Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Révolte

De la pugnacité et de la résilience des Hongkongais...

« Nous avons passé plus d'une semaine sous les assauts du soleil et du gaz au poivre, nous pouvons supporter la pluie. Rien ne peut nous arrêter. »

« Nous avons passé plus d’une semaine sous les assauts du soleil et du gaz au poivre, nous pouvons supporter la pluie. Rien ne peut nous arrêter » : les manifestants prodémocratie sont restés fortement mobilisés hier à Hong Kong, à la veille de la fête nationale chinoise, demeurant sourds aux appels répétés du chef de l’exécutif local à rentrer chez eux. D’ailleurs, ils étaient encore des milliers à converger à la nuit tombée à Central et Admiralty, poumon financier de la ville situé non loin du siège du gouvernement. Et cela ne semble pas vouloir s’arrêter, sous l’œil de plus en plus énervé de Pékin. Photo Anthony Wallace/AFP

Les manifestants prodémocratie sont restés fortement mobilisés hier à Hong Kong, à la veille de la fête nationale chinoise, demeurant sourds aux appels répétés du chef de l'exécutif local à rentrer chez eux.
Ils étaient encore des milliers à converger à la nuit tombée à Central et Admiralty, poumon financier de la ville situé non loin du siège du gouvernement, juste avant deux jours fériés marquant la victoire des communistes sur les nationalistes et la proclamation de la République populaire de Chine en 1949. Des pluies d'orage s'abattaient sur la ville en début de soirée, contraignant les manifestants à ressortir les parapluies multicolores déployés dimanche contre les gaz lacrymogènes et le gaz au poivre, et qui ont valu au mouvement le nom de « révolution des parapluies » sur les réseaux sociaux.
« Nous avons passé plus d'une semaine sous les assauts du soleil et du gaz au poivre, nous pouvons supporter la pluie. Rien ne peut nous arrêter », assurait Choi, un étudiant en première année de fac. Jeune, étudiante, cultivée et politiquement affûtée, Sonia Man est à l'image de la majorité des protestataires et à 20 ans, elle n'en était pas à son premier défilé revendicatif : des manifestations antichinoises ont rassemblé des centaines de milliers de personnes ces dernières années. « J'avais peur au début, je ne voulais pas participer, mais je savais qu'il fallait que je le fasse, pour mon avenir », a-t-elle raconté après sa libération. Ses parents avaient assisté impuissants à son arrestation devant leur poste de télévision alors que, emmenée par quatre policiers, elle s'écriait : « La démocratie, maintenant ! » Et de lancer, non sans morgue : « Je suis inquiète pour mon avenir. Si mon arrestation peut servir à avoir un gouvernement capable de régler les problèmes comme le logement, l'emploi et l'éducation, je veux bien me faire arrêter encore... »
En attendant, les protestataires ont juré d'occuper le cœur de la ville tant qu'ils n'auront pas obtenu les réformes politiques promises après la rétrocession à la Chine de l'ancienne colonie britannique en 1997. Ils s'insurgent notamment contre la décision de la Chine, annoncée en août, d'accorder le suffrage universel pour l'élection du chef de l'exécutif en 2017 tout en gardant le contrôle des candidatures.
Après avoir bloqué pour la deuxième nuit consécutive plusieurs quartiers, carrefours et artères vitaux de Hong Kong, région administrative spéciale (SAR) qui jouit d'une large autonomie mais dont la politique est pour l'essentiel écrite à Pékin, les manifestants étaient rentrés chez eux pour se reposer, s'alimenter et se laver.

« Affaires intérieures »
Le chef de l'exécutif hongkongais, Leung Chun-ying, a appelé Occupy Central, la principale organisation prodémocratie, à mettre fin sans délai au mouvement et permettre à la ville de retrouver un fonctionnement normal.
« Les fondateurs d'Occupy Central ont dit à plusieurs reprises que si le mouvement devenait incontrôlable, ils appelleraient à y mettre un terme. Je leur demande maintenant de respecter leur engagement et de mettre immédiatement fin à leur campagne », a déclaré Leung Chun-ying qui s'exprimait pour la première fois depuis les incidents de dimanche. La confrontation entre les manifestants et les forces antiémeute avait alors dégénéré lorsque les policiers avaient tenté de déloger les premiers en tirant des salves de gaz lacrymogène et de gaz au poivre.
Sans surprise, la Chine, dont nul observateur ne pense sérieusement qu'elle infléchira sa position, a apporté un soutien univoque à Leung Chun-ying. « Nous soutenons entièrement le gouvernement de la Région autonome spéciale de Hong Kong pour traiter le problème » des « activités illégales » liées aux manifestations, a déclaré la porte-parole de la diplomatie chinoise, Mme Hua Chunying. « Certains pays ont fait des déclarations à ce sujet », a relevé la porte-parole en référence à la Grande-Bretagne et aux États-Unis, avant d'ajouter : « Les affaires de Hong Kong relèvent des affaires intérieures chinoises. Nous invitons instamment les parties extérieures à la retenue et à ne pas s'ingérer de quelque façon que ce soit. »
Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon a admis, par la voix de son porte-parole, qu'il s'agissait d'une affaire intérieure « chinoise » tout en appelant le gouvernement chinois et les manifestants à résoudre « pacifiquement » leur différend. Londres a appelé à l'ouverture de discussions « constructives » et Washington, engagé en Asie dans une guerre d'influence commerciale, politique et diplomatique, face à Pékin, a enjoint autorités et manifestants à la retenue.
Le vice-Premier ministre britannique Nick Clegg a annoncé hier que le Royaume-Uni allait convoquer l'ambassadeur de Chine à Londres cette semaine « pour exprimer son inquiétude et sa consternation ». Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a lui aussi appelé à un « dialogue pacifique » entre manifestants et autorités à Hong Kong, tout en exprimant son « attachement » au droit de manifester.

Les manifestants prodémocratie sont restés fortement mobilisés hier à Hong Kong, à la veille de la fête nationale chinoise, demeurant sourds aux appels répétés du chef de l'exécutif local à rentrer chez eux.Ils étaient encore des milliers à converger à la nuit tombée à Central et Admiralty, poumon financier de la ville situé non loin du siège du gouvernement, juste avant deux...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut