Autodidacte
Sa passion pour la photo remonte à l’école. Dès l’âge de 10 ans, puis, plus tard, scout fier de l’être, Raymond aime la photo en noir et blanc, les développements de négatifs et autres tirages. En 1980, volontaire à la Croix-Rouge, sa façon de faire la guerre en paix, le jeune secouriste s’improvise reporter. Pour la Croix-Rouge puis pour la presse, il se fait un nom en même temps qu’il poursuit ses études à l’USEK. En 1991, il ouvre une parenthèse plaisir en France, devenant moniteur de ski et professeur de plongée à Courchevel, en même temps que photographe sur les pistes. Quatre saisons plus tard, un grave accident de moto l’oblige à retrouver le Liban et son métier de photographe professionnel. Rapide et efficace, il collabore avec de nombreux magazines et les festivals de Beiteddine et Baalbeck, dont il est alors le photographe attitré. Il se spécialise dans les mariages et monte sa propre affaire sous le nom de Ray’s Photography. Tout marche bien, mais Ray a besoin de reprendre son souffle dans des moments en solo où il (re)découvre la nature du Liban. En 2006, il sort son premier livre, La Pierre, qu’il accompagne d’une exposition, à Beiteddine, d’immenses clichés de 70 villages qui figurent dans son ouvrage. Suivra, l’année suivante, La Vallée Sainte où, de plus en plus spirituel, il immortalise notre patrimoine religieux. Il en sera ainsi jusqu’en 2013, presque un livre par an, gorgé de photos, de rencontres avec des lieux et des personnes : Liban Blanc, Expressions ou encore Mon Liban. Il s’agit, à chaque fois, de partager les lieux et les émotions qui le touchent.
Nouveau tournant
En 2010, le jour de la Saint-Maron, Raymond est victime d’une crise cardiaque dont il réchappe par miracle. « Depuis, ma vie a changé, confie-t-il. À peine sorti de l’hôpital, il part sur les traces de saint Charbel. Un an d’errance, des centaines de photos et de belles découvertes plus tard, des sites, mais aussi une nouvelle philosophie de vie, il réunit cette année sabbatique dans un ouvrage-thérapie évidemment baptisé : Sur les traces de St Charbel. Avec une banque d’images qui lui permettrait de produire encore des dizaines de livres, et une envie intacte de poursuivre son chemin en liberté, dans une même vision désintéressée matériellement et sincère, Raymond passe le plus clair de son temps à sillonner des villages, collectionner des galets et des coquillages – il en a des milliers ! – et construire des maisons avec ces trésors.
À peine rentré de Paris où il vient de signer à l’Office du tourisme son dernier opus, Byblos, terre de Dieu, en hommage à sa mère et sa famille qui viennent de ce coin de paradis, Raymond Yazbeck, son appareil photo sous le bras, est reparti vers de nouveaux projets. Des mariages, encore, qui restent sa spécialité, et certainement d’autres livres à paraître très bientôt.