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À La Une - Syrie

Le Front al-Nosra lance une vaste offensive contre Idleb

Les combattants kurdes irakiens attendent toujours un feu vert d'Ankara pour prendre la route et défendre la ville syrienne Kobané.

Au cours des trois derniers mois, le Front al-Nosra a gagné du terrain dans les provinces méridionales de Deraa et Qoneitra et désormais dans la province d'Idleb.AFP PHOTO/AMC/FADI AL-HALABI

Le Front Al-Nosra, branche d'el-Qaëda en Syrie, et des brigades rebelles ont lancé lundi à l'aube une vaste offensive contre la ville d'Idleb, l'un des derniers bastions du régime dans le nord-ouest du pays, rapporte une ONG. Cette ville, qui comptait près de 165 000 habitants avant la guerre, est totalement sous le contrôle du régime de Bachar el-Assad. La province éponyme est en revanche un des principaux fiefs de la rébellion qui veut le renverser depuis plus de trois ans.


"Depuis l'aube, de violents combats se déroulent entre les troupes du régime soutenues par la Défense nationale (milice pro-régime) et des combattants d'Al-Nosra et des brigades rebelles islamistes près de barrages militaires tout autour d'Idleb", indique l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Il s'agit de la plus violente offensive contre le chef-lieu de la province", a indiqué l'ONG.


Les rebelles ont tenté dans le passé de prendre la ville mais c'est la première fois que l'attaque est menée de tous les côtés, a précisé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, qui dispose d'un large réseau d'informateurs à travers la Syrie. En outre, "des cellules dormantes" rebelles à l'intérieur de la ville ont attaqué des positions de l'armée, un fait très rare, selon M. Abdel Rahmane.


Des hommes armés affiliés à Al-Nosra à l'intérieur de la ville ont pris brièvement le contrôle de la résidence du gouverneur d'Idleb et le commandement de police, avant que les troupes du régime ne les délogent.
Selon l'ONG, une mutinerie semble avoir aidé les combattants dans cette attaque. "Des policiers ont facilité l'entrée des combattants", a indiqué l'OSDH.


Au moins 15 combattants rebelles et d'Al-Nosra et 20 soldats et miliciens alliés ont été tués, d'après l'ONG, selon laquelle les combats se poursuivaient à la périphérie de la ville.


En un an, les rebelles et Al-Nosra ont perdu de nombreux bastions face à l'armée appuyée par le puissant Hezbollah libanais, notamment dans les provinces de Homs (centre) et de Damas. Les jihadistes d'al-Nosra tentent désormais de défendre à tout prix leurs fiefs notamment dans la province septentrionale d'Alep, où le régime menace d'assiéger les secteurs rebelles de cette ville. Au cours des trois derniers mois, le Front Al-Nosra a en outre gagné du terrain, notamment dans les provinces méridionales de Deraa et Qoneitra et désormais dans la province d'Idleb. Dans cette dernière province, les rebelles et Al-Nosra reçoivent de grandes quantités d'armes à partir de la Turquie frontalière, leur permettant une plus grande marge de manoeuvre face à l'armée.

 

 (Éclairage : L'ASL cherche-t-elle réellement à aider les Kurdes ?)

 

Les peshmergas attendent le feu vert turc

Autre front sous les feux de l’actualité depuis plus d'un mois, la ville syrienne de Kobané (Aïn el-Arab en langue arabe) était toujours assaillie par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) lundi, les combats se poursuivant après l'explosion de deux véhicules piégés dans l'est de la ville dimanche soir.

Dans cette bataille, les combattants kurdes syriens de Kobané attendent toujours des renforts. Mais les combattants kurdes irakiens, prêts à défendre la ville, attendent, eux, un feu vert d'Ankara pour prendre la route. "Les peshmergas ne sont pas encore partis pour Kobané, nous sommes prêts à les envoyer", a affirmé à la presse à Erbil Moustafa Qader, qui dirige le ministère en charge des peshmergas, les forces de sécurité de la région autonome du Kurdistan irakien. "Nous attendons de savoir quelle position adopte l'État turc, et pour cette raison nous n'avons encore envoyé aucune force", a-t-il poursuivi.

 

La Turquie avait créé la surprise la semaine dernière en autorisant, sous la pression des États-Unis, la traversée de son territoire à des peshmergas envoyés en renfort à Kobané. Contrairement aux États-Unis, le gouvernement islamo-conservateur turc est opposé à toute aide directe aux combattants kurdes syriens qui se battent contre les jihadistes à Kobané car ces derniers sont membres de la branche armée du PYD (Parti de l'union démocratique), affilié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), bête noire de la Turquie. Dimanche, le président turc Recep Tayyip Erdogan, a à nouveau fustigé le PYD, le qualifiant d'organisation "terroriste" et assurant qu'il ne souhaitait pas recevoir le renfort de combattants peshmergas.


Halgord Hekmet, le porte-parole du ministère en charge des forces kurdes, avait annoncé vendredi que le déploiement de cette "force de soutien", au maximum 200 combattants équipés d'armes automatiques, de mortiers et de lance-roquette, devait arriver au cours de cette semaine à Kobané.

 

(Lire aussi: Les Kurdes devraient pouvoir résister à Kobané, affirment des responsables US)

 

La coalition anti-EI continue ses raids

En attendant, à Kobané, les combattants kurdes comptent sur les raids de la coalition internationale menée par Washington. Ces deux derniers jours, quatre raids de la coalition anti-EI ont eu lieu à Kobané, où cinq véhicules et un bâtiment utilisés par les jihadistes ont été pris pour cibles, a indiqué le commandement central de l'armée américaine dans un communiqué.

L'US Air force et les avions de la coalition internationale anti-EI ont également mené sept opérations en Irak, dont trois ont visé des positions proches du barrage de Mossoul, où une petite unité de l'EI a été touchée. D'autres raids ont notamment eu lieu à Fallouja, à Baïji et à Zoumar. "Un raid aérien au sud-est de Fallouja a touché une importante unité de l'EIIL", ainsi qu'un bâtiment et un véhicule, souligne le "Centcom".


(Voir aussi: Kobané : les images satellites avant et pendant la bataille)

 

L'EI décapite quatre membres d'une tribu sunnite

Les jihadistes de l'EI, de leur côté, poursuivent leur stratégie de terreur dans les régions qu'ils contrôlent. "L'EI a décapité dimanche quatre hommes de la tribu Chaïtat dans la ville de Boukamal dans la province de Deir El-Zor, les accusant, devant la foule rassemblée pour assister à l'exécution, de collaborer avec le régime" de Bachar el-Assad, a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.


Boukamal, frontalière de l'Irak, est l'une des principales villes sous le contrôle de l'EI, qui domine la grande majorité de l'est syrien où il impose son interprétation extrémiste de l'islam sunnite. Les Chaïtat sont une importante tribu sunnite de Deir El-Zor qui a tenté durant l'été de se rebeller contre l'EI dans cette région pétrolière. Mais au cours des deux premières semaines d'août, plus de 700 d'entre eux ont été massacrés par le groupe jihadiste, en très grande majorité des civils dans des villages. La tribu s'est soulevée fin juillet contre l'EI après la rupture d'un accord entre les deux camps, en vertu duquel la tribu ne s'opposerait pas aux jihadistes qui de leur côté s'abstiendraient de s'en prendre à ses membres.

 

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Folie de tout bord pour une Syrie qui explose en cantons .

Sabbagha Antoine

17 h 16, le 27 octobre 2014

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Commentaires (1)

  • Folie de tout bord pour une Syrie qui explose en cantons .

    Sabbagha Antoine

    17 h 16, le 27 octobre 2014

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