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Moyen Orient et Monde - Analyse

Pourquoi la Turquie a rendu service à Assad en abattant l’avion russe

Le ministre des Affaires étrangères russes, Sergei Lavrov, serre la main à son homologue syrien Walid Moallem lors d’une conférence à Moscou le 27 novembre 2015. Sergei Karpukin/Reuters

Des responsables syriens et des experts estiment que la Turquie a rendu un fier service à Bachar el-Assad en abattant un avion de combat russe, car Moscou s'oppose désormais ouvertement à Ankara, adversaire du régime syrien, et s'implique davantage contre les rebelles.

« Il faut que le président Assad envoie un télégramme de remerciement au président turc (Recep Tayyip) Erdogan car il a fait évoluer la position de Moscou en notre faveur », affirme en plaisantant un homme politique syrien proche du pouvoir. « Avant, Assad et (Vladimir) Poutine étaient d'accord sur le fait que la lutte contre le terrorisme passait avant la solution politique. Maintenant, Moscou va plus loin et considère, comme Damas, que la Turquie aide le terrorisme », ajoute-t-il. Moscou a vivement réagi depuis la chute de l'avion, le président russe dénonçant un « coup de poignard dans le dos » tandis que le Premier ministre Dimitri Medvedev accusait la Turquie de « protéger les militants de l'État islamique » (EI). La Russie a demandé jeudi à ses ressortissants présents en Turquie de rentrer en Russie, invoquant des risques « terroristes » et privant potentiellement le tourisme turc de plus de trois millions de visiteurs par an.

« Le seul vainqueur de ces derniers développements, c'est Assad », assurent Henri Barkey et William Pomeranz, deux chercheurs au Woodrow Wilson International Center, dans une tribune sur le site de la chaîne CNN. « Après tout, l'un de ses principaux adversaires (la Turquie) est maintenant en fort désaccord avec son principal allié (la Russie) ». Moscou, qui entretient depuis plus d'un demi-siècle d'étroites relations avec Damas, a annoncé depuis mardi avoir « détruit » des groupes rebelles qui se trouvaient en Syrie dans la zone du crash du bombardier russe. Ankara soutient sans faille la mosaïque de rebelles modérés ou islamistes qui se battent contre le régime et ses adversaires l'accusent en outre de laisser passer les jihadistes du Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, et de l'EI.


(Lire aussi : Fabius contraint de clarifier la position française sur une éventuelle coopération avec Damas)

 

Effets de manche
« Cette escalade est significative car jusque-là, en dépit des grandes divergences sur la Syrie, les relations russo-turques étaient restées très cordiales, et les liens économiques et touristiques très solides », note Karim Bitar, directeur de recherches à l'Institut français de relations internationales. « Le raidissement russe pourra permettre à Bachar el-Assad de compter sur un soutien encore plus marqué de la part de Poutine, et le tempérament ombrageux d'Erdogan l'aura encore une fois conduit à commettre des erreurs et mener des politiques contre-productives », souligne-t-il. Pour ce chercheur, « Poutine et Erdogan ont beaucoup de points communs – l'autoritarisme, le nationalisme, la susceptibilité exacerbée, le goût pour les effets de manche et les coups d'éclat – mais Poutine semble avoir une plus grande maîtrise de ses nerfs alors qu'Erdogan se laisse souvent emporter par ses émotions ».

« L'incident va être utilisé par la Russie pour poursuivre ses intérêts en Syrie de manière encore plus déterminée », assure Muriel Asseburg, chercheuse à l'Institut des affaires internationales et de sécurité à Berlin. « Plus d'aide militaire pour le régime risque de décourager Assad d'engager des discussions sérieuses avec l'opposition et en même temps, cela va accroître l'avantage de la Russie », ajoute-t-elle, sans être sûre que cela va profiter à Assad. Pour Ruchan Kaya, expert turc à l'Institut de stratégie caspienne à Istanbul, « la Russie va faire entendre sa voix et augmenter son soutien au régime d'Assad et indirectement exercer des représailles en frappant à l'intérieur de la Syrie des groupes alliés à la Turquie ».

 

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Des responsables syriens et des experts estiment que la Turquie a rendu un fier service à Bachar el-Assad en abattant un avion de combat russe, car Moscou s'oppose désormais ouvertement à Ankara, adversaire du régime syrien, et s'implique davantage contre les rebelles.« Il faut que le président Assad envoie un télégramme de remerciement au président turc (Recep Tayyip) Erdogan car il a...

commentaires (7)

Un peu de bonne foi les loosers , si on avait laisser le régime et les bactéries locales face à face on en aurait fini avec cette racaille . Mais comme les us et 90 nationalités ont décidé de s'impliquer dans le complot , les russes sont venus mettre de l'ordre dans la basse cour! Et depuis ce jour c'est la spirale de la connerie qui s'empare des occicons et de leurs alliés ! Jusqu'à la victoire des résistances , à ne surtout pas en douter , les enfants de mauvaise foi !

FRIK-A-FRAK

20 h 16, le 28 novembre 2015

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Commentaires (7)

  • Un peu de bonne foi les loosers , si on avait laisser le régime et les bactéries locales face à face on en aurait fini avec cette racaille . Mais comme les us et 90 nationalités ont décidé de s'impliquer dans le complot , les russes sont venus mettre de l'ordre dans la basse cour! Et depuis ce jour c'est la spirale de la connerie qui s'empare des occicons et de leurs alliés ! Jusqu'à la victoire des résistances , à ne surtout pas en douter , les enfants de mauvaise foi !

    FRIK-A-FRAK

    20 h 16, le 28 novembre 2015

  • effectivement, la russie est venue a la rescousse des SOI-DISANT résistants (qui ont vue perdre petit a petit leur guerre de confession oui bien de confession..... exemple : maintenant que le hezb est en syrie (pas de leur propre volonte on se rappelle tous que HN est partie en iran et 2 jours apres il a avouer et a ordonner l'entre en scene en syrie SOIT MAGNIFIQUE ALORS FAITE PAREIL POUR LA PALESTINE QUE VOUS CRIEZ A VOTRE COPRS DEFENDANT DE VOULOIR LIBERER ... Allez y puisque maintenant VOUS N'ETES PLUS UNE FORCE LIBANAISE MAIS REGIONALE !! donc qui n'a plus rien a voire avec les intérêts et stratégies libanaises

    Bery tus

    14 h 06, le 28 novembre 2015

  • ET POUR NE PAS RENDRE UN « FIER SEREVICE » AU GANGSTER ASSAD LA TURQUIE AURAIT DU LAISSER LE VOYOU RUSSE PUTOIN FAIRE À SA GUISE DANS LES CIEUX ET SUR TERRE, VIOLER IMPUNEMENET SON ESPACE AERIEN ET EXTERMINER LES REBELLES SYRIENS ANTI BACHAR SOUS PRETEXTE QU’ILS SONT TOUS DES TERRORISTES DE L’EI OU DES DAESCHARDS AVEC SON AVION DE CHASSE ABATTU OU SES AVIONS ENCORE EN SERVICE, LA RUSSIE EST EN SYRIE POUR FAIRE CE QU'ELLE A FAIT EN MAITRE ABSOLU EN TCHETCHENIE:TERRORISER LE PAYS, RASER LES VILLES ET ECRASER LES CIVILS, SOUS LE REGARD INDIFFERENT OU COMPLICE DES OCCIDENTAUX TOUT LE RESTE CE SONT DES BAVARDAGES DE "CHERCHEURS" QUI CHERCHENT MIDI A QUATORZE HEURES ET QUI RENDENT A LEUR TOUR UN 'FIER' SERVICE AU GANGSTER POUTIN EN JUSTIFIANT LE RENFORCEMENET DE SON IMPLICATION EN SYRIE ET DE SES CRIMES DE GUERRE ET CRIMES CONTRE L’HUMANITE PAR CE MINABLE INCIDENT DE L'AVION ABATTU

    Henrik Yowakim

    13 h 55, le 28 novembre 2015

  • Excellente l'observation du directeur de recherches à l'Institut français de relations internationales, Karim Bitar : "le tempérament ombrageux d'Erdogan l'aura conduit à commettre des erreurs et mener des politiques contre-productives". Dans le cas, le président turc qui se prend pour un réel sultan a commis une erreur colossale.

    Halim Abou Chacra

    11 h 08, le 28 novembre 2015

  • Qui dit que la Turquie a rendu service à l'aSSadiot en abattant l’avion russe ? Bien au contraire ! L'incident "va être utilisé par la Russie pour poursuivre ses intérêts (propres) en Syrie de manière encore plus déterminée, au détriment des intérêts de la Syrie en tant que telle ! Car, plus d'aides militaires pour le régime aSSadique vont décourager le (c)hébél-lionceau bääSSdiot d'engager des discussions sérieuses avec l'opposition modérée, accroissant de la sorte l'avantage de cette même Russie en Syrie même et non point vis à vis de la Turquie ! Qui, elle, représentera toujours pour cette Russie un magnifique débouché pour son pétrole et son gaz et vers la Méditerranée ! CQFD.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 42, le 28 novembre 2015

  • "Pour ce chercheur, Poutine et Erdogan ont beaucoup de points communs: l'autoritarisme, le nationalisme, la susceptibilité exacerbée, le goût pour les effets de manche et les coups d'éclat ! Mais Poutine semble avoir une plus grande maîtrise de ses nerfs alors qu'Erdogan se laisse souvent emporter par ses émotions." ! C'est un "chercheur" en quoi, ce "chercheur" ? En Psychologie ou en Psychiatrie ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 29, le 28 novembre 2015

  • L'ACTE TURC... UNE CONNERIE DE PREMIER ORDRE... OU UNE INTENTION OUVERTE DE NUIRE À L'ENTENDEMENT OU CONNIVENCE ENTRE LES DEUX GRANDS CAR NE PERMETTANT PAS L'ÉTABLISSEMENT D'UNE ZONE DITE DE SÉCURITÉ SUR LES FRONTIÈRES TURCO-SYRIENNES... SI CHER À ANKARA...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 16, le 28 novembre 2015

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