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À La Une - Syrie

Assad se cherche une sortie honorable

Violents combats dans le camp de Yarmouk à Damas ; le Premier ministre en visite à Alep.

Une image prise de YouTube le 17 décembre 2012 montre des corps gisant sur les marches et le parvis d’une mosquée, après un bombardement de l’aviation syrienne sur le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk à Damas. Photo AFP

L’Iran a présenté hier les détails d’un « plan de sortie de crise » en six points pour le conflit syrien. Le 14 octobre, le chef de la diplomatie iranienne, Ali Akbar Salehi, avait remis une première version de ce plan, appelée à l’époque « proposition informelle », au médiateur international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi. Ce plan prône d’abord « l’arrêt immédiat des violences et des actions armées, sous la supervision de l’ONU » et « la levée des sanctions contre la Syrie afin de permettre la distribution de l’aide humanitaire ». Il évoque ensuite la « mise en place d’un dialogue une fois le calme revenu, pour former un comité de réconciliation afin d’établir un gouvernement de transition. Le gouvernement sera chargé d’organiser des élections libres pour le Parlement, l’Assemblée constituante et la présidence ». Le texte prévoit également la « libération par le gouvernement des prisonniers politiques et le jugement par des tribunaux impartiaux des détenus impliqués dans des crimes ». Enfin, « un comité devra évaluer les dégâts provoqués (par le conflit) sur les infrastructures ». Le plan exige aussi des médias une « couverture impartiale », afin que « cesse la campagne actuelle de désinformation contre la Syrie ». Les Iraniens pensent ainsi éviter le pire à Assad.

 

Parallèlement, le journal turc Radikal a rapporté qu’Ankara a proposé à la Russie une nouvelle formule pour une transition pacifique en Syrie, que Moscou a trouvée « créative ». Selon cette formule, le président Bachar el-Assad quitterait le pouvoir au premier trimestre 2013 et le pouvoir passerait, pour une période de transition, à la Coalition nationale, reconnue la semaine dernière comme représentative du peuple syrien par la centaine de pays et d’organisations des « Amis du peuple syrien ». Cette formule aurait été présentée le 3 décembre par le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, au président russe, Vladimir Poutine, en visite à Istanbul. Toujours selon Radikal, ce nouveau plan est en discussion ces derniers jours entre les États-Unis, la Russie, l’Égypte, le Qatar et les Nations unies.


Entre-temps sur le terrain, les affrontements opposant des rebelles à des combattants palestiniens prorégime du FPLP-CG ont repris dans le camp de réfugiés de Yarmouk à Damas, où vivent 150 000 Palestiniens, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Un témoin a évoqué « un grand mouvement de panique ce (lundi) matin » des habitants de Yarmouk cherchant un endroit sûr, alors que leur camp, situé sur la ligne de confrontation entre les forces du régime et les insurgés, a été la cible dimanche d’un raid aérien, pour la première fois en 21 mois de combats. En outre, l’aviation bombardait la banlieue est de Damas. Signe que les affrontements ont en revanche baissé d’intensité à Alep, le Premier ministre Waël al-Halaqi a visité la grande métropole du Nord pour la première fois depuis qu’elle est secouée par des combats lancés en juillet, a rapporté la télévision d’État syrienne. Toujours selon l’OSDH, la rébellion a lancé hier une offensive généralisée contre les postes de l’armée régulière dans la province de Hama, au centre du pays, qui jusqu’à présent jouissait d’un calme relatif. « Il s’agit des combats les plus violents dans cette province depuis des mois », a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.


Par ailleurs, le chaos s’étendant dans le pays, un ingénieur italien a été enlevé avec deux collègues d’autres nationalités qui travaillaient dans une aciérie du port syrien de Lattaquié. De son côté, le ministère autrichien des Affaires étrangères a demandé à Damas de s’expliquer après l’arrestation d’un Autrichien d’origine syrienne, Jamal Orabi, qui distribuait apparemment de l’aide humanitaire dans le pays. D’autre part, l’ONU va renforcer la sécurité de sa mission d’observation sur le Golan en lui fournissant notamment des protections contre les armes chimiques, a annoncé le patron des opérations de maintien de la paix des Nations unies, Hervé Ladsous. Sur ce sujet très controversé, Damas craint que des pays étrangers ne fournissent aux insurgés des armes chimiques pour faire croire ensuite que celles-ci ont été utilisées par les forces gouvernementales, a déclaré l’ambassadeur de Syrie à l’ONU dans une lettre au secrétaire général, Ban Ki-moon. Dans ce courrier daté du 8 décembre, Bachar Jaafari accuse Washington de soutenir des groupes « terroristes » en Syrie et lui reproche d’affirmer sans raison que Bachar el-Assad pourrait avoir recours aux armes chimiques contre son propre peuple. Un mensonge « qui servirait de prétexte à une intervention étrangère ».

 

Reportage

Une victoire au goût amer pour les rebelles à Alep

L’Iran a présenté hier les détails d’un « plan de sortie de crise » en six points pour le conflit syrien. Le 14 octobre, le chef de la diplomatie iranienne, Ali Akbar Salehi, avait remis une première version de ce plan, appelée à l’époque « proposition informelle », au médiateur international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi. Ce plan prône d’abord « l’arrêt immédiat...
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