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Moyen Orient et Monde - Situation

Assad n’a qu’un mot à la bouche : la reconquête

La Syrie est « loin d'une quelconque perspective » de fin de conflit. Le pessimisme affiché du président du CICR, Peter Maurer, n'est pas vraiment surprenant. Il fait directement écho au discours tenu quelques jours plus tôt par le président syrien, Bachar el-Assad, devant le nouveau Parlement élu. Belliciste et déterminé, Bachar el-Assad a en effet une nouvelle fois promis de reconquérir le pays : « Comme nous avons libéré Palmyre et avant elle de nombreuses autres régions, nous libérerons chaque pouce de la Syrie tombé entre leurs (les terroristes) mains », a-t-il déclaré.

Fort des nombreux succès enregistrés sur le terrain depuis le début de l'intervention russe en septembre 2015, le président syrien se sait désormais en position de force sur tous les fronts et semble prêt à ne faire aucune concession à la communauté internationale. Dernier exemple en date : après avoir approuvé l'envoi de convois humanitaires dans trois fiefs rebelles assiégés, près de la capitale, le régime a intensifié ses raids contre ces mêmes fiefs. À Daraya, qui n'avait pas reçu d'aide depuis 2012, cela a donné lieu à une scène surréaliste où les habitants ont été bombardés par des barils d'explosifs alors qu'ils s'apprêtaient à distribuer l'aide humanitaire qu'ils venaient de recevoir. Le dernier largage de barils d'explosifs sur cette ville, symbole de la révolution syrienne, datait pourtant du 27 février dernier. Hier encore, les zones résidentielles de la ville ont subi 44 barils, retardant d'un jour encore la distribution des vivres. « C'est trop dangereux pour les gens de se réunir », confie un responsable du conseil local de Daraya joint via Facebook, qui espère que la distribution se fera aujourd'hui ou demain. L'opposition en exil a, elle, dénoncé un « acte vicieux », a rapporté l'AFP.

Face à une opposition éclatée et esseulée, le régime use de différentes stratégies, non seulement pour remporter des victoires militaires mais aussi pour imposer son agenda à la communauté internationale. Il instaure des cessez-le feu dans les régions de Damas, où les groupes rebelles mènent entre eux une bataille pour le leadership, tout en intensifiant les combats dans les régions d'Idleb et d'Alep. Dans son discours, le président syrien a répété que les forces du régime reprendraient l'ancienne capitale économique de la Syrie, dont la partie est est occupée par les rebelles, et en a profité pour régler ses comptes avec son ennemi, le président turc Recep Tayyip Erdogan. Il a promis qu'Alep sera « le cimetière qui enterrera les espoirs et les rêves de cet assassin (M. Erdogan) ». Cette semaine, les forces du régime ont intensifié leurs frappes contre les quartiers est d'Alep, en prenant notamment pour cible des hôpitaux, dont celui d'al-Bayane, soutenu par le CICR.

Si la bataille d'Alep a une importance majeure, puisqu'elle est existentielle pour l'opposition syrienne, c'est dans le combat contre l'État islamique (EI) que se joue actuellement la principale partie d'échec entre les grandes puissances. En jeu : la reconquête de l'Est syrien et l'union territoriale des trois cantons kurdes qui forme le Rojava, le Kurdistan syrien.

(Lire aussi : Les ambiguïtés du triangle USA-Turquie-Kurdes au cœur de l’offensive contre Manbij )

 

Manbij / Raqqa
Au nord-est d'Alep, l'offensive des Forces démocratiques syriennes, appuyées par la coalition internationale, a permis d'encercler Manbij, privant par la même occasion l'EI de son principal axe de ravitaillement avec la Turquie. Depuis le début, le 31 mai dernier, de leur offensive pour reprendre Manbij, les FDS, secondées par des conseillers militaires américains et français, ont coupé progressivement toutes les routes reliant la ville aux autres zones contrôlées par l'EI en Syrie.

Parallèlement, dans la province de Raqqa, les forces du régime sont désormais à moins de 15 km de l'aéroport militaire de Tabqa, dans le cadre de leur offensive lancée le 1er juin pour reprendre la capitale de l'EI.

Ces deux offensives simultanées laissent penser qu'il y a une coordination entre les Américains et les Russes pour venir à bout de l'EI. Officiellement, Washington et Moscou admettent qu'ils sont en contact mais nient toute forme de coordination. Interrogé par L'Orient-Le Jour, un haut diplomate arabe, qui a souhaité garder l'anonymat, estime qu'« il est fort possible qu'il y ait une coordination ». « Les Américains ont toujours dit que dans certains cas, une coordination était nécessaire », précise cette source. Cependant, une chose est sûre, c'est qu'il n'y a « pas de contacts entre les forces américaines et l'armée syrienne », explique-t-il. Jusqu'à quand? Elle est là, la principale interrogation.

 

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La Syrie est « loin d'une quelconque perspective » de fin de conflit. Le pessimisme affiché du président du CICR, Peter Maurer, n'est pas vraiment surprenant. Il fait directement écho au discours tenu quelques jours plus tôt par le président syrien, Bachar el-Assad, devant le nouveau Parlement élu. Belliciste et déterminé, Bachar el-Assad a en effet une nouvelle fois promis de...

commentaires (6)

POUR QUI SONNE LE GLAS ?

LA LIBRE EXPRESSION

20 h 35, le 13 juin 2016

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • POUR QUI SONNE LE GLAS ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 35, le 13 juin 2016

  • Petit menteur !! Tu n'ira finalement plus loin du tout haha

    Bery tus

    14 h 00, le 13 juin 2016

  • “Ce qui ne me tue pas me rend plus fort.” de Alexandre III le Grand

    FAKHOURI

    08 h 45, le 13 juin 2016

  • COMME EN VONT LES CHOSES... SI DANS DE NOUVEAUX ACCORDS DE LA CONNIVENCE LE RUSSE S,EST DECULOTTE EN UKRAINE TOUT SERAIT POSSIBLE... MAIS JE CROIS QUE NERON DIVAGUE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 28, le 13 juin 2016

  • C'est une preuve de plus que le héros Assad est la vraie mère de la Syrie d'après le partage du roi Salomon. Justice lui sera rendue.

    FRIK-A-FRAK

    07 h 27, le 13 juin 2016

  • "Comme nous(?) avons libéré Palmyre et avant elle de nombreuses autres régions, nous libérerons(!) chaque pouce de la Syrie tombé entre leurs (les terroristes!) mains, a déclaré l'aSSaSSin aSSadique." ! En effet, il ne faut point espérer que sa "bonté" aSSadique aSSaSSine dépasse le Sadisme de son monologue bääSSyriaNique !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 48, le 13 juin 2016

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