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Liban - Société

Pour l’ONU, en matière de développement, l’égalité des sexes devrait figurer parmi les priorités du Liban

Les femmes ne constituent que 22 % de la force active au Liban et elles ne jouent pratiquement pas de rôle dans la vie politique ; elles ne sont que 3 % au Parlement alors que le gouvernement sortant ne comptait aucune femme.

Sur 128 députés, le Parlement compte 4 femmes, soit un taux de 3 %. Les femmes libanaises sont quasiment absentes de la vie politique. Photo d’archives

L’égalité des sexes figure parmi les objectifs du millénaire et demain vendredi, 1 000 jours nous sépareront de ces buts fixés en 2000 lors d’une conférence onusienne à New York. Baptisés Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), ils sont au nombre de huit. Ils constituent un plan approuvé par 193 pays membres de l’ONU et au moins 23 organisations internationales, qui ont convenu de les atteindre pour 2015. Ces objectifs couvrent de grands enjeux humanitaires : réduire l’extrême pauvreté, assurer l’éducation primaire, promouvoir l’égalité des sexes, réduire la mortalité infantile, lutter contre plusieurs épidémies dont le sida, améliorer la santé maternelle, protéger l’environnement et construire un partenariat durable pour le développement.
Dès demain, il restera donc à la communauté internationale 1 000 jours pour atteindre ces objectifs.

 

(Pour mémoire : Participation des femmes à la vie politique : le Liban à la traîne)


Le coordinateur résident des Nations unies au Liban, Robert Watkins, a souligné dans un entretien avec L’Orient-Le Jour qu’au « cours de ces 1 000 jours, la communauté internationale soutiendra ses efforts pour atteindre les objectifs du millénaire et réfléchira aux moyens de poursuivre son action plus tard afin de parvenir à la réalisation de ces buts ».
Pour M. Watkins, « le Liban devrait surtout faire des efforts sur les plans de l’égalité des sexes, de l’environnement, d’un meilleur partage des revenus et des ressources, et de la création d’emplois pour les jeunes qui sont en train de quitter le pays pour travailler à l’étranger ».
Il note que « dans sa catégorie, le Liban avait des indices de développement très bas en 1990, du fait de la guerre civile ». « Mais une fois la paix restaurée, les chiffres ont augmenté rapidement, a-t-il relevé. Ainsi, le PIB a augmenté de 77 % entre 1990 et 2010. »


Pourtant, les richesses ne sont pas équitablement distribuées entre Beyrouth et le Mont-Liban, d’une part, et les zones périphériques, de l’autre.
Le Liban-Sud a disposé jusqu’à la phase de reconstruction après la guerre de 2006 d’une importante aide internationale, cette zone ayant été la plus pauvre du pays. Mais c’est le Liban-Nord qui est actuellement la région la plus pauvre du Liban, suivie par la Békaa.


À la question de savoir si les réfugiés syriens qui sont arrivés en masse dans ces deux régions du Liban inciteront la communauté internationale à exécuter des projets dans ces zones, M. Watkins indique que « pour le moment, on ne peut pas faire des prévisions dans ce sens ». « C’est ce que nous souhaitons et cela constitue une forte possibilité, a-t-il déclaré. La communauté internationale s’intéresse surtout actuellement à l’aide aux réfugiés syriens. »
Et M. Watkins d’ajouter : « Dans le cadre des objectifs du millénaire, le Liban, qui bénéficie d’un important taux d’alphabétisation, ne parvient pas à créer des emplois aux jeunes diplômés qui quittent le pays pour travailler. Même si ces personnes qui travaillent à l’étranger envoient de l’argent à leur famille, le pays ne profite pas de leur savoir-faire, surtout que l’éducation est assurée à travers l’Université libanaise par les deniers de l’État. Ces jeunes devraient participer activement et investir dans l’économie du pays. »

 

(Pour mémoire : Le Liban croule sous le flot des réfugiés syriens)


Le problème le plus important au Liban reste cependant le manque de chiffres et de statistiques pour quantifier le développement, les points forts et les lacunes.


On sait cependant qu’en matière de genre et d’égalité des sexes, le pays a encore beaucoup à faire. « On sait que le taux de filles dans les écoles secondaires est de 53 % par rapport aux garçons, indique le responsable onusien. Et pourtant, quand on va vers le marché du travail, les femmes constituent uniquement 22 % de la force active. Avec 4 députés pour 128 sièges, le Parlement libanais est constitué de 3 % de femmes », déplore M. Watkins.
Pour changer la situation des femmes au Liban, il faut certes une modification des lois, l’adoption d’un système de quota, mais surtout un changement de mentalité, qui commence par les femmes elles-mêmes.


Le Liban, qui n’est certes pas un pays producteur de gaz à effet de serre, devrait également déployer des efforts en matière d’environnement, notamment en ce qui concerne les diverses formes de pollution et la reforestation. « Le gouvernement s’est engagé à utiliser à raison de 12 % les énergies renouvelables d’ici à 2020 », souligne, en conclusion, M. Watkins.

 

Pour mémoire

Un objectif libanais de 12 % d’électricité par les énergies renouvelables

 

L’égalité des sexes figure parmi les objectifs du millénaire et demain vendredi, 1 000 jours nous sépareront de ces buts fixés en 2000 lors d’une conférence onusienne à New York. Baptisés Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), ils sont au nombre de huit. Ils constituent un plan approuvé par 193 pays membres de l’ONU et au moins 23 organisations...
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