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Moyen Orient et Monde - Présidentielle américaine

Trump domine le débat républicain... avec un zeste de courtoisie

Alors qu'on l'attendait au tournant avec son trop-plein d'agressivité, Donald Trump a renversé la table et dominé le premier débat des primaires républicaines jeudi soir, avec une implacable assurance et même une note de courtoisie.

Les candidats républicains lors du débat télévisé de la chaîne Fox News. Scott Olson/Getty Images/AFP

Fox news (qui mise toujours sur le sensationnel) voulait que le débat soit un spectacle. Pour ce faire, la chaîne américaine a réglé les moindres détails de la mise en scène réunissant 10 des 17 candidats républicains à la présidentielle de 2016 pour le premier débat, jeudi soir, des primaires républicaines. Une fois sur le plateau, les candidats ont observé une minute de silence. Non pas en hommage à qui ou quoi que ce soit, mais pour que le public puisse étudier leur « body language », ou langage corprel : qui lorgne qui, qui se donne une contenance, qui a le trac ou au contraire qui affiche de l'assurance. Fin de la minute, action ! Devant une salle bondée et rutilante comme pour les Oscars.
Étaient donc invités sur le plateau dressé à Cleveland (Ohio) les candidats en tête des intentions de vote, côté républicains, selon les sondages. À savoir, le mogul de l'investissement, Donald Trump, Jeb Bush (ancien gouverneur de la Floride), Scott Walker (gouverneur du Wisconsin), Mike Huckabee (ancien gouverneur de l'Arkansas), Ben Carson (neurochirurgien à la retraite), Ted Cruz (sénateur du Texas), Marco Rubio (ancien gouverneur de Floride), Rand Paul (sénateur du Kentucky), Chris Christie (gouverneur de New Jersey) et John Kasich (gouverneur de l'Ohio).

 

(Pour mémoire : Les clowns à l’assaut de la politique)

 

Une occasion de se faire valoir
Pour eux, c'était là une occasion de se faire valoir. N'étant pas très connus à travers tout le pays, il était important qu'ils fassent entendre leur point de vue et qu'ils essayent de faire reluire leur image. Plutôt que de creuser les grands axes de leur programme politique, chacun était dès lors plus occupé à démontrer qu'il était « honnête » et qu'il avait « fait baisser les taxes » dans son État, qu'il voulait aller « en guerre contre les jihadistes du groupe État islamique », qu'il « suivait la parole de Dieu » et donc qu'il méritait d'être le candidat du parti.
Donald Trump s'est, lui, d'entrée de jeu, démarqué du bloc. Avant de lancer le débat, les modérateurs ont posé cette question : Que ceux qui ne veulent pas prêter allégeance au candidat qui sera nommé par les républicains lèvent la main ? Une seule main s'est levée, celle de Trump. Autrement dit, s'il ne gagne pas aux primaires, il n'exclut pas de poursuivre sa campagne en indépendant.
Tout cela avec son franc-parler habituel, accompagné, cette fois-ci, de pondération et même d'un zest de courtoisie. S'il dit d'Obama « qu'il ne sait rien de rien (he has no clue) », il ajoute « je ne dirais pas qu'il est incompétent, ce ne serait pas très joli, ici ». Auparavant, il avait déclaré « que c'est le politiquement correct qui mine le pays ! Alors que l'on doit aller droit au but et faire ce qu'il y a à faire sans tergiverser ». II a même été jusqu'à qualifier son ennemi Jeb Bush de « gentleman », lorsque ce dernier a nié l'avoir traité de « clown mais plutôt de diviseur ».

 

(Pour mémoire : Le phénomène Trump fait déraper la campagne)

 

Virulence unanime contre Obama et Hillary Clinton
Les modérateurs avaient prévu d'allumer conflits et tensions entre les présents. Ces derniers ont, certes, cherché la paille dans l'œil du voisin, mais en prenant soin de ne pas taper trop fort, car il leur reste plus d'un an à ramer et qu'il faut donc protéger leurs arrières. Par contre, à l'unanimité, ils ont déversé leur virulence sur la politique libérale du président Barack Obama (soins médicaux pour tous, et autres « soft diplomacy » et immigration) et sur les moult « faux et faux pas » de leur adversaire démocrate, Hillary Clinton. Ils étaient insinueusement téléguidés par les modérateurs de la Fox qui a toujours affiché ses sympathies pour le Grand Old Party (GOP). Ces modérateurs ont réussi un autre exploit : extrêmement bien documentés sur le sujet, ils sont arrivés, toujours à travers leurs questions, à mieux définir les candidats que ces derniers par leurs propres réponses. Prix de consolation pour les sept candidats laissés pour compte et n'ayant pu participer à ce débat car étant au bas des intentions de vote : un forum en fin d'après-midi, toujours sur la Fox mais sans audience.

 

(Pour mémoire : Obama critique le ton de la campagne présidentielle US)

 

Rendez-vous en octobre avec les démocrates
Pour leur part, les candidats démocrates vont se retrouver dans un débat organisé par CNN au Nevada, le 13 octobre prochain. Suivront cinq autres débats dans différents États. Y prendront part Hillary Cinton, Bernie Sander (sénateur du Vermont), Martin O'Malley (ancien gouverneur du Maryland), Jim Webb (ancien sénateur de la Virginie) et Lincoln Chafee (ancien sénateur et gouverneur de Rhodes Island). Ils seront là pour exposer leur vision du futur et souligner les valeurs du Parti démocrate reposant sur le renforcement de la classe moyenne, « par opposition, selon leur porte-parole, au Parti républicain qui poursuit une politique qui n'est pas en phase avec l'époque et la réalité ».

 

 

Fox news (qui mise toujours sur le sensationnel) voulait que le débat soit un spectacle. Pour ce faire, la chaîne américaine a réglé les moindres détails de la mise en scène réunissant 10 des 17 candidats républicains à la présidentielle de 2016 pour le premier débat, jeudi soir, des primaires républicaines. Une fois sur le plateau, les candidats ont observé une minute de...

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