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Citroën DS, ou quand l’amour pour une sexagénaire traverse les frontières

Elle incarne la voiture française par excellence mais ses amoureux sont aussi néerlandais, allemands, britanniques, et même sud-africains : pour son 60e anniversaire, la Citroën DS rassemble par-delà les frontières.
« C'est une voiture formidable, vous en sortez frais, pas fatigué du tout », assure Paul Barton, Britannique de 50 ans qui a pourtant conduit toute la nuit pour relier Londres à la région parisienne ce week-end à bord de sa DS.
Sa berline noire millésime 1973 à intérieur cuir s'est garée dans le soupir de son système hydropneumatique au milieu de quelque 700 autres DS, réunies sur le circuit automobile de Montlhéry (Essonne) pour célébrer les six décennies du modèle emblématique de la France des Trente Glorieuses.
« On a 40 % de Français, 60 % d'autres pays, avec une majorité de Hollandais et d'Allemands », détaille Marc-André Biehler, responsable du conservatoire de la marque aux chevrons, alors que des DS berlines, breaks et cabriolets tournent à belle allure sur le circuit, dans un concert de klaxons.
Le contingent des Pays-Bas semble en effet particulièrement bien représenté. « Il y a 20 ou 25 ans, beaucoup de camions-remorques néerlandais sont allés en France et ont récupéré des DS », remarque Peter Hordijk, un graphiste de 53 ans qui possède depuis 18 ans sa DS 21 Pallas 1967. Comme lui, Jorgen Straarup, un architecte danois de 63 ans, reconnaît avoir avant tout été séduit par le design de la DS. « J'ai rêvé de ce dessin », dit-il, avant de franchir le pas il y a 10 ans avec un modèle 1970. Depuis, M. Straarup conduit beaucoup, tant sa voiture « est parfaite pour parcourir l'Europe ». Et de se féliciter d'avoir franchi les 1 200 km entre Copenhague et Paris « sans avoir eu à ouvrir le capot ».
Eric Wollants n'a pas non plus peur de rouler. « Je fais entre 30 000 et 35 000 km par an » en DS, avoue ce garagiste belge de 50 ans, dont 33 de dévotion à une automobile qui avait fait sensation lors du Salon de Paris 1955, avant d'être produite vingt ans durant.
« Il n'y a pas de voiture qui puisse rivaliser sur de grandes distances », confirme Moussa Matull, Autrichien « citrophile » francophone qui a conduit sa DS à Monthléry depuis la région du lac de Constance. « Je l'utilise tous les jours, même pour faire les courses. Elle se conduit très facilement, comme une voiture moderne », confirme Stefan Rees, 53 ans, arrivé du Baden-Wurtenberg (sud-ouest de l'Allemagne).
« Quand elle est née, c'était une voiture d'une autre planète », résume Jean-François Raoult, Suisse qui a fait le voyage dans une ID (modèle simplifié de la DS) immaculée, sortie des chaînes en 1968. « C'était extrêmement audacieux de construire une telle voiture dans les années 1950 et ça m'a toujours fasciné », confesse cet ingénieur travaillant justement dans le secteur automobile.
« Elles sont très bien conçues, et belles comme des œuvres d'art. Elles sont très françaises », s'enthousiasme lui aussi Jacob Bosman, qui a fait le voyage d'Afrique du Sud – en avion – pour l'occasion. « Si vous aimez vous différencier de la masse, vous les adorerez. Elles étaient extraordinaires quand elles sont sorties, et le sont toujours », ajoute ce médecin de 57 ans, qui possède une DS, rarissime dans son pays, et une poignée d'autres Citroën historiques.
Des conversations multilingues se nouent sur le thème du liquide hydraulique, et des pièces de carrosserie ou de moteur changent de mains. « On ne parle pas la même langue mais il existe des affinités entre tous les amateurs » de DS, remarque Frank Bergin, Dublinois de 64 ans et « citrophile » depuis trois décennies.
Après la fête de Montlhéry, sa DS aux plaques irlandaises est partie comme les 700 autres hier matin du parc de Saint-Cloud pour rallier la place de la Concorde via les Champs-Élysées.
Tangi QUEMENER/AFP

Elle incarne la voiture française par excellence mais ses amoureux sont aussi néerlandais, allemands, britanniques, et même sud-africains : pour son 60e anniversaire, la Citroën DS rassemble par-delà les frontières.« C'est une voiture formidable, vous en sortez frais, pas fatigué du tout », assure Paul Barton, Britannique de 50 ans qui a pourtant conduit toute la nuit pour relier...

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