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Moyen Orient et Monde - Présidentielle américaine

Le phénomène Trump fait déraper la campagne

Les autres candidats républicains passent totalement inaperçus face aux gesticulations intempestives du magnat milliardaire.

Le candidat républicain Donald Trump a réussi à faire déraper la campagne présidentielle américaine, à coups de déclarations outrancières. Matthew Busch/Getty Images/AFP

Il fait les gros titres des journaux, la joie des humoristes politiques et désespère les républicains : le candidat Donald Trump a réussi à faire déraper la campagne présidentielle américaine, à coups de déclarations outrancières qui se moquent des faits et du politiquement correct.
Depuis le lancement de sa campagne le 16 juin, le spectacle est quasi quotidien : Donald Trump, le milliardaire qui a fait fortune dans l'immobilier, gouailleur et populiste, a attaqué tour à tour les immigrants mexicains, le sénateur républicain et héros de la guerre du Vietnam John McCain. Il a traité de « poids plume total » un de ses adversaires républicains Lindsey Graham qui l'avait qualifié d'« abruti », et s'est vengé en donnant son numéro de téléphone portable devant les caméras. Un autre républicain, Rick Perry, a-t-il osé le critiquer ? « Il met des lunettes pour faire croire qu'il est intelligent », assène Donald Trump. Les médias, la démocrate Hillary Clinton, tout y passe. C'est « la pire secrétaire d'État de l'histoire de notre pays », a-t-il affirmé jeudi depuis la frontière mexicaine, à Laredo au Texas. « Elle sera battue et je suis celui qui peut la battre », a-t-il ajouté sans l'ombre d'un doute.
Les Américains s'en amusent, les télévisions traquent ses déclarations au lance-flammes, mais les politiques font grise mine. Car, parmi 16 candidats républicains, Donald Trump, dans lequel certains ne veulent voir qu'un clown de 69 ans à la coiffure blonde improbable, est largement en tête des intentions de vote pour l'investiture du parti, à 24 % contre 13 % pour le numéro 2, le gouverneur du Wisconsin Scott Walker. Certains électeurs déçus du discours politique habituel voient en lui celui qui dit les choses telles qu'elles sont.

Privés d'oxygène
Quel espace reste-t-il pour les autres candidats républicains ou démocrates, aux discours soigneusement pesés ? Pas grand-chose. C'est Trump, Trump, Trump. « Donald Trump prend l'oxygène de tout le monde, c'est dur d'attirer l'attention, d'avoir la moindre visibilité pour parler de sujets qui les intéressent, tant que l'attention se concentre sur le Donald », commentait cette semaine sur NBC Stuart Rothenberg, fondateur de la lettre politique Rothenberg & Gonzales. Le 16e candidat à l'investiture républicaine, John Kasich, vient de l'apprendre à ses dépens, avec le lancement de sa candidature largement passé inaperçu. Un autre républicain, le sénateur Rand Paul, a lui essayé d'attirer l'attention avec une vidéo le montrant découpant, à la tronçonneuse, les 70 000 pages du code des impôts. En vain.
Et les républicains malmenés ont du mal à se positionner contre cet adversaire imprévisible dans leur propre camp. « Les campagnes sérieuses essaient de comprendre qui sont les gens qui gravitent autour de sa candidature. Elles s'inquiètent du fait que, plus elles l'attaquent et le marginalisent, plus il devient fort, plus ses supporters, qui se sentent eux-mêmes marginalisés, vont le soutenir », expliquait mardi le directeur politique de NBC News Chuck Todd.
« Le Donald », qui finance lui-même sa campagne, grâce à un patrimoine qu'il a estimé à 10 milliards de dollars – ce qui a soulevé des commentaires dubitatifs –, semble en tout cas apprécier ce succès : au moins autant que les humoristes des émissions politiques télévisées, qui jour après jour déclinent sous tous les angles ses apparitions et déclarations. « Merci Donald Trump pour avoir fait de mes six dernières semaines mes meilleures semaines », a ainsi déclaré Jon Stewart, qui mettra un point final le 6 août prochain à son célèbre Daily show, copie satirique d'un journal télévisé. Jon Stewart a systématiquement mis en pièces Donald Trump, pour ses déclarations sur les immigrants mexicains (que M. Trump avait qualifiés de criminels et de violeurs), sur John McCain (torturé au Vietnam et que le magnat refuse de considérer comme un héros de guerre) ou pour ses autres phrases assassines. En admettant que c'était quand même plus drôle que les discours de ses adversaires.
Certains républicains s'inquiètent déjà du ton de leur premier débat le 6 août, où seront invités les 10 candidats les mieux placés dans les sondages. Mais les stratèges politiques peuvent dormir en paix : dans le même sondage Washington Post ABC News plaçant Donald Trump en tête des candidats républicains, 61 % des Américains disent qu'ils ne voteront jamais, au grand jamais, pour Donald Trump.

Brigitte DUSSEAU/AFP

Il fait les gros titres des journaux, la joie des humoristes politiques et désespère les républicains : le candidat Donald Trump a réussi à faire déraper la campagne présidentielle américaine, à coups de déclarations outrancières qui se moquent des faits et du politiquement correct.Depuis le lancement de sa campagne le 16 juin, le spectacle est quasi quotidien : Donald...

commentaires (3)

ces elections ne sont que des non evenements ....

FRIK-A-FRAK

12 h 54, le 25 juillet 2015

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Commentaires (3)

  • ces elections ne sont que des non evenements ....

    FRIK-A-FRAK

    12 h 54, le 25 juillet 2015

  • L'ABRUTISSEMENT... EXPORTÉ UN PEU PARTOUT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 53, le 25 juillet 2015

  • Que de personnages et de faits grotesques dans les campagnes présidentielles américaines !

    Halim Abou Chacra

    05 h 44, le 25 juillet 2015

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