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Moyen Orient et Monde - Conflit

En Irak, la contre-offensive s’intensifie contre les jihadistes

Les combattants kurdes et miliciens chiites ont repris une localité aux insurgés ; au moins 1 420 personnes tuées durant le mois d'août ; l'Onu va envoyer une mission sur place pour enquêter sur les crimes de l'EI.

Après avoir brisé dimanche avec l’armée le siège imposé par les jihadistes à la ville turcomane chiite d’Amerli, les combattants kurdes et les miliciens chiites ont réussi « en quelques heures » à reprendre hier la localité de Souleimane Bek, aux mains des insurgés depuis onze semaines. Les combattants ont célébré cette victoire en tirant en l’air et en criant des slogans hostiles à l’État islamique. Youssef Boudlal/Reuters

Soldats irakiens, forces kurdes et miliciens chiites, appuyés par des frappes américaines, ont intensifié hier leur contre-offensive contre les jihadistes de l'État islamique (EI) en Irak.
Après avoir brisé dimanche avec l'armée le siège imposé depuis le 18 juin par les jihadistes à la ville turcomane chiite d'Amerli, les combattants kurdes et les miliciens chiites ont réussi « en quelques heures » à reprendre hier la localité de Souleimane Bek, à 175 km au nord de Bagdad, qui était aux mains des insurgés depuis onze semaines, a déclaré le commandant de la milice chiite Badr, Hadi al-Ameri. Les combattants ont célébré cette victoire en tirant en l'air et en criant des slogans hostiles à l'EI, selon un correspondant de l'AFP sur place.
À quelques kilomètres de là, les forces kurdes et chiites ont encerclé le village de Yankaja, qu'ils tentent de prendre aux jihadistes en le soumettant à un pilonnage intense. Après ces succès, le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki a assuré que l'Irak allait devenir un « cimetière » pour les jihadistes, lors d'une visite à Amerli où les habitants manquaient d'eau, de nourriture et de médicaments.

 

(Analyse : La prudence d'Obama face aux crises, atout ou handicap?)

 

123 frappes aériennes
Sur un autre plan, alors qu'aucun bilan précis des pertes humaines depuis le début de l'attaque des jihadistes n'est disponible, l'Onu a annoncé hier qu'au moins 1 420 personnes avaient été tuées et 1 370 blessées dans les violences en août. Au cours de ce mois, les jihadistes ont relancé leurs assauts dans le nord de l'Irak, s'emparant de plusieurs localités et poussant les combattants kurdes à se retrancher dans leur région autonome du Kurdistan. Selon l'Onu, 1,6 million d'Irakiens ont été déplacés cette année par les violences, dont 850 000 en août, parmi lesquels un grand nombre de membres des minorités chrétienne, yazidie et turcomane.
Cette crise a poussé les États-Unis à intervenir avec des frappes aériennes limitées, comme à Amerli où ils ont mené quatre raids. Hier encore, ils ont mené de nouvelles frappes aériennes près du barrage stratégique de Mossoul, dans le nord de l'Irak, a annoncé hier l'armée américaine. « Les frappes ont détruit trois camions de l'État islamique, en ont endommagé un autre de manière importante, ont détruit un véhicule armé ainsi qu'une position de tirs de mortier près du barrage de Mossoul », a expliqué le commandement régional en charge de la région (Centcom), basé à Tampa, en Floride. Cela porte à 123 le nombre de frappes aériennes opérées par les forces américaines depuis le début de ces opérations le 8 août. Face à la montée en puissance des jihadistes, les États-Unis pourraient préciser leur stratégie dès « la semaine prochaine », a indiqué l'élu américain Dutch Ruppersberger, après que le président Barack Obama a reconnu jeudi ne « pas encore avoir de stratégie ».

 

11 enquêteurs
Les Occidentaux ont également apporté une aide humanitaire et décidé d'armer les combattants kurdes. L'Allemagne a ainsi annoncé qu'elle ferait une première livraison d'armes aux Kurdes, dont des milliers de fusils d'assaut. La chancelière Angela Merkel a justifié cette aide par les menaces que fait peser l'EI « sur l'Europe et l'Allemagne », soulignant que quelque 400 Allemands étaient en Syrie et en Irak.

 

(Lire aussi: Le combat contre Daech rassemble les Kurdes dans une union fragile)

 

Mission de l'Onu
Pendant ce temps, à Genève, le Conseil des droits de l'homme de l'Onu a décidé à l'unanimité d'envoyer une mission pour enquêter sur les atrocités commises par l'EI en Irak, afin de lutter contre l'impunité. « Nous sommes face à un monstre terroriste », a déclaré le ministre irakien des Droits de l'homme, Mohammad Shia al-Sudani. « Les actes de l'EI constituent une menace non seulement pour l'Irak, mais aussi pour la région et le monde », a-t-il ajouté, parlant d'un « danger imminent pour tous les pays ».
« Les rapports que nous avons reçus révèlent des actes à une échelle d'inhumanité qui est inimaginable », a affirmé de son côté Flavia Pansieri, haut-commissaire adjointe de l'Onu aux Droits de l'homme, citant des assassinats ciblés, des conversions forcées, des enlèvements, de l'esclavage, de la torture et la persécution systématique pour des raisons religieuses et ethniques.
L'Onu espère que ses 11 enquêteurs pourront être sur le terrain d'ici à quelques semaines, a précisé le porte-parole du Haut-Commissariat de l'Onu aux Droits de l'homme, Rupert Colville.

 

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