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À La Une - crise

Riyad fait monter la pression sur le Liban

L'Arabie saoudite, les Emirats et Bahreïn demandent à leurs ressortissants de ne pas se rendre au pays du Cèdre.

L'ancien ministre de la Justice Achraf Rifi lors de sa rencontre avec l'ambassadeur saoudien à Beyrouth, Ali Awad Assiri, mardi 23 février 2016. Photo Ani

L'Arabie saoudite a fait monter la pression mardi sur le Liban en demandant à ses ressortissants de quitter ce pays qu'elle accuse de favoriser les intérêts de son rival iranien sous l'influence du Hezbollah. Son allié régional, les Emirats arabes unis, a suivi en décrétant une interdiction de voyage dès mardi à ses citoyens au Liban et en réduisant au "minimum" sa présence diplomatique à Beyrouth, selon les termes d'un communiqué officiel. Puis vint le tour de Bahreïn qui a "définitivement" interdit à ses ressortissants de se rendre au Liban.

Quatre jours après avoir interrompu ou suspendu des programmes d'équipement de 4 milliards de dollars destinés à l'armée et aux forces de sécurité libanaises, Riyad a demandé aux citoyens saoudiens de quitter le Liban et a déconseillé tout voyage dans ce pays.
"Le ministère (saoudien) des Affaires étrangères demande à tous les citoyens de ne pas se rendre au Liban pour leur sécurité. Il demande aussi à ceux qui y résident ou qui le visitent de quitter le Liban et de n'y rester qu'en cas d'absolue nécessité", a déclaré le porte-parole du ministère, cité par l'agence officielle SPA.
Il a en outre conseillé aux Saoudiens qui doivent rester au Liban d'être "prudents et de rester en contact avec l'ambassade saoudienne à Beyrouth pour une éventuelle assistance".

C'est la première fois que Riyad demande aussi clairement aux Saoudiens d'éviter le Liban.
Les relations entre les deux pays se sont particulièrement tendues ces derniers jours, l'Arabie saoudite annonçant vendredi le gel d'un programme d'aide de trois milliards de dollars au profit de l'armée libanaise et la suspension d'un autre d'un milliard de dollars pour les forces de la Sécurité intérieure.
Le programme de trois milliards de dollars avait fait l'objet d'un accord avec la France pour la fourniture d'armes et d'équipements à l'armée libanaise. Une première livraison de missiles de type Milan a été effectuée et une autre était prévue pour le printemps prochain. Mais le gros du contrat n'a pas été exécuté.

Paris n'a pas réagi officiellement à l'annonce de Riyad mais, de source proche du dossier, on a indiqué que l'engagement de Paris aux côtés du Liban reste une constante intangible dans le contexte des conflits dans la région. Concernant le contrat proprement dit, le dialogue va se poursuivre avec les deux parties (Arabie saoudite et Liban), a ajouté cette source qui a préféré parler d'une "suspension" plutôt que d'une "rupture" de contrat. Les discussions se poursuivent depuis très longtemps sur ce contrat, avec pour objectif de garantir la sécurité du Liban, a-t-on rappelé de même source.

(Lire aussi : Le gouvernement face au gel de l'aide saoudienne : ce qu'en dit la presse libanaise)

 

Riyad excédé par le Hezbollah
L'Arabie saoudite a expliqué avoir pris cette décision en réaction aux positions inspirées par le Hezbollah et jugées hostiles à son égard. Riyad a notamment cité le fait que le Liban n'ait pas condamné au sein de la Ligue arabe et de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) les attaques le mois dernier contre ses représentations diplomatiques en Iran par des manifestants. Ces attaques avaient suivi l'exécution le 2 janvier d'un dissident chiite saoudien, Nimr al-Nimr, qui avait été condamné à mort pour "terrorisme" et provoqué la rupture des relations diplomatiques entre Ryad et Téhéran, à l'initiative de l'Arabie saoudite.

L'Arabie saoudite est à couteaux tirés avec l'Iran qui soutient, tout comme le Hezbollah, le régime du président syrien Bachar el-Assad, tandis que Riyad milite pour sa chute et appuie l'opposition syrienne.
Le Hezbollah et l'Iran dénoncent en outre l'intervention militaire saoudienne contre les rebelles chiites houthis au Yémen.

Les nouvelles pressions sur Beyrouth interviennent en dépit de l'affirmation par le Conseil des ministres, réuni lundi en session extraordinaire, de son "attachement au consensus et son soutien aux frères arabes".
Le Premier ministre Tammam Salam a annoncé à l'occasion vouloir effectuer une tournée dans le Golfe pour réparer les dégâts, une démarche qui semble compromise pour le moment.

 

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L'Arabie saoudite a fait monter la pression mardi sur le Liban en demandant à ses ressortissants de quitter ce pays qu'elle accuse de favoriser les intérêts de son rival iranien sous l'influence du Hezbollah. Son allié régional, les Emirats arabes unis, a suivi en décrétant une interdiction de voyage dès mardi à ses citoyens au Liban et en réduisant au "minimum" sa présence...

commentaires (8)

Pauvre riadh! S'il savait combien on est accommodant quand on veut et combien nous ne sommes pas à vendre. Qu'il aille vour au sousan si nous y sommes. Riad avec ses sous, n'est pas habitué à se faire cracher au visage quand il dépasse les limites autorisées... il va falloir qu'il s'y habitue, hélas pour lui.

Ali Farhat

01 h 09, le 24 février 2016

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Commentaires (8)

  • Pauvre riadh! S'il savait combien on est accommodant quand on veut et combien nous ne sommes pas à vendre. Qu'il aille vour au sousan si nous y sommes. Riad avec ses sous, n'est pas habitué à se faire cracher au visage quand il dépasse les limites autorisées... il va falloir qu'il s'y habitue, hélas pour lui.

    Ali Farhat

    01 h 09, le 24 février 2016

  • Le Liban est totalement sorti de la sphère arabogolfique. Et on s'en portera beaucoup mieux.

    FRIK-A-FRAK

    23 h 21, le 23 février 2016

  • Tant que le Hezbollah agira en lieu et place de l'état libanais nous aurons ce genre d'ennuis Le Liban est encore pris en otage par ces deux grandes "puissances" !!!!! Ce n'est pas la déclaration du gouvernement de l'arabité du Liban qui va rassurer l'Arabie Saoudite Notre pays est grangréné par le Hezbollah

    FAKHOURI

    21 h 57, le 23 février 2016

  • LE ROI SALMANE ET TOUS LES ARABES DEVRONT REALISER QUE LE LIBAN EST UN PAYS OCCUPE QU,IL DEVRAIENT AIDER ET NON PAS PUNIR...

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 35, le 23 février 2016

  • C'est qu'ils se croient indispensable ces nuls. Allez voir au cimetière il est peuplé d indispensable

    FRIK-A-FRAK

    20 h 36, le 23 février 2016

  • ILS VOIENT BIEN QUE LE PAYS EST EN OTAGE DANS LES MAINS DE HEZBOLLAH ET QU'ON PEUT RIEN FAIRE. AU LIEU DE NOUS AIDER PAR TOUS LES MOYENS, ILS NOUS FONT LA GUEULE. LEUR VRAI BUT CE N'EST PAS POUR NOUS AIDER À CAUSE DE NOS BEAUX YEUX, MAIS PLUTÔT ILS VEULENT NOUS ACHETER COMME ILS ACHÈTENT LEURS BÉTAILS. ILS ONT PAS MAL DE MERCENAIRES DÉJÀ, LA MOITIÉ DU GOUVERNEMENT, LE BLOC DU FUTURE ET D'AUTRE. ÇA SUFFIT COMME CA JE PENSE. L'AUTRE MOITIÉ EST DÉJÀ VENDU DEPUIS LONGTEMPS À L'IRAN. NOUS ON A PLUS RIEN À VENDRE. QU'ILS AILLENT ACHETER CHEZ HASSAN NASRALLAH OU BERRI S'ILS VEULENT ABSOLUMENT TOUT LE PAYS.

    Gebran Eid

    19 h 57, le 23 février 2016

  • QUE LE PRESIDENT BERRY PRENNE LES MESURES ADEQUATES EN TANT QUE CHIITE POUR AFFIRMER L,APPARTENANCE DU LIBAN A LA FAMILLE ARABE... AVANT QUE DES CENTAINES DE MILLIERS DE LIBANAIS NE PERDENT LEUR GAGNE PAIN ET LE PAYS NE SE METTE A GENOUX ECONOMIQUEMENT... CAR IL EST A CRAINDRE QUE DES PAYS OCCIDENTAUX PRENNENT LES MEMES MESURES QUE LES PAYS ARABES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 44, le 23 février 2016

  • Les patriotes libanais leurs répondent...quitter le pays des Cèdres et rester dans le pays des palmiers...

    M.V.

    19 h 39, le 23 février 2016

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