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Dernières Infos - Conflit

Aux portes de Gaza, le chef de l'ONU appelle à mettre fin au "cauchemar"

Le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, lors d'une conférence de presse au point de passage de Rafah, le 23 mars 2024. REUTERS/Mohamed Abd El Ghany

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, en visite à la lisière de la bande de Gaza, a de nouveau appelé samedi à un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, pour mettre fin au « cauchemar » dans ce territoire palestinien au bord de la famine.

Après cinq mois et demi d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, qui l'a plongée dans une situation humanitaire catastrophique, M. Guterres s'est rendu côté égyptien de la ville frontalière de Rafah, où il a dit être venu pour attirer l'attention sur la « douleur » des habitants de Gaza, prisonniers d' »un cauchemar sans fin ».

« Rien ne justifie les attaques horribles du Hamas le 7 octobre. Et rien ne justifie la punition collective subie par le peuple palestinien. Maintenant plus que jamais, il est temps d'un cessez-le-feu humanitaire immédiat », a-t-il lancé.

Les affrontements ne connaissent aucun répit à travers la bande de Gaza, notamment dans et autour de l'hôpital al-Chifa de la ville de Gaza (nord), où l'armée israélienne a débuté lundi une opération avec des dizaines de véhicules blindés sur la base d'informations indiquant, selon elle, que l'hôpital était utilisé par « des terroristes haut-gradés du Hamas ».

Elle a affirmé samedi avoir tué en tout plus de 170 combattants palestiniens et arrêté des centaines de suspects.

A Rafah (sud), un bombardement israélien nocturne sur une maison a tué une grand-mère, Nadia Kawareh, 65 ans, et quatre de ses petits-enfants âgés entre 3 et 12 ans, selon des proches et le ministère de la Santé du Hamas qui a fait état aussi de 14 blessés.

« La maison entière a été détruite », a déclaré Fawzy Kawareh, un membre de la famille, selon qui d'autres personnes sont encore coincées sous les décombres.

« Libérez-nous de cette vie »

Tôt samedi, le ministère de la Santé du Hamas a fait état de 67 morts au cours de la nuit et de la soirée à travers le territoire.

« Nous en avons assez, je vous assure. Lâchez une bombe sur nous et libérez-nous de cette vie (...) Aucun être humain ne pourrait supporter ce qui nous arrive », dit en pleurant Turkiya Barbakh, proche de victimes de frappes dans le sud de Gaza.

La guerre a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Selon Israël, environ 250 personnes ont été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 33 seraient mortes.

En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Son armée a lancé une offensive qui a fait 32.142 morts à Gaza, pour la plupart des civils, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du mouvement islamiste.

A Rafah, le patron de l'ONU a appelé Israël à prendre un « engagement solide » pour faciliter l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, où elle est largement insuffisante selon les agences de l'ONU et des ONG.

« Relâchez tous les otages »

« Dans l'esprit de compassion du (jeûne musulman du) ramadan, il est temps de relâcher immédiatement tous les otages » à Gaza, a-t-il dit également.

Outre la situation humanitaire dramatique dans la bande de Gaza, menacée de famine selon l'ONU, des inquiétudes croissantes portent sur une éventuelle offensive terrestre israélienne sur Rafah, où s'entassent 1,5 million de Palestiniens.

La question a été au coeur des échanges vendredi à Tel-Aviv entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, qui s'opposent sur la façon d'affaiblir militairement le Hamas.

M. Netanyahu a fait savoir au responsable américain qu'Israël comptait bien mener une offensive à Rafah, « dernier bastion » du Hamas, même si les Etats-Unis devaient ne pas le soutenir.

Peu après, M. Blinken a affirmé qu'une telle opération « risque de tuer davantage de civils (...), d'isoler Israël davantage au niveau mondial et de mettre en danger sa sécurité à long terme ».

Le secrétaire d'Etat a achevé vendredi une nouvelle tournée dans la région, qui l'a conduit en Egypte et en Arabie saoudite, pour tenter également d'accroître l'aide humanitaire dans la bande de Gaza et soutenir les pourparlers au Qatar en vue d'arracher une trêve.

Veto à l'ONU

Pendant ce temps à l'ONU, un projet de résolution au Conseil de sécurité, présenté par les Etats-Unis n'a pas été adopté vendredi en raison des veto russe et chinois.

Depuis le début de la guerre, les Etats-Unis s'étaient opposés à l'utilisation du terme « cessez-le-feu » dans les résolutions onusiennes, bloquant trois textes en ce sens.

Ils ont finalement décidé de mettre aux voix ce nouveau texte qui mentionnait « la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat et durable », mais la Russie et la Chine ont critiqué une formulation ambiguë n'appelant pas directement à faire taire les armes.

Un nouveau vote sur un nouveau projet de résolution exigeant un cessez-le-feu « immédiat », préparé par huit des dix membres non permanents du Conseil, est prévu lundi.

Israël impose un siège complet au territoire palestinien depuis le début de la guerre et contrôle strictement l'aide qui arrive principalement depuis l'Egypte via Rafah. Or ces contrôles ont pour effet, selon l'ONU, de réduire le nombre de camions entrant dans le territoire.

Pour soulager la population, plusieurs pays organisent des parachutages de vivres et ont ouvert un couloir maritime depuis Chypre vers Gaza. Mais l'aide reste insuffisante face aux besoins des 2,4 millions d'habitants de Gaza.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, en visite à la lisière de la bande de Gaza, a de nouveau appelé samedi à un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, pour mettre fin au « cauchemar » dans ce territoire palestinien au bord de la famine. Après cinq mois et demi d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, qui l'a plongée dans...