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Moyen Orient et Monde - Revue de presse israélienne

Entre Kurdes et Israéliens : une alliance des minorités est-elle possible ?

Le président du Kurdistan irakien autonome, Massoud Barzani, après une séance au Parlement kurde à Erbil. Safin Hamed/AFP

Le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, a demandé hier à son Parlement d'organiser un référendum d'indépendance, alors que la région bénéficie déjà d'une autonomie par rapport à Bagdad. Auparavant, c'est le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu qui déclarait encourager les Kurdes dans cette démarche.

Il n'en fallait pas plus pour enflammer davantage les tensions ethniques entre Irakiens. En effet, durant la séance parlementaire de mardi, un député chiite du bloc de Maliki présentait Massoud Barzani comme « un traître et un agent », et accusait les Kurdes « d'exporter le pétrole en Israël » et de « mettre en berne le drapeau national ».

Effectivement, l'exportation de pétrole du Kurdistan irakien à destination d'Israël est une réalité mais cela suffit-il à imaginer une possibilité d'alliance durable entre les deux minorités ? Dans un article pour le Jerusalem Post, intitulé « The Kurds and Israel : Straws the wind », Neville Teller propose une réflexion sur l'histoire commune de ces deux peuples et leur opportunité de coopération pour devenir une « nouvelle force politique au Proche et au Moyen-Orient ».

 

(Lire aussi: Des habitants de Kirkouk voient l’avenir de leur ville en kurde)

 

Le parallèle que soulève l'auteur est intéressant à plus d'un titre. En effet, les Kurdes tout comme les Israéliens ont vécu pendant des siècles avec le statut de minorité. Tous deux ont revendiqué la création d'un État fondé sur une base soit exclusivement ethnique, soit exclusivement religieuse. Et si l'État d'Israël a fini par être créé, l'auteur considère que les événements actuels pourraient profiter aux Kurdes dans leur volonté d'indépendance. M. Teller met en exergue les paradoxes de la situation actuelle parfaitement illustrés par la politique du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan qui refuse aux Kurdes toute possibilité d'autonomie en Turquie tout en soutenant leur indépendance en Irak afin d'affaiblir cet État frontalier.

En outre, M.Teller rappelle que le 25 juin, le responsable des relations extérieures du parti kurde en Syrie, Amir Abdi, déclarait au Jerusalem Post souhaiter « une relation forte avec l'État ami Israël ». L'auteur affirme enfin que si le Kurdistan irakien obtenait son autonomie, Israël serait le premier État à le reconnaître. Dès lors, l'alliance entre les deux minorités n'apparaît pas seulement comme possible, mais comme ouvertement souhaitée. Celle-ci risquerait toutefois d'avoir au moins trois conséquences. Elle déséquilibrerait encore plus le rapport de forces entre les États arabes et Israël en faveur de ce dernier. Elle fragiliserait les autres États comprenant une population kurde. Elle entérinerait, enfin, la légitimation de la création d'État sur des bases exclusivement ethnique et/ou religieuse et ouvrirait donc la voie à d'autres revendications minoritaires.

 

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Le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, a demandé hier à son Parlement d'organiser un référendum d'indépendance, alors que la région bénéficie déjà d'une autonomie par rapport à Bagdad. Auparavant, c'est le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu qui déclarait encourager les Kurdes dans cette démarche.
Il n'en fallait pas plus pour enflammer davantage les...

commentaires (5)

Ca peut marcher ça ? au Liban ce concept d'alliance des minorités contre le takfirisme n'avait pas beaucoup plu. bizarre que cela puisse séduire les kurdes et les juifs , non ? bizarre bizarre !!!

FRIK-A-FRAK

14 h 39, le 04 juillet 2014

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Commentaires (5)

  • Ca peut marcher ça ? au Liban ce concept d'alliance des minorités contre le takfirisme n'avait pas beaucoup plu. bizarre que cela puisse séduire les kurdes et les juifs , non ? bizarre bizarre !!!

    FRIK-A-FRAK

    14 h 39, le 04 juillet 2014

  • Le Kurdistan en Turquie n'existe pas. C'est un territoire reclame par les Armeniens, et qui leur est prommis par le traite de Versailles. Les Kurdes, qui sont des Aryens et non des Semmites, comme les Armeniens, finiront peut-etre par s'entendre. Dand les deux cas, Erdogan est perdant !

    Gerard Avedissian

    13 h 04, le 04 juillet 2014

  • C'est très probable ...les kurdes ayant toujours refuser la division de leurs régions et l'islamisation forcée dont ils ont été victimes...

    M.V.

    12 h 56, le 04 juillet 2014

  • Sauf que les Kurdes ne sont as une minorité et compte presque 30 Millions de citoyens partage entre les pays limitrophes. Les Kurdes Syriens finirons par demander l'aide des Peshmergas une fois que Daech osera les approcher. Les Kurdes finirons par avoir leur état n'en déplaise a Erdogan, le Calife et ou le Fakih. Le plan Kissinger remis a jours et a neuf mais au lieu de le faire partant du Liban (Puisque cela n'a pas marche en raison de l'acharnement des Chrétiens a ne point lâcher prise, voici la Syrie et l'Irak les deux premier pays complètement démembré et que rien ne peut plus remettre sur pied. L'Iran et tous les autres vont suivre en temps du et le Nouveau Moyen Orient se sera établi grâce a ... ... l'Islam moumana3iote!!!

    Pierre Hadjigeorgiou

    11 h 56, le 04 juillet 2014

  • "L'alliance entre les 2 minorités n'apparaît pas seulement comme possible, mais comme ouvertement souhaitée. Celle-ci risquerait d'avoir au moins 3 conséquences. Elle déséquilibrerait encore plus le rapport de forces entre les États arabes et Israël en faveur de ce dernier. Elle fragiliserait les autres États comprenant 1 population kurde (A quand le tour des Kurdes de l'Iran Perscé?). Elle entérinerait la légitimation de la création d'État sur des bases exclusivement ethnico-religieuses et ouvrirait donc la voie à d'autres revendications minoritaires." ! Et ce Monsieur, il vient tout juste maintenant de comprendre tout ça ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    02 h 48, le 04 juillet 2014

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