Les musiciens et chanteurs de Heartbeat avec Anthony Touma, en pleine répétition.
Club Les Créneaux, 21 heures. Il fait déjà nuit mais la soirée ne fait que commencer pour les musiciens et chanteurs de l'association Heartbeat, dont on peut entendre les voix accompagnées d'un roulement de tambour, de temps à autre, jusqu'au bout de la rue Nasra, à Achrafieh. Ici, chaque mardi et dimanche, les artistes de l'association se réunissent depuis le mois de décembre pour préparer leur célèbre concert annuel, dont les fonds permettent de soigner des enfants malades du cœur.
Dans une petite salle située au sous-sol du club, équipée d'un bar et d'une table de ping-pong, une vingtaine d'artistes sont présents pour prendre part aux répétitions du concert qui se tiendra les 23 et 24 mai courant. Malgré le grand stress qui accompagne un événement de plus en plus professionnel, l'ambiance, décontractée, est celle de retrouvailles entre amis. Des passionnés qui ont gagné en assurance depuis leur premier concert Heartbeat, enchantés de retrouver cette taverne qui abritait leurs répétions alors qu'ils n'étaient pas encore si connus que ça.
Au fond de la salle, Anthony Touma fredonne Roxanne devant deux écrans télé sur lesquels s'affichent les paroles de la chanson de Sting. Il est accompagné de 3 choristes et de 5 musiciens qui ajustent l'arrangement musical sur leurs instruments respectifs, sous la supervision de Ramzi Ashoush, chirurgien cardiologue et président de Heartbeat. « C'est un concert que je ne rate et que je ne raterai jamais, souligne Anthony Touma entre deux répétitions. C'est avec Heartbeat que j'ai fait ma première grande scène et que j'ai d'abord été repéré par une chaîne de télé locale. Ici que tout a commencé. Et ça, je ne l'oublie pas. J'essaie donc toujours d'y prendre part, surtout parce que c'est pour une cause qui me touche énormément. Heartbeat est en quelque sorte devenu ma famille, et d'ailleurs, un grand nombre d'anciens reviennent cette année », ajoute le chanteur pressé de finir ses répét' pour filer à la MTV, où il doit tourner un reportage pour la finale de l'émission Dancing With The Stars, qu'il pourrait très bien remporter, après avoir échoué en demi-finales de The Voice France 2013.
« Un hommage à notre cause »
Alors qu'Anthony chante pour la dernière fois Roxanne, qu'il souhaite « plus groovy et plus rapide », Kristian Abouanni, une autre figure connue de The Voice Moyen-Orient, s'apprête à reprendre le tube Belle de la comédie musicale Notre-Dame de Paris, avec Basil Choueiri, membre du comité de Heartbeat. Le chanteur semble toutefois plus soucieux que ses compères. Un challenge de taille l'attend. « Heartbeat est toujours fun, mais nous devons gérer plus de stress pour cette édition, explique-t-il. Si Ramzi Ashoush signe la direction musicale et la création du spectacle, comme d'habitude, la chanteuse Manel Mallat et moi sommes chargés pour la première fois de la production, à travers l'entreprise Cats Production que nous avons créée. Nous nous occupons de la mise en scène, de l'animation et des costumes, etc., et nous essayons de transcender le spectacle, d'aller encore plus loin pour surprendre le public ». Et d'expliquer : « Cette année, nous célébrons les dix ans de Heartbeat et le thème choisi est le Best Of de toutes les années précédentes. Le public pourra donc réécouter les titres-phares des neuf précédents concerts dans de nouveaux arrangements, chantés par d'autres artistes. L'histoire de ce concert est un hommage à Heartbeat et à notre cause », poursuit Kristian Abouanni qui prépare actuellement son premier single produit à New York.
Alors que le chanteur s'adonne à ses répétitions, Manel Mallat, finaliste de la saison 2 d'Arabs Got Talent, émet des remarques sur l'arrangement, craignant que la « deuxième voix ne soit trop présente sur la chanson ». Quand vient son tour de chanter, elle reprend Let it be des Beatles d'une manière surprenante, dans le cadre d'un medley. Elle promet également un répertoire très varié à travers lequel elle interprétera du Houston, du Piaf et du Barbara. « Chaque année, nous essayons de mettre la barre plus haut, souligne l'artiste qui accompagne Heartbeat depuis 2008. Le travail de la mise en scène est essentiel depuis que l'audience a grandi et nous promettons au public un spectacle d'un niveau international qui n'aura rien à envier aux concerts des Enfoirés. »
Une famille qui s'agrandit
Si Manel Mallat affirme que Heartbeat a été un « dénicheur de talents, même si cela n'a jamais été son but », l'association aura propulsé sur scène de nombreuses nouvelles voix, et elle n'est pas près de s'arrêter. L'an dernier, la famille Heartbeat s'est en effet agrandie en adoptant une nouvelle recrue, Ingrid Naccour, qui a passé le casting en 2014 et qui revient pour un second concert en 2015. « C'est une expérience formidable, confie la jeune chanteuse à L'Orient-Le Jour, alors qu'elle attend que vienne son tour pour répéter sa chanson, assise sur un banc près de jeunes musiciens qui grignotent des chips pour faire passer le temps. Nous répétons beaucoup, il est vrai, mais dans une véritable ambiance de famille. »
Une convivialité à laquelle Ramzi Ashoush, qui supervise les répétitions, tient particulièrement. Débordant de motivation, le chirurgien empoigne le micro et se lâche sur Nathalie, de Gilbert Bécaud, qu'il va inclure au programme du concert qui se tiendra cette année au Biel et non pas au Casino du Liban, comme il était de coutume. Le Biel devra également accueillir le dîner de gala de l'association prévu le vendredi 22 mai. « Nous avons voulu organiser le concert à Beyrouth et augmenter la capacité d'accueil, explique Ramzi Ashoush. Six mille spectateurs pourront ainsi assister à ce Best Of le week-end prochain. Notre tout premier concert s'est tenu au Biel en 2005. C'est en quelque sorte un retour aux sources... Nous espérons que les gens soutiendront notre cause une nouvelle fois... »
La cause, en quelques mots suffisamment éloquents : un nouveau-né sur 100 est atteint d'une maladie cardiaque, mais le recours à une intervention chirurgicale n'est pas toujours nécessaire. En 10 ans, Heartbeat a soigné 2 000 petits cœurs.
Billets en vente au Virgin Megastore.
Lire aussi
HeartBeat lance son opération « Pièces jaunes »
Georges et Lyna Abou Adal, le Kili pour Heartbeat
Helpforleb : pour les ONG et les causes de tous bords, un portail vers le monde
commentaires (0)
Commenter