Une réfugiée syrienne assise près de ses trois enfants qui dorment sur le trottoir dans une rue de Hamra, à Beyrouth, le 29 août 2014. AFP PHOTO/ANWAR AMRO
Le Liban va créer deux premiers camps destinés aux réfugiés syriens fuyant la guerre dans leur pays, a annoncé jeudi à l'AFP le ministre libanais des Affaires sociales, Rachid Derbas.
M. Derbas a indiqué que cette décision avait déjà été approuvée par les autorités et que des représentants du gouvernement se réunissaient jeudi pour discuter de sa mise en œuvre.
"Le Conseil des ministres a pris la décision de créer des camps pour les réfugiés syriens, un dans la vallée de la Békaa, dans la région de Masnaa, et un dans le secteur d'Abdé, dans le nord du Liban", a précisé le ministre. "Selon les estimations, chaque camp pourrait accueillir 10 000 personnes", a-t-il ajouté. Les camps seraient composés de préfabriqués, qui "pourront être démontés et emmenés (par les réfugiés syriens) quand ils déménageront en Syrie", selon lui.
(Lire aussi : Le Liban ne peut plus accueillir de réfugiés syriens, affirment les responsables)
Depuis le début des violences en Syrie en mars 2011, plus d'un million de Syriens ont trouvé refuge au Liban, qui comptait jusqu'alors quatre millions d'habitants. Ces réfugiés ne bénéficient pas de camps officiels. Certains sont installés dans des camps informels dans différentes parties du pays, notamment dans la Békaa, alors que d'autres ont loué des logements à travers le pays.
Les agressions contre les réfugiés syriens se sont en outre multipliées dans le pays depuis les combats de Ersal (Békaa), l'enlèvement des militaires libanais dans le jurd de la localité par des miliciens de "l'Etat islamique" et du Front al-Nosra, et la décapitation par l'EI de deux soldats.
La construction de camps divise les parties politiques. Certaines y sont favorables, estimant qu'ils permettraient de mieux acheminer l'aide humanitaire aux réfugiés et de contenir les débordement sécuritaires que leur présence pourrait causer. D'autres mettent en avant l’impossibilité de contrôler ces camps, une fois établis, et craignent qu'ils incitent les Syriens à rester au Liban.
Dans des déclarations jeudi au quotidien as-Safir, M. Derbas a estimé que "les camps sont désormais une nécessité, car la dissémination des réfugiés syriens sur le territoire libanais est inacceptable".
Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés s'est dit "prêt à travailler" avec les autorités libanaises et a souligné que "l'impératif prioritaire" devait être la sécurité afin notamment que les réfugiés ne puissent pas être menacés par des "éléments armés".
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