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Dernières Infos - Élections

La Grèce aux urnes, Kyriakos Mitsotakis promet "un pays plus fort"


Un homme dans un bureau de vote de Thessaloniki, en Grèce, le 21 mai 2023. Photo Sakis MITROLIDIS / AFP

Les Grecs ont commencé de voter dimanche pour des législatives dont l'issue pourrait déboucher sur une période d’incertitude en dépit de la promesse du Premier ministre sortant de rendre le "pays plus fort" en cas de victoire.

A la sortie de son bureau de vote, à Athènes, Kyriakos Mitsotakis, le dirigeant de la droite Nouvelle-Démocratie (ND), qui brigue un deuxième mandat de quatre ans, a assuré vouloir faire de la Grèce "un pays plus fort avec un rôle important en Europe".  "Nous votons pour notre avenir, pour plus d'emplois et de meilleurs emplois, pour un système de santé plus efficace", a-t-il aussi souligné, accompagné de deux de ses trois enfants adultes.

Dans son bureau de vote d'un quartier populaire de la capitale, son principal adversaire et prédécesseur au poste de Premier ministre, Alexis Tsipras a vu dans ce scrutin "un jour d'espoir" pour "tourner la page de quatre années difficiles" avec un gouvernement "arrogant et qui ne s'intéresse pas aux plus nombreux".  Le dirigeant de Syriza, qui incarna en 2015 les espoirs de la gauche radicale en Europe, veut reprendre les rênes du pays après un premier mandat de 2015 à 2019 marqué par un bras de fer avec l'Union européenne puis la capitulation lors de houleuses négociations pour sauver la Grèce du marasme financier.  

Confortable avance 
Des sondages effectués à la sortie des urnes seront publiés à la fermeture des bureaux de vote à 19H00 locales (16H00 GMT). Depuis des mois, les enquêtes d'opinion accordent une avance confortable au camp Mitsotakis, entre cinq et sept points. Mais un tel score ne lui permettrait pas de gouverner seul. Or, Kyriakos Mitsotakis a exclu de former une coalition, dans un pays dont la culture politique ne repose pas sur le compromis.

De son côté, Alexis Tsipras, 48 ans, a fait des appels du pied au dirigeant du parti socialiste Pasok-Kinal, Nikos Androulakis, en vue d'une alliance mais celui-ci a formulé des exigences. "Notre but est d'avoir la majorité absolue (dimanche)", a martelé le dirigeant conservateur dans le journal To Vima.

En cas d'impossibilité de former un gouvernement, ce que nombre d'analystes prédisent, un nouveau scrutin devra être convoqué fin juin ou début juillet. Le vainqueur de ce deuxième scrutin bénéficierait alors d'un bonus de sièges susceptible de lui donner une majorité stable.

Les électeurs semblaient quelque peu résignés alors que les analystes redoutent une forte abstention. En 2019, elle avait culminé à 42%. Dans une banlieue ouest d'Athènes, Aigaleo, Maria Tombabakis, retraitée de 67 ans, souhaiterait "un changement" mais n'est "pas très optimiste".
Stelios Lappas, 45 ans, éleveur à Karditsa (centre), déplore quant à lui le manque de "passion et de tension" dans une campagne jugée atone. "J'espère que cela ne se traduira pas par un fort pourcentage d'abstentions".

En tournée électorale de la Crète à la frontière turque, l'ancien diplômé de Harvard et fils d'un ancien Premier ministre n'a cessé de brandir son bilan économique. 

Chômage en baisse 
Chômage en baisse, croissance de près de 6% l'an dernier, retour des investissements et envolée du tourisme, l'économie a repris des couleurs après les années de crise aiguë et de plans de sauvetage européens. Mais la baisse du pouvoir d'achat et les difficultés à boucler les fins de mois restent les principales préoccupations d'une population qui a consenti de douloureux sacrifices ces dix dernières années. De nombreux Grecs doivent se contenter de bas salaires et ont perdu confiance dans des services publics réduits à peau de chagrin après des cures d'amaigrissement drastiques. Le pays ploie toujours sous une dette publique de plus de 170% de son PIB.

"On va de mal en pis. Nous travaillons juste pour survivre", déplore Giorgos Antonopoulos, 39 ans, employé dans un magasin de Thessalonique, la deuxième ville du pays.

Fin février, la catastrophe ferroviaire qui a fait 57 morts a réveillé la colère qui ronge la Grèce depuis la crise et déclenché des manifestations contre le gouvernement accusé d'incurie. Kyriakos Mitsotakis se voit aussi reprocher un scandale d'écoutes téléphoniques illégales visant des responsables politiques et des journalistes. En mars, le Parlement européen a dénoncé des "menaces sérieuses à l'Etat de droit et aux droits fondamentaux" en Grèce, selon l'eurodéputée néerlandaise Sophie in't Veld. 

Les Grecs ont commencé de voter dimanche pour des législatives dont l'issue pourrait déboucher sur une période d’incertitude en dépit de la promesse du Premier ministre sortant de rendre le "pays plus fort" en cas de victoire.

A la sortie de son bureau de vote, à Athènes, Kyriakos Mitsotakis, le dirigeant de la droite Nouvelle-Démocratie (ND),...