Rechercher
Rechercher

Culture - Design

Lorsque beau rime avec écolo et techno

C'est un combat politique de nature différente que mène la Beirut Design Week depuis le 20 mai et qui se poursuit jusqu'au 29. Les 150 participants de cette cinquième édition traitent la question « Growing Sustainability », sans oublier d'éclabousser Beyrouth de beau et de fêtes...

À la Quarantaine, le KED, quartier général de la BDW 16.

Quel est le rôle du design au cœur d'un monde pris dans les filets d'un bouleversement écologique et technologique ?
Comment les designers doivent-ils désormais allier « beau », efficace et moderne, tout en tenant compte des défis qui les entourent, et en l'occurrence la question du gaspillage et de la durabilité ?
Voici les problématiques auxquelles tente de répondre la Beirut Design Week cette année, et dont les participants, à travers leurs créations, en explorent des pistes sur le thème de « Growing Sustainability ».

 

Design à message
Selon Doreen Toutikian, directrice du Mena Design Research Center, une organisation à but non lucratif ayant pour objectif de promouvoir l'entrepreneuriat dans le milieu du design libanais, il est « nécessaire de sortir de la conception de la discipline stricto sensu et de considérer le design comme un art porteur de message ». Cette jeune femme aux yeux bleus tournés vers les étoiles est également à l'initiative de la Beirut Design Week dont la cinquième édition se penche aujourd'hui sur le problème du gaspillage. « Après la crise des déchets qu'a connue et continue de vivre le pays, choisir ce thème a été une évidence, explique-t-elle. Nous avons surtout voulu que les participants à la Design Week ne se limitent pas à ce volet de la problématique, parce que le monde entier traverse une crise de gaspillage qu'on a tendance à minimiser », dit-elle. En échafaudant donc des ponts entre le design et l'environnement, en traitant le design comme un manifeste, la BDW devient cette page blanche octroyée aux créateurs libanais, mais aussi allemands, autrichiens, finlandais afin qu'ils s'expriment sur ce thème. Toutikian le résume ainsi : « Être designer aujourd'hui, ce n'est plus seulement maîtriser une technique et créer des objets beaux et fonctionnels. Nous sommes passés à autre chose, vers un champ qui mêle la technologie, l'environnement, le social. La Beirut Design Week se doit de suivre ce courant. »

 

Un QG et des embranchements dans la capitale
Mais au-delà de sa dimension étendard, la Beirut Design Week mue Beyrouth en une sorte de festival qui s'étire sur près de dix jours et s'étale sur la quasi-totalité de la ville. Pour cette 5e édition, le mouvement est à nouveau à l'honneur de la manifestation, ce qui permet aux acteurs du design, mais aussi aux initiés, aux curieux ou aux passants de circuler et de se frotter à un vaste panorama de la création contemporaine locale et internationale. De fait, « la BDW se concentre chaque jour sur un quartier de la ville dont, entre autres, Mar Mikhaël, la Quarantaine, Bourj Hammoud, Gemmayzé, Achrafieh, Hamra et Saïfi », exlique Toutikian. Et de poursuivre : « L'addition de cette année est l'ouverture du KED à la Quarantaine, une sorte de QG de la Beirut Design Week, qui englobe un pop-up store, une salle d'exposition, des installations, mais aussi des ateliers et une salle de conférence. » Et puis un rooftop converti en bar, parce que Beyrouth est (aussi) une fête.

Beirut Design Week, le parcours*

Pour sa cinquième édition, la Beirut Design Week propose d'explorer pas moins de 100 stations éparpillées dans la capitale. L'Orient-Le Jour vous a concocté un parcours express.

Les fanions rouges flanqués du logo de la BDW ont été dressés sur les portes des boutiques, des ateliers, des galeries et des salles d'exposition de la capitale, et voilà qu'une sorte de souffle régénérant vient sortir Beyrouth d'une saison ronflante. Le design, depuis le 20 mai, s'est ainsi immiscé dans les artères de la capitale comme un bol d'air frais. À l'instar du KED à la Quarantaine, le QG de la Design Week inauguré vendredi dernier, mais aussi des quartiers de Gemmayzé et Saïfi qui ont lancé lundi 23 et mardi 24, respectivement, ce marathon créatif, le reste de Beyrouth s'apprête à sortir son attirail design.

 

Mercredi 25 mai :
Achrafieh
Avec un cocktail moléculaire préparé par Carlo Massoud à la Malt Gallery, déambuler jusqu'au Liza sur la rue Trabaud qui propose une série d'installations végétales en collaboration avec Gray Gardens. Sinon, un peu plus loin, débarquer chez Silly Spoon où est organisée une exposition collective sur le thème Alter-Éco et à laquelle participent, entre autres, Bokja, Marwan Hamza et le label Choux à la Crème. Avant de rejoindre la party au Cinéma Monaca Beirut, ne pas manquer « One Carpet for Love » chez Iwan Maktabi. Soit huit artistes libanais, dont Karim Chaaya, Karen Chekerdjian et Rana Salam, qui ont réinventé des tapis vintage.


Jeudi 26 mai :
Hamra et Verdun
Parcourir Hamra, Verdun et Ras Beyrouth, c'est surtout faire escale sur le campus de la LAU où se tiendra un colloque en partenariat avec le London College of Fashion et où les étudiants en architecture présenteront « An Atlas for 12 603 m2 ». Passage aussi par la case Esmod, à Aïn el-Mraissé, pour un atelier de manipulation de textile ou par les studios The Farm et al-Mohtaraf, ouverts au public pour l'occasion.

 

Vendredi 27 mai :
Mar Mikhaël, la Quarantaine et Bourj Hammoud
Sans doute l'un des poumons créatifs de la capitale. Bouillonnants dans le cadre de la Design Week, nous vous proposons, dans le désordre, les stops suivants : la galerie Carwan, le Creative Space, Zero=Infinity chez Vanina ainsi que l'exposition Leatherscapes de Marc Baroud à la galerie de Joy Mardini et Waste dont les créations raisonnent avec le thème de la BDW. Clôturer l'après-midi avec un tour du secteur organisé par Handassat suivi de la party de Starch au Grand Factory.

 

Dimanche 29 mai :
clôture au KED
Parcourir les cinq niveaux du KED, bâtiment central de la Beirut Design Week dont Ghassan Salamé a conçu une façade éclaboussée de couleurs basée sur de la récup'. Il y a des designers libanais, finlandais, allemands, émergents et d'autres plus établis. L'installation « Beirut River 2.0 » vaut également le détour.

*Le programme entier est disponible sur le site http://beirutdesignweek.org

 

 

Lire aussi

Jamais sans mon « Boshie »

Ces Libanais à la conquête de Milan...

« Si mes produits arrachent un sourire aux gens, je suis comblé »

 

Quel est le rôle du design au cœur d'un monde pris dans les filets d'un bouleversement écologique et technologique ?Comment les designers doivent-ils désormais allier « beau », efficace et moderne, tout en tenant compte des défis qui les entourent, et en l'occurrence la question du gaspillage et de la durabilité ?Voici les problématiques auxquelles tente de répondre la Beirut Design...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut