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Liban

Machnouk : « Si ma démission peut servir à contrer l’extrémisme, je partirai »

M. Machnouk, hier, lors de sa conférence de presse. Photo Dalati et Nohra

Premier concerné par le scandale des vidéos de tabassage de détenus, diffusées depuis samedi sur les réseaux sociaux, le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a décidé de se rendre hier à la prison de Roumieh, afin de recueillir plus de détails sur le contenu des images. Il s'est réuni avec le chef des prisons centrales, Georges Élias, en présence du chef de la gendarmerie, le général Joseph Hélou, et de plusieurs hauts responsables des Forces de sécurité intérieure. Il a ensuite discuté en aparté avec trois des prisonniers qui avaient été filmés : le cheikh Omar el-Atrache, Waël Kassem et Osman Ibrahim.
À l'issue de ces échanges, le ministre a tenu une conférence de presse, dans laquelle il a annoncé que « l'enquête se poursuivra jusqu'à l'arrestation de chaque personne impliquée dans l'affaire ». Il a révélé que « six agents ont été arrêtés jusque-là, trois chrétiens et trois musulmans ». Il a promis de « publier les résultats de l'enquête et les détails des arrestations, ainsi que les jugements éventuels ». Confirmant une nouvelle fois les actes condamnables de torture, il a précisé cependant que « les prisonniers viennent de m'apprendre qu'ils n'ont subi aucun acte de torture après leur transfert au bâtiment D ».
S'abstenant d'entrer dans une polémique politique, il s'est contenté de faire remarquer que « les accusations portées contre les institutions les affaiblissent, au service des extrémistes ». « Cette affaire ne concerne pas ma personne. » Pour ma part, « je vais faire tout ce que je peux pour protéger les institutions de l'État, tout en réparant avec intransigeance toute les erreurs commises ». Et de déclarer : « Si ma démission sert à contrer l'extrémisme, je suis prêt à démissionner. »

 

Soutien de Hariri à Machnouk et Rifi
En milieu d'après-midi, le ministre a reçu Nader Hariri, responsable du bureau politique de l'ancien Premier ministre Saad Hariri, qui lui a transmis l'appui de ce dernier.
La veille, en soirée, Saad Hariri avait contacté le ministre de l'Intérieur et le ministre de Justice, pour un suivi de l'affaire de Roumieh. « Je suis convaincu que les deux ministres vont ignorer certaines voix qui tentent d'instrumentaliser une cause légitime pour atteindre des objectifs politiques plus étroits. »
De fait, les deux ministres se sont réunis hier au Grand Sérail, avec le Premier ministre Tammam Salam. Celui-ci a exprimé son appui à toutes les mesures prises par les deux responsables. Il a appelé à « restreindre l'affaire au cadre juridique, loin des visées politiques et des incitations à la discorde ».
Préalablement à la réunion, le ministre Achraf Rifi a démenti à la presse avoir donné une couverture aux manifestions qui ont eu lieu à Tripoli en réaction au scandale de Roumieh. « Ces actes de torture relèvent de l'école de Bachar el-Assad. Nous œuvrons, avec le président Hariri et le ministre Machnouk, à contenir la rue. »

 

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commentaires (3)

UN VOEU DES DIVINS... PAR HASARD ?

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 14, le 23 juin 2015

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Commentaires (3)

  • UN VOEU DES DIVINS... PAR HASARD ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 14, le 23 juin 2015

  • Mais, on s'en contrefout.... de sa démission !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 27, le 23 juin 2015

  • Meme en matiere d'arrestation des policiers responsables des actes de torture, la parite islamo-chretienne est respectee. Chapeau!

    Georges Airut

    04 h 01, le 23 juin 2015

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