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Culture

« Je me sens en communion avec Beyrouth »

Kamel Daoud. Photo Michel Sayegh

Invité au salon à l'occasion de la traduction en arabe de son livre gagnant du Choix de l'Orient 2014, « Mersault, contre-enquête », Kamel Daoud répond aux questions de l'Afej.

Qu'est-ce qui vous a impressionné au Liban ?
Le paradoxe de votre ville (le pays je ne l'ai pas encore visité). On y trouve à la fois du raffinement et du kitch. On trouve du sublime et du grossier. On trouve du restauré et du détruit. On trouve de l'arbre et du silicone. On trouve donc un peu de tout. Ça c'est frappant. Mais vous êtes aussi sur le bord de quelque chose, soit sur le bord de disparaître, soit sur le bord d'un raffinement incroyable. Je me sens en communion, comme si j'étais en train de parcourir un territoire très riche.

Le succès de votre livre vous a-t-il surpris ?
On se pose toujours cette question quand on a écrit un livre qui était destiné à être lu par mille ou deux mille personnes et qui devient un succès mondial. C'est quelque chose de magique. Je ne m'attendais pas du tout à un tel succès. Je crois que ça répond moins à des questions d'histoire qu'à une question de condition humaine. Je pense que les gens ont voulu lire de la littérature. Les gens me disent que le livre est beau. C'est très flatteur pour moi.

Quelle est la valeur ajoutée au fait d'être traduit en arabe ?
C'est plus qu'une plus-value. C'est un argument de force pour moi. C'est la conquête d'un lectorat que je n'avais pas sous la main. C'est une manière de se sentir participer à l'effort que d'autres font beaucoup mieux que moi. Celui de faire changer les choses. Je suis journaliste, mais quand on compare le coefficient de vérité et d'humanité dans un livre, dans un journal, dans une télé, c'est la littérature qui l'emporte. La littérature est plus humaine que les médias et les journaux. C'est un journaliste qui le dit.

Le « Choix de l'Orient » vous a-t-il poussé au-devant de la scène en Algérie ?
C'était un bon argument pour mes détracteurs en Algérie qui me critiquaient comme ils critiquent les francophones. Pour moi, le Choix de l'Orient prouve que j'ai atteint les pays d'Orient. Je suis plus fier des traductions dans le monde que du succès commercial dans un seul pays.


Afej: Association DES francophone de journalisme.

Invité au salon à l'occasion de la traduction en arabe de son livre gagnant du Choix de l'Orient 2014, « Mersault, contre-enquête », Kamel Daoud répond aux questions de l'Afej.
Qu'est-ce qui vous a impressionné au Liban ?Le paradoxe de votre ville (le pays je ne l'ai pas encore visité). On y trouve à la fois du raffinement et du kitch. On trouve du sublime et du grossier. On trouve du...

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