Enfant palestinien bouclier humain: sursis pour deux soldats israéliens

Deux soldats israéliens, reconnus coupables de s'être servi d'un enfant palestinien comme d'un "bouclier humain" durant la guerre contre la bande de Gaza en janvier 2009, ont été rétrogradés et condamnés à de la prison avec sursis, a rapporté la radio de l'armée.
Selon la correspondant de la radio, qui a assisté au délibéré, le tribunal militaire a condamné chacun des deux soldats à trois mois de prison avec sursis, et les a rétrogradés du grade de sergent-chef à sergent.
Le porte-parole de l'armée n'a pas commenté la décision dans l'immédiat.
Les soldats avaient été reconnus coupables le 3 octobre d'"excès de pouvoir ayant mis en danger de la vie d'autrui" et "conduite non conforme aux normes" de l'armée, pour avoir forcé un enfant de neuf ans à fouiller des sacs appartenant à des "suspects palestiniens", soupçonnés de contenir des explosifs.
Cette pratique a été formellement interdite par un arrêt de la Cour suprême, la plus haute instance judiciaire israélienne, qui a considéré qu'elle revenait à utiliser un civil comme bouclier humain.
Le garçon a indiqué qu'il avait eu peur de mourir.
"J'ai cru qu'ils me tueraient. J'ai eu très peur et j'ai mouillé mon pantalon", a affirmé Majd R. dans une déclaration sous serment à l'organisation Defence for Children International, basée à Genève.
Le tribunal militaire a néanmoins reconnu que l'incident s'était déroulé en janvier 2009, à un moment où les forces israéliennes étaient dans une position "difficile et dangereuse", et avaient passé plusieurs nuits sans sommeil.
Israël a lancé fin décembre 2008 l'opération Plomb durci, qui a duré 22 jours, dans le but de stopper les tirs de roquettes contre Israël à partir de la bande de Gaza, dirigée par le Hamas.
Environ 1.400 Palestiniens et 13 Israéliens sont morts dans lors de cette opération, qui a soulevé de nombreuses critiques internationales.
L'ONU a ouvert une enquête, dirigée par le juge sud-africain Richard Goldstone. Dans son rapport, le juge a accusé Israël et des groupes palestiniens d'avoir commis des crimes de guerre pendant cette opération, et recommandé la saisine de la Cour pénale internationale (CPI) si l'Etat hébreu refusait d'ouvrir une enquête "crédible".