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Dernières Infos - Soupçons d'emplois fictifs

Le procès en appel de l'ex-Premier ministre français Fillon s'est ouvert à Paris


Le procès en appel de l'ex-Premier ministre français Fillon s'est ouvert à Paris

L'ancien Premier ministre français, François Fillon, lors d'un procès à Paris, le 15 novembre 2021. Photo Thomas COEX / AFP

François Fillon de retour à la barre : le procès en appel de l'ancien Premier ministre français, de sa femme et de son ex-suppléant s'est ouvert lundi à Paris dans l'affaire des soupçons d'emplois fictifs de Penelope Fillon, qui a plombé la course à l'Elysée de son époux en 2017.

Costume bleu nuit, cheveux poivre et sel, celui qui fût le chef du gouvernement entre 2007 et 2012, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, et aujourd'hui âgé de 67 ans, est entré dans la salle d'audience sans s'exprimer face à la presse avec son épouse.

Ce second procès se tient près d'un an et demi après la condamnation de l'ancien locataire de Matignon pour détournement de fonds publics notamment, à cinq ans d'emprisonnement dont deux ferme, 375.000 euros d'amende et dix ans d'inéligibilité. Il avait aussitôt fait appel. Son épouse avait elle été sanctionnée de trois ans d'emprisonnement avec sursis, 375.000 euros d'amende et deux ans d'inéligibilité.

"J'ai décidé de faire appel car je ne me reconnais pas dans le jugement", a déclaré à la barre Mme Fillon, 66 ans, pull noir, cheveux argent et masque bleu. Lors du premier procès, "je me suis sentie ridiculisée, même parfois humiliée, j'étais tétanisée au point de ne pas pouvoir m'exprimer comme je l'aurais voulu. (...) Cette fois-ci, j'aimerais vous convaincre", a-t-elle ajouté. "Je conteste ce jugement", a simplement lâché à son tour M. Fillon, annonçant qu'il souhaitait faire plus tard une "déclaration liminaire".

Désormais retraité, il a consacré ces derniers mois à préparer sa défense, a assuré son avocat Me Antonin Levy, pour qui l'enjeu de ce procès est que son "innocence" et "celle de son épouse soient enfin reconnues". Puis, la défense a soulevé des questions liées à la procédure -que le tribunal tranchera le 14 décembre-, avant de demander, pour la première fois, la nullité de l'essentiel de la procédure.

Prestations "fictives"

A moins de six mois du nouveau scrutin présidentiel (en avril 2022), la justice se replonge jusqu'au 30 novembre ce dossier synonyme de naufrage politique.

Une enquête avait été ouverte dès les premières révélations du journal satirique Le Canard enchaîné le 24 janvier 2017. Le candidat, chantre de l'intégrité et favori des sondages, avait été mis examen six semaines avant le premier tour, dont il était sorti éliminé.

François Fillon devra à nouveau s'expliquer sur l'emploi de son épouse comme assistante parlementaire entre 1998 et 2013, dans le cadre de trois contrats signés par lui et par celui qui était alors son suppléant, Marc Joulaud.

Des prestations rémunérées 613.000 euros nets (plus d'un million d'euros bruts) "fictives ou surévaluées" selon l'accusation, qui considère que les activités de Penelope Fillon relevaient du "rôle social" d'une "conjointe d'homme politique", pas d'une collaboratrice. Son travail était certes "discret", majoritairement oral, mais "essentiel", a toujours clamé son mari.

Le couple est aussi jugé pour l'emploi de leurs deux enfants en tant qu'assistants parlementaires de leur père entre 2005 et 2007 (100.000 euros bruts) ainsi que pour le contrat de Penelope Fillon comme "conseillère littéraire", en 2012 et 2013, à la Revue des deux mondes, propriété de Marc Ladreit de Lacharrière - 135.000 euros bruts. Ami de François Fillon, cet homme d'affaires a reconnu, dans une procédure distincte, un emploi en partie fictif et a été condamné en 2018 pour abus de biens sociaux. François Fillon est enfin poursuivi pour avoir omis de déclarer un prêt de M. Ladreit de Lacharrière à hauteur de 50.000 euros à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) - il a été relaxé en première instance.

François Fillon de retour à la barre : le procès en appel de l'ancien Premier ministre français, de sa femme et de son ex-suppléant s'est ouvert lundi à Paris dans l'affaire des soupçons d'emplois fictifs de Penelope Fillon, qui a plombé la course à l'Elysée de son époux en 2017.Costume bleu nuit, cheveux poivre et sel, celui qui fût le chef du gouvernement entre 2007 et 2012, sous la...