Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux États-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa. « Trois citoyens ont été tués dans l'agression américaine sur le quartier Sabine de la capitale », a affirmé l'agence de presse des rebelles, Saba, en citant le ministère de la Santé de l'administration houthie.

L'agence avait fait état plus tôt d'une série de frappes visant Sanaa, aux mains des houthis depuis 2014, et ses environs. L'île de Kamarane, en mer Rouge, a également été visée, d'après la même source.

Des frappes menées dans la nuit de mardi à mercredi sur la province côtière de Hodeida, dans l'ouest du pays, avaient fait 13 morts et 15 blessés, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé houthi publié jeudi. Six femmes et quatre enfants ont péri dans ce « massacre », a rapporté la télévision des rebelles Al-Massirah.

Ces insurgés pro-iraniens disent s'en prendre à Israël et aux navires qui lui sont liés, en solidarité avec les Palestiniens, dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza. Ils disent aussi viser les navires de guerre américains en mer Rouge en réponse aux frappes menées contre eux. Leur porte-parole militaire, Yahya Saree, avait affirmé mercredi que les forces rebelles avaient abattu un drone américain MQ-9 et mené une attaque de drone contre « une cible militaire israélienne » à Jaffa, un quartier de Tel-Aviv.

Les zones contrôlées par les houthis sont la cible d'attaques quasi quotidiennes depuis le lancement, le 15 mars par Washington, d'une campagne de bombardements contre les rebelles, pour les contraindre à cesser de menacer les navires empruntant des routes maritimes cruciales pour le commerce international. Selon un responsable du renseignement amérciain, Washington a frappé plus de 100 cibles dans les régions du Yémen contrôlées par les houthis depuis le lancement de cette campagne. « Les Etats-Unis ont frappé plus de 100 cibles dans les régions du Yémen contrôlées par les houthis » depuis cette date, a déclaré un responsable militaire américain ayant requis l'anonymat. « Nous avons détruit des centres de contrôle et de commandement, des fabriques d'armes et des sites de stockage d'armes de pointe », a-t-il précisé.

Les frappes américaines n'ont pas arrêté les attaques des houthis, qui contrôlent de larges pans du territoire à la faveur d'une guerre de plus de dix ans contre les forces du gouvernement yéménite, appuyées par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite. Proche partenaire des Etats-Unis, la riche monarchie du Golfe n'a pas réussi à écraser l'insurrection des houthis au Yémen en dépit d'une intense campagne de bombardements.

Les rebelles ont multiplié les attaques après le début de la guerre dévastatrice menée par Israël à Gaza et déclenchée à la suite des attaques sanglantes du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023. Les houthis assurent viser essentiellement des navires liés à Israël et au principal soutien militaire de ce pays, les Etats-Unis. Mi-mars, le président américain Donald Trump avait dit que l'Iran serait désormais « tenu pour responsable » de « chaque coup de feu » des houthis.