Ceux parmi les Libanais que la politique fait encore vibrer ont reçu un nouveau hochet, pour égailler leurs journées moroses et donner quelques frémissements à leur électroencéphalogramme plat. Nec plus ultra des joujoux virtuels destinés à la piétaille, ce loisir dernier cri est un concept à l'état pur, qui s'énonce comme suit : et si le Déplumé de Maarab donnait vraiment sa bénédiction à la candidature de l'Agrume de Rabieh à la présidence de cette République de rien ?
Le débat est lancé. Ça ne mange pas de pain, ne paie pas la dette ni ne règle la crise économique, mais permet au moins d'animer les dîners mondains de quelques couples d'ahuris : des gras du bide somnolents derrière les volutes de leur cigare ; des dondons tirées à mort, figées derrière leurs glomérules de botox.
À la base, le jeu consistait pour le Tondu à lancer la baballe dans le landernau du Barbichu, question de lui remonter le palpitant. Une sorte de réponse du berger à la bergère, après la décision de ce dernier de miser sur la Frangipane de Zghorta, invité à jouer les bibelots à Baabda.
Manque de pot, la baballe a viré boule puante à force d'intervention des larbins des uns et des autres. Tant et si bien que le patron des Fleus se retrouve aujourd'hui piégé entre un rival qu'il ne peut blairer ni au propre ni au figuré, et un autre qu'il ne peut encadrer ni en couleur ni en noir et blanc.
Résultat : c'est le Sayyed Barbu qui est appelé à arbitrer la pantalonnade. Ça lui donnera une occasion de plus pour donner de la voix, lui qui parle si souvent qu'on peut l'entendre même en branchant un fer à repasser.
Orangina, le Tondu et le Franju. Trois chômeurs, un seul poste à pourvoir : le gagnant regardera le Liban au fond des yeux... par-dessus les montagnes d'ordures.
gabynasr@lorientlejour.com
Têtes de concept
OLJ / Par Gaby NASR, le 15 janvier 2016 à 00h00
commentaires (6)
Inutile donc parmi ces montagnes d'ordures de choisir qui sera le Roi .
Sabbagha Antoine
21 h 15, le 15 janvier 2016