L'armée israélienne dynamite des habitations dans le village frontalier de Maroun el-Ras. Photo envoyée par des habitants à notre correspondant.
L'armée israélienne procédait vendredi à la destruction d'habitations aux explosifs à Maroun el-Ras, Yaroun et Aïtaroun, villages libanais frontaliers avec Israël dans le caza de Bint Jbeil, rapporte l'Agence nationale d'information (ANI, officielle), confirmée par notre correspondant au Liban-Sud, Mountasser Abdallah.
Les combats entre le Hezbollah et l'armée israélienne se sont focalisés ces derniers jours autour de Maroun el-Ras, dans le cadre de l'offensive terrestre israélienne au Liban-Sud, lancée le 30 septembre. Les premiers affrontements entre les soldats israéliens et les combattants du Hezbollah ont effectivement eu lieu le 3 octobre, notamment à Yaroun. Les premiers combats autour de Aïtaroun avaient, eux, commencé le 23 octobre, selon les communiqués publiés par le parti chiite.
Des quartiers entiers ont été rasés dans trente-sept villages du Liban-Sud en raison de la l’intensification des combats, selon des chiffres donnés mardi par l'ANI. « Plus d'une rue et d'un quartier ont été rasés dans 37 villages avec les maisons qu'ils comprennent, et plus de 40 000 habitations ont été entièrement détruites dans une zone de trois kilomètres de profondeur s'étendant de Naqoura (Tyr) à la périphérie de Khiam (Marjeyoun) », selon l'agence.
Le directeur des recherches à l'institut de sondage libanais Information International, Mohammad Chamseddine, avait affirmé mardi, dans un entretien au quotidien panarabe al-Chark al-Awsat, que pas moins de 29 villages ont été «complètement détruits» par Israël, sur une bande de 120 km allant de la région de Naqoura (caza de Tyr) jusqu'à Chebaa (caza de Hasbaya). L'expert cite notamment les localités de Aïta el-Chaab, Kfar Kila, Adaïssé, Houla, Dhaïra, Marwahine, Mhaibib et Khiam, qui ont été complètement détruites, ainsi que quelque 25 000 maisons, avait-il ajouté.