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Dernières Infos - Guerre au Soudan

Les Emirats disent avoir déjoué un transfert illégal d'armes à l'armée soudanaise


Des véhicules militaires détruits devant un hôpital à Khartoum, le 28 avril 2025. AFP

Les Emirats arabes unis ont annoncé mercredi avoir déjoué une tentative de transfert illégal d'armes destinées à l'armée soudanaise, qui accuse ce pays du Golfe de soutenir ses rivaux dans la guerre au Soudan.

« Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'équipements militaires aux Forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans (...) le trafic d'équipements militaires », a affirmé le procureur général émirati, Hamad Saif Al Shamsi, cité par l'agence officielle WAM. L'armée soudanaise a réagi en affirmant que le Soudan était un Etat souverain doté d'une armée nationale et qu'il « n'a aucun besoin de faire de la contrebande d'armes ».

Dans une déclaration transmise à l'AFP, le porte-parole de l'armée, Nabil Abdullah, a accusé les Emirats de fournir aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) « toutes sortes d'armements, des balles jusqu'aux drones stratégiques ». Abou Dhabi nie soutenir les paramilitaires et qualifie l'affaire de « théâtre politique » destiné à détourner l'attention des efforts visant à mettre fin à la guerre. Selon WAM, une enquête a été menée après la découverte de « cinq millions de cartouches » à bord d'un avion privé « en provenance d'un pays étranger », et l'arrestation de plusieurs personnes, non identifiées. De l'argent a également été saisi sur deux personnes arrêtées.

2,6 millions de dollars 

Les investigations ont révélé l'existence d'une cellule de trafic d'armes, dans laquelle sont impliqués « des dirigeants militaires soudanais », selon WAM. Parmi eux figurent « l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances, et une figure politique proche du général Abdel Fattah Al-Burhane et de son adjoint Yasser Al-Atta », indique l'agence. Plusieurs hommes d'affaires soudanais sont aussi mis en cause.

Cette cellule a conclu un accord portant notamment sur « des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars », selon la même source. L'argent aurait été transféré par l'armée soudanaise à une société basée aux Emirats. Les paiements ont été réalisés sur la base de « contrats et factures commerciales falsifiés », censés concerner des importations de sucre, affirme WAM.

Selon elle, « l'enquête a conclu que ces accords ont été réalisés à la demande du Comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhane et Al-Atta », et que Salah Gosh « a joué un rôle central dans la gestion du trafic ». L'opération aurait généré des gains de 2,6 millions de dollars. Toujours selon WAM, les armes étaient fournies par « plusieurs entreprises détenues par un homme d'affaires soudano-ukrainien », dont l'une est sous sanctions américaines.

Le procureur général émirati a dénoncé « une grave atteinte à la sécurité nationale des Emirats », et indiqué que les mis en cause seraient traduits en justice. La guerre au Soudan oppose depuis avril 2023 l'armée régulière, dirigée par Abdel Fattah al-Burhane, aux FSR de son ancien adjoint, Mohamed Hamdane Daglo. Elle a fait des dizaines de milliers de morts et 13 millions de déplacés et provoqué un désastre humanitaire.


Les Emirats arabes unis ont annoncé mercredi avoir déjoué une tentative de transfert illégal d'armes destinées à l'armée soudanaise, qui accuse ce pays du Golfe de soutenir ses rivaux dans la guerre au Soudan.« Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'équipements militaires aux Forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans (...) le trafic d'équipements militaires », a affirmé le procureur général émirati, Hamad Saif Al Shamsi, cité par l'agence officielle WAM. L'armée soudanaise a réagi en affirmant que le Soudan était un Etat souverain doté d'une armée nationale et qu'il « n'a aucun besoin de faire de la contrebande d'armes ».Dans une déclaration transmise à l'AFP, le porte-parole de l'armée, Nabil Abdullah, a accusé les Emirats...