Un manifestant brandit une pancarte lors d'une manifestation de diverses organisations devant le palais de justice de Paris où l'acteur français Gérard Depardieu doit être jugé pour agression sexuelle, à Paris le 28 octobre 2024. Photo d'archives AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT
Le procès de Gérard Depardieu, pour agressions sexuelles sur le tournage d'un film en 2021, s'est ouvert lundi après-midi devant le tribunal correctionnel de Paris, en présence de l'acteur le plus connu à avoir été rattrapé par la vague #Metoo en France.
Récompensé d'un César du meilleur acteur en 1981 pour son rôle dans « Le dernier métro » de François Truffaut et en 1991 pour « Cyrano de Bergerac » de Jean-Paul Rappeneau, Gérard Depardieu a été pendant plusieurs décennies considéré comme un monstre sacré du cinéma français, connu dans le monde entier, avant de faire l'objet de multiples accusations de violences sexuelles.
L'audience s'est ouverte vers 13H45 (12H45 GMT) en présence également des deux plaignantes. Le procès, qui devait initialement se tenir à l'automne, avait été renvoyé pour raisons médicales.
Le prévenu de 76 ans a depuis été déclaré apte à comparaître, avec d'éventuels aménagements.
Arrivé au tribunal à la mi-journée, marchant au côté de son avocat, il n'a pas fait de déclaration face aux nombreuses caméras présentes.
Son conseil, Me Jérémie Assous, a réaffirmé peu avant l'ouverture des débats que « l'ensemble des accusations » visant l'acteur étaient « mensongères ». « La vérité est de notre côté », a-t-il assuré.
Aménagements
Face au comédien, par ailleurs mis en examen pour viol et qui a fait l'objet de plusieurs plaintes pour violences sexuelles, deux femmes: Amélie, 54 ans, et Sarah (prénom modifié), 34 ans.
Un peu plus tôt, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées devant le tribunal judiciaire, selon des journalistes de l'AFP. « Violences sexistes, justice complice » ou « les victimes on vous croit, les violeurs on vous voit », ont scandé les manifestants.
Me Carine Durrieu-Diebolt, avocate de l'une des deux plaignantes, a souligné qu'un expert médical avait fait part de « l'état de santé bon, voire très bon du prévenu au plan cardiaque et diabétique ».
Les plaignantes, respectivement décoratrice et assistante réalisatrice sur le film « Les Volets verts » de Jean Becker, accusent Gérard Depardieu d'agression sexuelle, harcèlement sexuel et outrages sexistes lors du tournage.
Me Claude Vincent, conseil de l'une des plaignantes, a souligné lundi matin que sa cliente attendait le procès « depuis très longtemps », entre « crainte de la manière dont ça va se dérouler » et volonté de « donner sa parole ».
Dans sa plainte déposée en février 2024, Amélie dénonçait des faits remontant à septembre 2021, qui se seraient déroulés pendant le tournage dans un hôtel particulier de Paris.
Dans son récit au site d'investigation Mediapart, la décoratrice expliquait que Gérard Depardieu aurait soudainement hurlé, lors d'une conversation, qu'il voulait un « ventilateur », car il ne pouvait « même plus bander » avec cette chaleur, puis il aurait assuré pouvoir « faire jouir les femmes sans les toucher ».
Une heure plus tard, il l'aurait « attrapée avec brutalité » et l'aurait « bloquée en refermant ses jambes sur (elle) comme un crabe », puis lui aurait « pétri la taille, le ventre, en remontant jusqu'à (ses) seins », assure-t-elle. Il lui aurait également tenu des « propos obscènes ».
Lettre ouverte
Assistante réalisatrice sur ce même film, Sarah accuse Gérard Depardieu de lui avoir touché à deux reprises « la poitrine et les fesses » en août 2021, d'après Mediapart.
En octobre, le renvoi du procès avait été décidé à l'issue de plaidoiries mouvementées, l'avocat de la défense ayant dénoncé une enquête bâclée et à charge tout en accusant les parties civiles de « chercher la lumière des médias ».
Gérard Depardieu a été accusé de comportements identiques par une vingtaine de femmes mais plusieurs procédures ont été classées pour cause de prescription des faits.
La comédienne française Charlotte Arnould a été la première à porter plainte en 2018. En août, le parquet de Paris a requis un procès pour viols et agressions sexuelles à l'encontre de l'acteur. Un juge d'instruction doit encore décider de l'issue du dossier.
« Jamais, au grand jamais je n'ai abusé d'une femme », avait assuré l'acteur dans une lettre ouverte publiée dans le journal Le Figaro en octobre 2023.
Deux mois plus tard, le président français Emmanuel Macron avait choqué en saluant un « immense acteur » qui « rend fière la France » et en dénonçant « une chasse à l'homme ».
Lancé en 2017 pour dénoncer le comportement du producteur américain Harvey Weinstein, le mouvement #MeToo a déferlé ces dernières années sur le cinéma français. Plusieurs grands noms ont été accusés de violences sexuelles comme les réalisateurs français Jacques Doillon ou Benoît Jacquot.
Le procès de Gérard Depardieu, pour agressions sexuelles sur le tournage d'un film en 2021, s'est ouvert lundi après-midi devant le tribunal correctionnel de Paris, en présence de l'acteur le plus connu à avoir été rattrapé par la vague #Metoo en France. Récompensé d'un César du meilleur acteur en 1981 pour son rôle dans « Le dernier métro » de François Truffaut et en 1991 pour « Cyrano de Bergerac » de Jean-Paul Rappeneau, Gérard Depardieu a été pendant plusieurs décennies considéré comme un monstre sacré du cinéma français, connu dans le monde entier, avant de faire l'objet de multiples accusations de violences sexuelles.L'audience s'est ouverte vers 13H45 (12H45 GMT) en présence également des deux plaignantes. Le procès, qui devait initialement se tenir à l'automne, avait été renvoyé pour...
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