La Turquie pourrait envoyer des soldats en Syrie pour aider à la création d'une zone de sécurité dans le cadre d'un accord international visant à venir en aide aux réfugiés fuyant les combattants de l'Etat islamique (EI, ex-Daech), a déclaré samedi le président turc Tayyip Recep Erdogan.
La Turquie a jusqu'à présent refusé d'assumer un rôle de premier ordre dans la coalition mise en place par les Etats-Unis contre l'EI, mais Erdogan, disait-on cette semaine de sources turques proches du pouvoir, est engagé dans un réexamen de sa position. "La logique selon laquelle la Turquie ne prendrait pas de position militaire est fausse", déclare-t-il du reste dans une interview que publie le quotidien Hurriyet.
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Dans cet entretien accordé à son retour de New York, où il participait cette semaine à l'Assemblée générale des Nations unies, le président turc confirme que des discussions sont en cours pour définir le partage des rôles dans les frappes aériennes et un éventuel déploiement au sol et ajoute que la Turquie est prête à en prendre sa part. "Dans la répartition des responsabilités, chaque pays aura un certain rôle à jouer. Quel que soit son rôle, la Turquie l'assumera", dit Erdogan.
Sur le plan tactique, le président turc juge que des frappes aériennes sont insuffisantes pour venir à bout des jihadistes de l'Etat islamique. "Des forces terrestres sont complémentaires (...) Il faut observer tout cela dans son ensemble. Les opérations aériennes sont logistiques mais s'il n'y a pas de troupes au sol, il n'y aura pas de (règlement) permanent", explique-t-il.
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A la question de savoir si la Turquie pourrait créer une zone de sécurité pour les réfugiés du côté syrien de la frontière qui sépare les deux pays, Erdogan commence par indiquer qu'il faudrait pour cela "une légitimité au sein de la communauté internationale". "Il ne s'agit pas seulement de la Turquie mais du retour sur leurs propres terres de quelque 1,5 million de personnes. Aider ces gens à installer est au nombre des questions qui sont en discussion", ajoute-t-il.
La pression militaire qu'exercent les forces de l'Etat islamique sur la ville-frontière de Kobani (Aïn al Arab), dans le nord de la Syrie, a conduit à l'exode de plus de 150.000 Kurdes syriens qui sont venus gonfler le nombre de réfugiés installés en Turquie.
Fin août, avant ce nouvel afflux, l'Agence des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) estimait à 830.000 le nombre de Syriens réfugiés en Turquie.
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Obama face à l'État islamique
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Selon un responsable russe, qui a requis l'anonymat, si la coalition US/régimes arabes frappait les positions de l'armée syrienne, la Russie participerait à la riposte! "Au cas où les positions de l'armée syrienne venaient à être prises pour cible, la Russie doterait la Syrie d'avions stratégiques et des missiles anti aériens S-300", affirme ce responsable à Al Mayadin, depuis New York. La Russie ne compte pas s'engager, direcrement, dans les opérations smilitaires mais elle renforcera sa présence en Méditerranée. "Moscou équipera Damas d'avions et d'hélicoptères de combat ultrasophistiqués et livrera à Damas des missiles S-300", affirme ce responsable,. "Moscou aurait conseillé à Ankara de ne pas s'ingérer, militairement, dans une guerre contre Damas".
FRIK-A-FRAK
10 h 09, le 28 septembre 2014