaires (1)

Pardonnez leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font. Ces pauvres catalans, tout à leur prurit indépendantiste, ne se rendent même pas compte qu'ils participent de la volonté forcenée des ultralibéraux de détruire les structures nationales pour mieux contrôler des ersatz d'états, de détruire les solidarités pour mieux dresser les "riches " contre les "pauvres". Ils souhaitent ni plus, ni moins qu'un retour aux âges obscurs, le tout avec une manipulation de l'opinion incroyablement simpliste, notamment par des organismes mafieux qui voient là l'occasion de mettre la Catalogne en coupé réglée. Mais le "diviser" pour régner ne date pas d'hier, n'est ce pas?

GEDEON Christian

10 h 30, le 13 septembre 2013

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Commentaires (1)

  • Pardonnez leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font. Ces pauvres catalans, tout à leur prurit indépendantiste, ne se rendent même pas compte qu'ils participent de la volonté forcenée des ultralibéraux de détruire les structures nationales pour mieux contrôler des ersatz d'états, de détruire les solidarités pour mieux dresser les "riches " contre les "pauvres". Ils souhaitent ni plus, ni moins qu'un retour aux âges obscurs, le tout avec une manipulation de l'opinion incroyablement simpliste, notamment par des organismes mafieux qui voient là l'occasion de mettre la Catalogne en coupé réglée. Mais le "diviser" pour régner ne date pas d'hier, n'est ce pas?

    GEDEON Christian

    10 h 30, le 13 septembre 2013

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