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Liban - Communautés

Le sommet intermusulman de Dar el-Fatwa met en garde contre une discorde confessionnelle à l’échelle du monde arabe

Les assises espèrent voir le Liban « s'élever au rang de modèle de règlement des crises » qui secouent la région.

Le sommet de Dar el-Fatwa a été consacré « à la situation alarmante au Liban et dans le monde arabe, et à ses conséquences sur les relations intermusulmanes et sur les rapports islamo-chrétiens ».

Condamnation des pratiques discriminatoires et violentes de l'islam takfiriste, respect des droits privés et publics, condamnation de toute coercition en matière religieuse... Telles sont certaines des grandes lignes du communiqué final publié hier par le sommet intermusulman extraordinaire qui s'est tenu à Dar el-Fatwa. Ce sommet, le premier de cette nature à se tenir après l'élection du nouveau mufti de la République, a réuni les quatre principaux dignitaires religieux musulmans : le cheikh Abdel Latif Deriane (Dar el-Fatwa), le vice-président du Conseil supérieur chiite, Abdel Amir Kabalan, le cheikh Akl druze Naïm Hassan et le chef de la communauté alaouite au Liban, Assad Assi.
Revêtu par l'actualité d'un caractère de grande urgence, le sommet a été consacré « à la situation alarmante au Liban et dans le monde arabe, et à ses conséquences sur les relations intermusulmanes et sur les rapports islamo-chrétiens ».
Dans leur communiqué final, les dignitaires religieux ont exprimé « leur extrême inquiétude pour les troubles qui secouent nombre de pays arabes et revêtent un caractère confessionnel, sectaire et raciste ». De tels développements, a-t-il affirmé, constituent « un danger pour l'unité de ces États, y compris le Liban, et partant pour leur sécurité et leur stabilité. »

Huit recommandations
« Ces troubles versent dans le projet de l'ennemi israélien visant à diviser les rangs des musulmans et à déchirer le tissu national qui unit les composantes des diverses sociétés arabes », ajoute le texte.
Ce qui se passe « donne l'impression que les musulmans en général et les Arabes en particulier ont renoncé à accorder à la cause palestinienne la priorité et que celle-ci (...) revient aux projets confessionnels sectaires ».
Partant, le sommet a publié les huit recommandations suivantes :
« 1- Inviter les musulmans à ne pas faire de différence entre eux, ce qui ne signifie pas l'absence de désaccords, mais l'acceptation des différences et le respect de l'autre, sur la base de la règle de foi qui veut que "les croyants sont frères". La diversité des écoles et des interprétations n'abolit ni n'affaiblit cette fraternité qui repose sur la croyance en Dieu, en son Prophète et au Coran (...)
2- Affirmer que "le meurtre d'un musulman par un autre musulman est frappé d'un interdit religieux par le Coran".
3- Condamner tous les extrémismes et les jugements pour apostasie (takfir) prononcés à l'égard d'autres croyants au Dieu unique, pratique qui constitue par ailleurs un écart à la tolérance qui caractérise l'islam (...) en fausse et dénature l'image.
4- La ligne droite des rapports intermusulmans et islamo-chrétiens est faite de justice, de modération, de respect de la diversité et des différences entre les hommes. »

Condamnation du terrorisme et de l'extrémisme
« 5- Condamner les conduites terroristes qui accompagnent l'extrémisme contre lequel nous a mis en garde le Prophète. Ces conduites sont contraires à la charia musulmane et aux principes qui affirment la dignité de l'homme et l'immunité de toute âme humaine.
6- Inviter les musulmans relevant de toutes les écoles au Liban et dans le monde arabe et islamique à s'attacher aux fondements de foi de la doctrine musulmane et à éviter de verser dans les interprétations erronées qui font dire à l'islam ce qu'il ne dit pas ; éviter de se laisser prendre au piège de la discorde que l'ennemi israélien et les forces qui l'appuient tentent de raviver. La religion musulmane est une, même si ses voies (charia) sont multiples. Dieu seul est juge des différences entre les hommes. »

Les chrétiens d'Orient
« 7- Au nom des principes religieux, humanitaires et nationaux, le sommet condamne les agressions dont sont victimes pour des motifs religieux les chrétiens d'Orient, dont les foyers, villages, biens et lieux de culte ont fait les frais de cette discorde, alors que le Prophète a recommandé qu'ils soient respectés, protégés et défendus. Ces agressions, tout comme celles dont ont été victimes d'autres musulmans ainsi que des non-musulmans relevant d'autres croyances et cultures, comme les yazidis, sont assimilables à des agressions contre l'islam lui-même.
8- Le sommet réaffirme sa foi dans le respect de la dignité humaine, des libertés privées et publiques, en particulier de la liberté religieuse, et son refus de toute coercition en matière religieuse ou au nom de la religion. »

Respect de la Constitution libanaise
En conclusion, le sommet a réaffirmé « sa foi dans l'existence d'États nationaux qui assurent l'égalité de tous en droits et en devoirs, et invité les Libanais à respecter les institutions de l'État, la Constitution et les lois, et à défendre la paix civile au nom de la reconnaissance de la diversité au sein de l'État unique ».
Il a également « mis en garde contre les appels à la discorde et réaffirmé la fraternité entre les musulmans des différentes écoles, ainsi que la capacité du Liban à régler avec sagesse sa crise interne (...). Il renouvelle son espoir de voir le Liban, en réussissant à élire un nouveau chef de l'État, le seule président chrétien du monde arabe, s'élever au rang de modèle de règlement des crises qui secouent nombre d'États arabes frères ».

Condamnation des pratiques discriminatoires et violentes de l'islam takfiriste, respect des droits privés et publics, condamnation de toute coercition en matière religieuse... Telles sont certaines des grandes lignes du communiqué final publié hier par le sommet intermusulman extraordinaire qui s'est tenu à Dar el-Fatwa. Ce sommet, le premier de cette nature à se tenir après l'élection du...

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