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Liban - Dialogue

Dialogue : optimisme de façade, blocage en profondeur

La présidentielle reste bloquée et les promotions militaires semblent mal parties.

Photo Sami Ayad

Encore sous l'effet du spectacle rocambolesque offert lundi en plein Parlement libanais lors de la réunion de la commission de l'Énergie, les participants à la table de dialogue national ont vraisemblablement voulu rectifier le tir en véhiculant à l'extérieur l'image d'un conseil de sages appliqués où devaient être débattus les dossiers en suspens, et d'abord l'élection présidentielle. Du moins, c'est l'impression première que devait refléter la rencontre d'hier, le point sur l'élection d'un chef de l'État ayant été effectivement placé en tête de l'ordre du jour.

Deux séances, les quatrième et cinquième depuis le 9 septembre, ont été tenues hier au siège du Parlement. Après une discussion de plusieurs heures sur la présidentielle, sans aboutir pour autant à des résultats concrets, les milieux du Hezbollah faisaient part d'un optimisme quant à la possibilité de parvenir à un compromis sur ce dossier.


Cependant, et en marge de cette Assemblée qui s'est déjà imposée comme substitut aux institutions officielles, ont été initiées des sous-Assemblées improvisées, où un autre ordre du jour devait faire ombrage à la présidentielle : la question des nominations sécuritaires et son pendant, les promotions des officiers, y compris celle du gendre du général Michel Aoun, le chef des commandos Chamel Roukoz, se sont imposées en force dans les coulisses du Parlement.
En effet, et avant même que les échanges ne démarrent le matin à la table de dialogue, une réunion parallèle devait regrouper le chef du bloc du Changement et de la Réforme avec le président de la Chambre, Nabih Berry, en présence des députés Mohammad Raad (Hezbollah) et Ibrahim Kanaan (CPL).
La promotion du général Roukoz a été l'objet principal de l'entretien placé sous le signe d'une « franche explication » telle que voulue par les participants. En journée, M. Aoun a quitté le siège du Parlement une heure trente après le début de la première session du jour. Le motif de son départ n'a pas été précisé, mais certains évoquent des raisons de santé. Il a été remplacé le soir par Ibrahim Kanaan.


Lors de la pause en début d'après-midi, le chef du Parlement devait rencontrer en tête à tête le Premier ministre. Une réunion informelle a regroupé en soirée, à l'issue de la cinquième session du dialogue, MM. Berry et Salam, le chef du bloc du Futur, Fouad Siniora, ainsi que les ministres Boutros Harb et Michel Pharaon, le vice-président de la Chambre, Farid Makari, et M. Kanaan. Parmi les sujets discutés à bâtons rompus entre les uns et les autres, celui des promotions et les diverses formules proposées dans une ultime tentative de régler ce dossier une fois pour toutes.
Parmi les solutions qui auraient circulé hier en coulisses, celle de promouvoir le général Roukoz, non pas pour prendre les rênes de l'armée, mais plutôt de l'École militaire. Pour l'heure, rien de définitif n'est sorti et les contacts se poursuivent dans la direction d'un règlement, devait déclarer le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil. Si le chef des Marada, l'ancien ministre Sleimane Frangié, s'est déclaré pour sa part « plus optimiste » qu'auparavant sur la possibilité de parvenir à une solution sur la question des promotions militaires, ce sentiment n'était vraisemblablement pas partagé par d'autres participants.


Une source ministérielle a ainsi écarté la possibilité de parvenir à une entente autour d'un compromis dans les dix jours à venir, le départ à la retraite du général Roukoz étant prévu le 15 octobre.
Quand bien même une solution aurait été trouvée, il reste à savoir quels seraient les ministres qui seraient prêts à l'avaliser si elle devait faire l'objet d'un vote en Conseil des ministres, un véritable front de refus s'étant érigé contre tout projet de promotion « forcée » au sein de l'armée. Il regroupe notamment les ministres réunis sous l'égide de l'ancien président de la République, Michel Sleiman, et les ministres Kataëb qui ont réaffirmé hier leur refus pour tout compromis à ce propos.


Mais les choses devaient se compliquer encore plus, avec l'apparition en fin d'après-midi d'un nouvel obstacle, procédural cette fois-ci, qui pourrait dissiper les premières lueurs d'optimisme. Des sources informées ont indiqué que la loi permettant la promotion des officiers au grade de général de division prévoit une procédure en dehors du Conseil des ministres, soit un décret simple qui doit être proposé, signé et soumis par le ministre de la Défense, contresigné par le ministre des Finances et le Premier ministre, pour ensuite être entériné en Conseil des ministres. Selon ces sources, cette information serait déjà parvenue à Rabieh où des contacts seraient actuellement entrepris pour contourner cette nouvelle épreuve.

 

Les « caractéristiques » du président
En concomitance avec le dossier des promotions que les participants au dialogue se sont abstenus de soulever lors des sessions du dialogue proprement dit, les discussions autour de la présidentielle devaient prendre une tournure autrement plus intéressante « sans pour autant augurer un dénouement optimiste », croit savoir une source ministérielle. Évoquant les « caractéristiques » du futur chef de l'État, le représentant du Hezbollah, Mohammad Raad, a affirmé, en réaction à une intervention du chef des Kataëb, Samy Gemayel, que la personnalité du président importe moins au parti chiite que sa stratégie qui devrait se rapprocher de celle du Hezbollah. Le député chiite a conseillé aux participants d'éviter de perdre du temps dans le jeu des noms et des poids en s'attaquant enfin au cœur du problème, à savoir que son parti cherche surtout à être rassuré sur la vision du futur président, voire même de s'assurer de son parcours historique.
« Que l'on procède donc à l'examen d'un tel profil sans plus perdre de temps », aurait rétorqué M. Gemayel, qui devait rappeler, une fois de plus, la gravité de la situation et l'urgence de trancher ce dilemme. Alors que certaines sources proches de la table de dialogue ont considéré les propos de M. Raad comme un « pas qualitatif sur lequel il est possible de tabler, le député du Hezbollah ayant clairement laissé entendre que le nœud n'est plus au niveau de la personnalité du candidat (entendre Michel Aoun), mais de sa vision », une source ministérielle a résumé la situation comme suit : « Oui, nous avons effectivement avancé sur ce dossier, seulement pour réaliser que la présidentielle est toujours bloquée. »

 

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Encore sous l'effet du spectacle rocambolesque offert lundi en plein Parlement libanais lors de la réunion de la commission de l'Énergie, les participants à la table de dialogue national ont vraisemblablement voulu rectifier le tir en véhiculant à l'extérieur l'image d'un conseil de sages appliqués où devaient être débattus les dossiers en suspens, et d'abord l'élection...

commentaires (8)

Apparemment Il y a une avancée bloquée (sic), c'est quand même mieux qu'une avancée à reculons comme les crabes.

Un Libanais

12 h 26, le 07 octobre 2015

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Commentaires (8)

  • Apparemment Il y a une avancée bloquée (sic), c'est quand même mieux qu'une avancée à reculons comme les crabes.

    Un Libanais

    12 h 26, le 07 octobre 2015

  • LE REPRÉSENTANT IRANIEN RAAD EST TRÈS CLAIR. VOTRE PRÉSIDENT DOIT ÊTRE UN DE NOS MERCENAIRES, SINON RIEN.

    Gebran Eid

    12 h 15, le 07 octobre 2015

  • Comme on voudrait s’abstraire de ce salmigondis, et se contenter de traiter l’actualité d’ici à sauts et à gambades dans sa chatoyante diversité campagnarde montagnarde. Mais la dabbkéh libanaiiise se poursuit avec des aveugles prêtant la main à des paralytiques, des Malsains en 8 agitant leurs marelles Martiennes et des rafales de baffes et de nasardes ultra gratuites ! L’intolérable nous brûle la joue, nous Sains et éhhh Libanais, puisqu’une toute timide ouverture paraissait se faire jour quand même, suite à la débâcle au départ finale de leur ex-système sécuritaire funeste et hyper néfaste. Ce tas de talus de politiciens Malsains qui contribuent tant à faire de cette "résistancielle" changementale et réformée une doctrine onctueuse et propre à donner du moelleux à tous les fonds rances de sentine politicienne, n’ont pourtant pas peur des mots. Ils disent souvent en pouffant que la politique, c’est comme le késchék, ça doit sentir la m… mais pas trop."! Cette sentence il faudrait qu’ils l’adressent, ces puînés, en forme de conSeil à certains de leurs politicards "gradés" sans trop d’espoir qu’ils en tiennent compte, tant ces personnages Malsains en 8 s’appliquent à confirmer par leurs interventions odieuses et sournoises que leur idéologie de rejet et de répudiation porte en elle, comme la nuée porte l’orage, les ignominies et les idéologies les plus sectaires, les plus retorses, les plus archaïques, les plus fanatiques, les plus rétrogrades et les plus chauvines.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 54, le 07 octobre 2015

  • Des farfelus.....

    Tabet Karim

    09 h 38, le 07 octobre 2015

  • "...que la personnalité du président importe moins au parti chiite que sa stratégie qui devrait se rapprocher de celle du Hezbollah..." Et voilà qui est clairement affirmé de la part de ce parti qui obéit à Téheran...et n'en a rien à faire du Liban ! LIBANAIS, TOUS LES AUTRES, mais réveillez-vous donc, avant qu'il ne soit trop tard ! Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 19, le 07 octobre 2015

  • LE BORDEL... DANS TOUTE SON ABJECTE SPLENDEUR !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 18, le 07 octobre 2015

  • Un président dont la "vision" corresponde à celle de Mohammad Raad, autrement dit du Hezbollah, parti iranien ?! Il faut une éternité pour qu'une telle "correspondance" soit admise et reconnue comme point d'entente par les forces politiques de ce pays. Il faut un président dont la vision corresponde à la vocation du Liban, Monsieur, et non à la vision de n'importe qui au monde. Le Liban message au monde arabe, au monde musulman, au monde entier. Un Liban neutre, un Liban trait d'union -et non de choc très violent- entre les pays arabes et musulmans. Là est tout le noeud du problème qui paralyse ce pays et le désintègre.

    Halim Abou Chacra

    06 h 54, le 07 octobre 2015

  • Leur "indépendance" en 43 était vraiment prématurée ! Un "Mandat Français" d'une trentaine d'années en plus (imaginez jusqu'en 73 e.g. !) aurait été des plus bénéfique.... Dommage !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    05 h 13, le 07 octobre 2015

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