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À La Une - Syrie

Russie-USA : une nouvelle guerre froide

Moscou accuse Washington de « justifier le terrorisme » ; l’armée syrienne et les rebelles acheminent des troupes vers Alep.

Le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov, extrêmement virulent hier contre Washington. Maxim Shenetov / Reuters

C’est une nouvelle guerre froide. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dénoncé hier la position des États-Unis à l’égard de l’opposition syrienne comme étant une « justification du terrorisme », accusant Washington de ne pas avoir condamné l’attentat du 18 juillet à Damas.


« C’est une position assez horrible », a ainsi déclaré M. Lavrov. « Je n’arrive même pas à trouver les mots pour formuler notre position à ce sujet. C’est une justification directe du terrorisme. » Le chef de la diplomatie russe a vivement critiqué l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Susan Rice, affirmant qu’elle avait déclaré après l’attentat de Damas que le Conseil de sécurité devait voter une résolution imposant des sanctions à la Syrie. « En d’autres termes, cela signifie que “nous” (les États-Unis) allons continuer de soutenir de tels actes terroristes aussi longtemps que le Conseil de sécurité ne fera pas ce que nous voulons », a déclaré M. Lavrov.


Dans la soirée, l’ambassadeur russe à l’ONU Vitali Tchourkine a déclaré que son pays était prêt à organiser des contacts à Moscou entre le pouvoir syrien et l’opposition dans le but de favoriser un « dialogue inter-syrien ».
La Russie a par ailleurs condamné les nouvelles sanctions imposées par l’Union européenne. « De fait, les mesures prises par l’Union européenne peuvent être considérées comme un blocus aérien et maritime », a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

Perversité
Parallèlement, la Maison-Blanche a qualifié de « constructifs » les entretiens qu’un proche conseiller du président Barack Obama a eus, en début de semaine, avec les plus hauts responsables chinois à Pékin et consacrés notamment à la Syrie. Washington a par ailleurs estimé que le recours à des hélicoptères d’attaque par le régime du président Bachar el-Assad démontrait sa « perversité » et a condamné l’assaut en cours dans la ville d’Alep.


Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a de son côté exhorté la communauté internationale à agir pour faire cesser le « massacre », dans un discours devant le Parlement de Bosnie. « C’est la raison pour laquelle, au cœur de la Bosnie-Herzégovine (...), je lance un appel au monde entier : Ne tardez plus ! Unissez-vous ! Agissez ! Agissez maintenant », a lancé M. Ban.

 « Bataille décisive »
Pendant ce temps, sur le terrain, l’armée syrienne et les rebelles acheminaient des troupes vers Alep où se joue désormais une bataille décisive entre les opposants et le régime. La répression et les combats ont fait au moins 87 morts hier, selon les télévisions arabes. « Des centaines de rebelles venus de tout le nord de la Syrie arrivent à Alep » pour « la bataille décisive », a indiqué le correspondant d’un journal syrien dans la ville, précisant qu’une « dizaine de quartiers périphériques » sont toujours aux mains des insurgés. Rami Abdel Rahmane, président de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) signale de son côté que depuis 48 heures l’armée envoie des renforts « par la route internationale Damas-Alep », faisant état de deux attaques rebelles contre des convois militaires pour retarder leur arrivée. Si Alep tombe, « le régime est fini et les deux adversaires le savent », estime M. Abdel Rahmane. Des accrochages ont éclaté dans plusieurs quartiers de la ville et des hélicoptères de l’armée ont mitraillé le secteur.


À Damas, l’armée régulière, qui a repris lundi le contrôle de la plus grande partie de la capitale selon l’OSDH, bombardait toujours Hajar el-Aswad, un des derniers bastions rebelles de la ville, faisant usage d’hélicoptères et de mitrailleuses lourdes. Des accrochages opposaient également les troupes gouvernementales aux rebelles dans le quartier d’al-Assali, dans le sud de la capitale. Des opposants ont en outre déclaré avoir découvert les corps de onze hommes exécutés par les forces loyalistes dans le quartier de Qaboune.


Alors que les violences redoublent dans le pays, le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, a indiqué que la moitié des 300 observateurs avaient quitté le pays. M. Ladsous a été reçu par le ministre des Affaires étrangères Walid Moallem qui lui a demandé que « les responsables de l’ONU fassent preuve d’objectivité ». « La Syrie défend aujourd’hui sa souveraineté et l’unité de son territoire », a poursuivi le ministre, assurant que les portes de son pays étaient « grandes ouvertes à tous ceux qui sont en faveur du dialogue et d’une solution politique ».
Par ailleurs, l’ONG française Première urgence – Aide médicale internationale (PU-AMI) a commencé depuis lundi à intervenir à Damas, par des distributions d’eau potable à 5 000 personnes, réfugiées dans des écoles de la capitale.
Enfin, Amnesty International a appelé hier les forces régulières et les rebelles à cesser leurs « exécutions sommaires », qui se multiplient selon cette organisation humanitaire basée à Londres.

 

 

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« C’est une position assez horrible », a ainsi déclaré M. Lavrov....

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