Des Yéménites brandissant des fusils scandent des slogans lors d'un rassemblement de solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, dans la capitale Sanaa, contrôlée par les Houthis, le 9 mai 2025. Photo AFP/MOHAMMED HUWAIS
L'armée israélienne a appelé mercredi à évacuer trois ports contrôlés par les rebelles houthis au Yémen, après avoir annoncé l'interception d'un missile tiré par ces insurgés.
En représailles aux attaques de missiles et drones des houthis, l'armée de l'air israélienne a mené plusieurs frappes ces derniers mois contre des cibles des houthis au Yémen, où elle a mis hors service l'aéroport de Sanaa et bombardé des stations électriques et des cimenteries le 6 mai.
« En raison de l'utilisation des ports maritimes par le régime terroriste houthi pour ses activités terroristes, nous demandons à ceux qui s'y trouvent de les évacuer et de rester à l'écart jusqu'à nouvel ordre », a écrit le porte-parole en langue arabe de l'armée israélienne, Avichay Adraee, sur X.
Les ports concernés sont ceux de Ras Issa, Hodeida et Salif, situés dans le gouvernorat de Hodeida dans l'ouest du Yémen en guerre, où les houthis contrôlent de vastes pans du territoire.
Plus tôt, l'armée israélienne a annoncé l'interception d'un missile tiré depuis le Yémen, situé à environ 1.800 km d'Israël.
« Après les sirènes qui ont retenti dans plusieurs zones d'Israël, un missile tiré depuis le Yémen a été intercepté », a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Les houthis ont revendiqué le tir, affirmant avoir visé l'aéroport international de Ben Gourion près de Tel-Aviv avec un « missile balistique hypersonique ».
« Il s'agit de la troisième attaque de missile en moins de 24 heures », a affirmé leur porte-parole militaire, Yahya Saree.
Des détonations sourdes, probablement provoquées par l'interception du missile, ont été entendues depuis le bureau de l'AFP à Jérusalem.
Le tir est intervenu vers 07H45 locales, heure de pointe matinale pour les Israéliens.
« Il s'agit de crimes de guerre parce qu'ils visent des civils », a déclaré le ministre des Affaires étrangères israélien Gideon Saar, en visite au Japon.
Les Houthis visent le territoire israélien « alors qu'ils sont à 2.000 kilomètres d'Israël, qu'ils n'ont pas de frontière commune avec Israël, et qu'il s'agit d'attaques non provoquées (...) dirigées, financées et organisées par l'Iran », pays allié des rebelles yéménites, a-t-il ajouté.
Après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont mené des dizaines d'attaques aux missiles et drones contre Israël, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.
Le 4 mai, un missile houthi avait, pour la première fois, touché le périmètre de l'aéroport international Ben Gourion. L'attaque a conduit la plupart des compagnies étrangères desservant Tel-Aviv à suspendre leurs vols.
Dimanche et après l'interception d'un autre missile houthi, l'armée israélienne avait appelé à évacuer ces trois ports du Yémen, mais sans que des frappes n'aient été rapportées ensuite.
Les Etats-Unis ont conclu, par le biais d'une médiation omanaise, un accord de cessez-le-feu avec les Houthis, mettant fin à des semaines de frappes américaines en représailles aux tirs de missiles des rebelles yéménites et des attaques contre des navires au large du Yémen.