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Liban - Tribunal militaire

Quand Samaha avoue avoir eu « des moments d’égarement »

Durant la séance d'interrogatoire d'hier, l'ancien ministre, accusé d'avoir tenté de perpétrer des attentats, a affirmé que l'agent double Milad Kfoury l'avait « convaincu de miner les frontières ».

Hier a eu lieu la première séance du procès de l'ancien ministre Michel Samaha depuis sa libération sous caution jeudi dernier, devant la Cour de cassation militaire. Il comparaissait pour transport d'explosifs en provenance de Syrie et destinés à des actes terroristes. La prochaine séance a été fixée au 4 février.

En réponse aux questions du juge Tony Lattouf sur sa relation avec l'agent double Milad Kfoury (qui l'a confondu plus tard par les enregistrements de leurs conversations), Michel Samaha a déclaré « avoir été convaincu par Kfoury de miner les frontières (libano-syriennes) afin d'empêcher l'infiltration de combattants dans les deux sens ». Il s'est dit « soucieux du fait que ces combattants violent la souveraineté nationale et exposent le Liban à des dangers considérables ».
L'ancien ministre a fait référence à « des moments d'égarement où l'homme est livré à ses démons ». Mais il n'a pas répondu quand le juge lui a demandé s'il se considérait responsable de la sécurité des frontières. Il a cependant réitéré son aveu concernant le transport des explosifs que l'officier « Adnan » avait placé dans sa voiture, soulignant qu'il aurait pu refuser de participer personnellement à cette opération, mais que « l'idée ne lui était pas venue à l'époque ».
Le juge Lattouf a enfin demandé à Michel Samaha, en sa qualité d'homme politique, s'il ne lui est pas venu à l'esprit d'alerter les forces de l'ordre du danger de la présence de combattants aux frontières. Ce à quoi l'accusé a rétorqué qu'il avait « pris la responsabilité » d'assurer la sécurité aux frontières, d'où le fait qu'il « n'a pas informé les forces de l'ordre du plan de l'agent Kfoury ».

Au début de la séance d'interrogatoire, Michel Samaha est entré au tribunal par une porte dérobée, en raison des mesures de sécurité prises suite aux manifestations de parents de détenus islamistes devant le Tribunal militaire. Portant trois dossiers sous les bras, il a tout de suite été placé dans le box des accusés. La séance a commencé par une objection des avocats de la défense contre une requête formulée par le ministre de la Justice Achraf Rifi, sur base des enregistrements qui commencent à filtrer dans les médias.
Ces enregistrements apportent, selon M. Rifi, de nouveaux éléments qui s'ajoutent aux chefs d'accusation dans l'affaire Samaha. Le juge Lattouf a objecté à cette demande de la défense, indiquant qu'aucun document ne lui est parvenu à ce propos, que ces éléments ont fait l'objet de fuites dans les médias sans que le tribunal n'en ait été notifié.


(Lire aussi : Les « erreurs » en série qui ont préludé à la mise en liberté de Michel Samaha)

 

Manifestation du 14 Mars samedi
Devant le tribunal, plusieurs proches de détenus islamistes observaient un sit-in. Ils sont furieux depuis la libération de l'ancien ministre, dont ils considèrent la peine de quatre ans et demi de prison (trois ans et demi de facto), qui avait été prononcée en première instance trop légère au vu des chefs d'accusation contre lui, alors que leurs fils croupissent en prison durant des années, parfois sans jugement. Ils manifestaient donc hier aussi pour revendiquer leur libération.

Pour leur part, les mouvements estudiantins du 14 Mars organisent un sit-in le samedi 23 janvier à 15h, devant le Tribunal militaire. Ils protestent eux aussi contre la libération sous caution de Samaha. Un communiqué du secrétariat du 14 Mars a appelé hier « tous les fidèles à la cause à se rallier aux mouvements estudiantins ». « La justice est le fondement et le facteur essentiel pour la préservation de la coexistence, poursuit le texte. Le sentiment qu'ont Samaha et ses pareils d'être au-dessus des lois corrompt le partenariat national et met le Liban à la merci de divisions susceptibles de nous ramener à l'époque révolue des violences. »

 

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commentaires (3)

Il vont incessamment le faire "égarer!", mais cette fois-ci définitivement, en Äalaouïtîe-nouSSaïrîe ! Chiche ?

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

16 h 02, le 22 janvier 2016

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Commentaires (3)

  • Il vont incessamment le faire "égarer!", mais cette fois-ci définitivement, en Äalaouïtîe-nouSSaïrîe ! Chiche ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 02, le 22 janvier 2016

  • Qu'on le fasse passer au peloton d'exécution une bonne fois pour toute, s'il s'avère qu'il est condamné. Alors à ce moment là on passe toutes les bactéries salafowahabites importés de bensaoudie à la potence . Et nous voilà quitte !!!

    FRIK-A-FRAK

    13 h 30, le 22 janvier 2016

  • On sait que la justice au Liban est le meurtre

    FAKHOURI

    10 h 16, le 22 janvier 2016

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