Rechercher
Rechercher

Liban - Citoyen grognon

Victime d’une mine

Il était une fois un père de famille qui aimait la chasse. Il se rendait régulièrement dans la Békaa, pour s'adonner à son passe-temps favori. Il faisait fi de l'interdiction officielle, comme la grande majorité des chasseurs du pays, dont le nombre oscille entre 300 000 et 600 000, et qui attendent en vain une loi réglementant la chasse.
Par un froid matin de mars, l'homme se rend à Nahlé, une localité située à quelques kilomètres de Baalbeck, avec quelques amis du village. Le groupe connaît bien les lieux. Il s'y rend régulièrement depuis 10 ans. Mais ne voilà-t-il pas que le jeune trentenaire saute sur une mine. Son pied est broyé, irrécupérable. La douleur est indicible. Le choc rude. D'autant qu'aucune indication ne met en garde contre la présence de mines dans le secteur. Absolument aucune ! Il apprendra plus tard que ces mines ont été placées quelque temps avant le drame et qu'elles ont fait d'autres victimes, parmi lesquelles un mort.
Commence alors pour l'homme une période interminable d'atroce souffrance, d'hospitalisation, d'intervention chirurgicale, de soins médicaux. Les interrogations pleuvent. Pourquoi l'accès à ce terrain miné n'était-il pas interdit ? Pourquoi aucun panneau ne signalait la présence de mines ? De quoi sera fait l'avenir de ce responsable de chantier ? Que deviendra sa famille ? Qui paiera les scolarités de ses enfants ? Pourra-t-il marcher de nouveau un jour ? Pourra-t-il seulement retrouver un emploi ?
S'ensuit aussi une véritable course contre la montre. Car la compagnie d'assurances auprès de laquelle la victime est assurée oppose un « non » catégorique à sa demande de prise en charge. La famille n'est pourtant pas riche, mais vit au jour le jour, grâce à l'effort conjugué des deux époux. Il faut maintenant courir dans tous les sens, expliquer, supplier, pleurer même. La femme, esthéticienne, interrompt son travail pour soutenir son époux. Déboutée par l'armée, elle se tourne vers le ministère de la Santé qui consent au final à assumer 80 % des frais de l'intervention chirurgicale. C'est mieux que rien, mais cela reste insuffisant. Car la convalescence est longue et les soins importants. Les factures pleuvent. Le couple a déjà déboursé 3 000 dollars d'hospitalisation et de soins. Il est financièrement et psychologiquement au bout du rouleau. Et se demande comment faire face à la prochaine étape, une nouvelle amputation et la pose d'une prothèse.
Mais y a-t-il quelqu'un pour assumer la responsabilité, ou juste pour lui répondre ?

Il était une fois un père de famille qui aimait la chasse. Il se rendait régulièrement dans la Békaa, pour s'adonner à son passe-temps favori. Il faisait fi de l'interdiction officielle, comme la grande majorité des chasseurs du pays, dont le nombre oscille entre 300 000 et 600 000, et qui attendent en vain une loi réglementant la chasse.Par un froid matin de mars, l'homme se rend à...
commentaires (1)

Laissons pour un instant la manie affreuse des Libanais d'abattre sans pitié oiseaux et animaux de toutes sortes. Laissons l'histoire absurde, dans cette jungle qu'est devenu le Liban, du champ que le peuple a l'habitude de fréquenter et qui, soudain et sans aucun avertissement est "miné" et on ne sait pour quelled raisons ! Mais que "la compagnie d'assurances auprès de laquelle la victime est assuré oppose un "non" catégorique à sa demande de prise en charge", ça c'est absolument incroyable et inexplicable (inexpliqué d'ailleurs dans l'article). Mais alors ce pays est plein de maffias au merci desquelles le citoyen est abandonné ??!! Comment cela est-il possible ? Où sont les Ordres des médecins et des avocats pour "prendre en charge" une telle affaire révoltante ?

Halim Abou Chacra

06 h 11, le 24 mai 2014

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Laissons pour un instant la manie affreuse des Libanais d'abattre sans pitié oiseaux et animaux de toutes sortes. Laissons l'histoire absurde, dans cette jungle qu'est devenu le Liban, du champ que le peuple a l'habitude de fréquenter et qui, soudain et sans aucun avertissement est "miné" et on ne sait pour quelled raisons ! Mais que "la compagnie d'assurances auprès de laquelle la victime est assuré oppose un "non" catégorique à sa demande de prise en charge", ça c'est absolument incroyable et inexplicable (inexpliqué d'ailleurs dans l'article). Mais alors ce pays est plein de maffias au merci desquelles le citoyen est abandonné ??!! Comment cela est-il possible ? Où sont les Ordres des médecins et des avocats pour "prendre en charge" une telle affaire révoltante ?

    Halim Abou Chacra

    06 h 11, le 24 mai 2014

Retour en haut