Dans une conférence de presse très attendue, le chef des Kataëb Amine Gemayel a exprimé son inquiétude face à l'impasse dans laquelle se trouve actuellement l'élection présidentielle. Sans annoncer directement sa candidature, il a précisé qu'il compte entreprendre une série de contacts avec toutes les parties pour tenter de sortir du cercle vicieux.
Depuis le siège central du parti Kataëb à Saïfi, M. Gemayel a commencé sa conférence de presse en affirmant que le processus de l'élection présidentielle est devenu très inquiétant en raison des obstacles et des complications qui l'entravent. Ce qui, selon lui, met « la République en danger » en raison de la faillite des institutions constitutionnelles. Il a donc décidé de réagir au plus vite pour « tenter de provoquer un sursaut national pour sauver la République ». L'ancien chef de l'État a assuré que le fait d'entreprendre une telle action n'est pas un choix, mais une décision et une prise de position nationale qui consiste dans l'ouverture d'un dialogue avec toutes les parties. « La République mérite, a-t-il dit, de faire tomber tous les barrages et de parcourir les distances. Elle mérite qu'on la sauve par tous les moyens et avec tous les Libanais, les proches et les lointains. »
Amine Gemayel a ensuite précisé que le temps passe et approfondit le fossé entre les Libanais « qui commencent à perdre confiance dans leur patrie ». Il faut donc réagir d'autant qu'il ne reste plus qu'un peu plus de deux semaines. « Au départ, nous avons surmonté de nombreuses considérations, a-t-il déclaré, pour faciliter l'élection d'un nouveau président selon les règles et les traditions démocratiques. Mais nous avons constaté que le processus est en train de s'écarter de l'entente de Bkerké... Nous voulons une élection présidentielle avant le 25 mai qui ne soit pas dépendante des axes régionaux et des intérêts des pays étrangers. L'heure est venue pour l'adoption d'une attitude nationale responsable qui dépasse les intérêts personnels et partisans... Il faut regarder vers l'avenir de la patrie et des citoyens. »
Tout en reconnaissant l'existence de divergences profondes entre les différentes parties, M. Gemayel a estimé qu'elles ne devraient pas aboutir à paralyser les institutions et l'élection présidentielle. Il a annoncé que son parti compte entamer une série de contacts avec des leaders de tous bords pour tenter de trouver une issue à la crise actuelle.
« La région est en ébullition, a déclaré Amine Gemayel, et le Liban affronte de graves difficultés, la moindre n'étant pas le dossier des réfugiés syriens, dont le nombre est égal à la moitié des citoyens libanais, sans parler de la crise sociale et économique. Certes, la formation du gouvernement et son action sont des indices positifs, mais elles doivent être complétées par une élection présidentielle, sinon tous ces efforts seront vains. »
Selon l'ancien président, cette échéance ne peut avoir lieu que si l'on dépasse le clivage actuel et si l'on donne la priorité à l'intérêt national. Tout en estimant que le fait de se taire sur cette échéance constitue un crime contre le présent, alors que l'attente est un crime contre l'avenir, il a affirmé : « Nous ne devons pas être impuissants et laisser passer cette chance de réaliser notre indépendance politique... »
Amine Gemayel a précisé que le moment venu, le bureau politique du parti prendra une décision concernant sa propre candidature, mais que pour l'instant, la priorité est au sauvetage de la République...
En réponse à une question sur la position du chef du courant du Futur, Amine Gemayel a déclaré que « cheikh Saad souhaite un président qui concrétise les espoirs des chrétiens et qui soit issu d'une base chrétienne solide... ».
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21 h 38, le 06 mai 2014