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Dernières Infos - France

Professeur tué : l'assaillant et son jeune frère écroués, un cousin aussi mis en examen

Un policier français de la CRS se tient debout pendant qu'un groupe de personnes observe une minute de silence lors d'une cérémonie d'hommage aux enseignants français assassinés Samuel Paty et Dominique Bernard devant l'école Bois d'Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, en périphérie de Paris, le 16 octobre 2023. Photo AFP

L'assaillant ayant poignardé à mort un enseignant en France a été inculpé et écroué mardi, quatre jours après cette attaque revendiquée au nom de l'organisation Etat islamique qui a replongé le pays dans la crainte d'attentats jihadistes.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a confirmé l'inculpation du jeune homme, âgé de 20 ans, pour assassinat et tentatives d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste, ainsi que pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Le suspect a ensuite été écroué, comme l'avait demandé le Pnat.

« Mon client apportera des réponses précises au fil de l'instruction et se tient à la disposition de la justice », a assuré à l'AFP son avocat, Me Verlaine Etame Sone.

Son frère, âgé de 16 ans, est suspecté de lui avoir « apporté un certain soutien », notamment sur « le maniement des couteaux », a dit à la presse le procureur antiterroriste Jean-François Ricard. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire, a indiqué à l'AFP son avocat, Me Ambroise Vienet-Legué.

Leur cousin, âgé de 15 ans, a lui aussi été mis en examen mardi. Il est soupçonné d'avoir été « informé du projet » sans « rien faire pour l'en empêcher » selon M. Ricard.

Mis en cause pour abstention volontaire d'empêcher un crime ou un délit contre l'intégrité d'une personne, l'adolescent fait l'objet « d'une mesure éducative judiciaire provisoire comportant un placement », a indiqué le Pnat dans la nuit de mardi à mercredi

Avant de poignarder à mort le professeur Dominique Bernard devant un établissement scolaire à Arras, soulevant une vague d'effroi en France, Mohammed Mogouchkov a « longuement prêté allégeance à l'Etat islamique » dans un fichier audio, a expliqué M. Ricard.

Dans cet enregistrement où il s'exprimait en arabe, l'assaillant a mentionné son « soutien aux musulmans » en « Irak », « Asie » et « Palestine », mais sans relier « directement » son acte à la guerre entre Israël et le Hamas, a relevé le magistrat.

Quelques minutes avant de passer à l'acte, le jeune homme avait par ailleurs tourné une vidéo devant un monument aux morts dans laquelle il s'attaquait « de manière répétée aux +valeurs des Français+ selon ses propres termes », usant de « propos particulièrement menaçants », a raconté M. Ricard.

Famille « très spéciale »

Issu d'une famille dont plusieurs membres ont été mis en cause pour radicalisation islamiste, Mohammed Mogouchkov était suivi par le renseignement intérieur depuis fin juillet et avait été contrôlé la veille des faits, selon les autorités.

Au cours de sa garde à vue, il n'a pas donné d'explications à son geste.

Dans le quartier populaire d'Arras où il vivait, des voisins le décrivent comme un jeune homme « froid » et « distant » et évoquent une « famille très spéciale », repliée sur elle-même.

Son frère aîné a été condamné à cinq ans d'emprisonnement, en 2023, pour ne pas avoir dénoncé un projet d'attentat à Paris aux abords du palais présidentiel de l'Elysée. Il a ensuite été condamné pour « apologie du terrorisme ».

Le père de l'assaillant, expulsé en 2018, était, lui, « tenant d'un islam radical » et fiché en tant que tel par la police, selon le ministre de l'Intérieur.

Hommages perturbés

Cette attaque contre un enseignant, commise trois ans après l'assassinat du professeur Samuel Paty par un islamiste radicalisé en région parisienne, a choqué le pays et fait craindre de nouveaux attentats, dans un climat alourdi par la guerre entre Israël et le Hamas.

La France a été placée en situation d' »urgence attentat », le niveau le plus élevé du dispositif de vigilance et de protection Vigipirate.

L'inquiétude s'est encore aggravée avec l'attaque perpétrée lundi soir à Bruxelles par un Tunisien radicalisé soupçonné d'avoir tué deux Suédois en pleine rue. L'homme a été abattu par la police mardi.

« Tous les Etats européens sont vulnérables » face au retour du « terrorisme islamiste », a déclaré mardi le président français Emmanuel Macron.

A Arras, les cours ont repris sous haute protection mardi après-midi à la cité scolaire Gambetta où enseignait Dominique Bernard, dont les obsèques seront célébrées jeudi dans la ville en présence du chef de l'Etat.

Lundi, des hommages à l'enseignant assassiné avaient eu lieu partout en France et, « dans l'écrasante majorité des cas », ce moment « s'est déroulé dans la plus profonde dignité », a souligné mardi le ministre de l'Education Gabriel Attal.

Mais « 179 élèves » ont « perturbé ce recueillement » et feront l'objet de saisines du procureur de la République et de procédures disciplinaires, a annoncé le ministre.

Mardi, le gouvernement a par ailleurs annoncé vouloir expulser onze Russes fichés, comme l'assaillant, pour radicalisation islamiste et considérés comme « actifs » et « dangereux ».

L'assaillant ayant poignardé à mort un enseignant en France a été inculpé et écroué mardi, quatre jours après cette attaque revendiquée au nom de l'organisation Etat islamique qui a replongé le pays dans la crainte d'attentats jihadistes.Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a confirmé l'inculpation du jeune homme, âgé de 20 ans, pour assassinat et tentatives...