Après Maaloula, Zabadani et Homs prochains objectifs du régime syrien

L'armée syrienne met les bouchées doubles avant l'annonce de la date de l'élection présidentielle, pénétrant hier dans le dernier carré rebelle de Homs. « L'armée et les Forces de défense nationale (milices prorégime) ont remporté d'importants succès dans le centre de Homs en avançant en direction des quartiers de Jouret al-Chiyah, Hamidiyé, Bab al-Houd et Wadi al-Sayeh, tuant plusieurs terroristes », a indiqué la télévision syrienne, désignant l'ensemble de la rébellion et de l'opposition.

Le centre de la ville, notamment la vieille ville tenue par les rebelles, est assiégée et bombardée depuis près de deux ans par les troupes de Bachar el-Assad. Pour le régime, contrôler entièrement Homs, surnommée en 2011 « capitale de la révolution », est une priorité. Un militant sur place ainsi que l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), ont confirmé l'offensive.
« C'est la première fois que le régime entre dans une zone assiégée depuis qu'il a pris Khaldiyé », à l'été 2013, a affirmé Abou Bilal, un militant assiégé. Un autre militant, Abou Fahmi, également contacté par Internet, a fait état de bombardements « très, très intenses », avec « toutes sortes d'armes ».

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Mi-mars, un militant de la ville confiait que si le régime prenait le contrôle des zones assiégées, « ce sera la fin de la révolution et nous devrons oublier le retour de nos familles dans leurs demeures ». « Le régime sera, sans grande difficulté, capable de reprendre le contrôle de tout le pays ».
Selon des militants, environ 1 300 personnes, en majorité des combattants, sont encore bloquées dans les quartiers assiégés, après l'évacuation en début d'année de quelque 1 400 civils.

Parallèlement, au nord de Damas, les troupes loyalistes s'apprêtent à reprendre la totalité de la région de Qalamoun, après avoir repris lundi Maaloula. Elles ont ensuite pris le contrôle de la localité d'Assal al-Ward, plus au Nord, a indiqué la télévision officielle syrienne. Désormais, l'objectif est de prendre Zabadani, sur la route entre le Liban et Damas, pour totalement bloquer la frontière, a indiqué une source au sein des services de sécurité.

Les violences ont par ailleurs touché deux quartiers majoritairement chrétiens du centre de Damas, où des obus de mortiers sont tombés sur une école à Bab Touma, tuant un enfant et blessant 36 autres personnes, et sur plusieurs écoles près de l'église Saint-Élie dans le quartier populaire d'al-Douwaila blessant cinq autres, a rapporté l'agence SANA.

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Pendant ce temps, la rébellion continue à se déchirer. De nouveaux combats ont opposé le Front al-Nosra, allié au Front islamiste, à leurs anciens alliés du groupe ultraradical de l'État islamique en Irak et au Levant (Daech, EIIL), faisant plus de 20 morts dans la province de Deir ez-Zor.

Riyad critique Damas
Ce redoublement d'activités militaires survient alors que la date de l'élection présidentielle, à laquelle Bachar el-Assad devrait se présenter, sera annoncée la semaine prochaine.
Plusieurs pays ont critiqué la tenue de ces élections dans un pays ravagé par la guerre, l'Union européenne mettant en garde contre une « parodie de démocratie » et l'Arabie saoudite appelant la communauté internationale à prendre des « mesures fermes » contre le régime. Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal, a estimé lors d'une conférence de presse à Riyad que cette décision, « ainsi que les informations sur l'usage de gaz toxiques contre des civils à Kafar Zeita », dans le centre de la Syrie, « constituent un défi flagrant aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU ».

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Dans ce contexte tendu, « des combattants modérés et bien organisés appartenant au mouvement Hazm ont reçu pour la première fois plus de 20 missiles antichars TOW d'une source occidentale », a indiqué un officier rebelle sous couvert d'anonymat, refusant de dire quel pays était le fournisseur.
Le mouvement Hazm, qui appartient à l'Armée syrienne libre (ASL), est composé principalement d'anciens soldats ayant fait défection de l'armée syrienne régulière pour rejoindre la révolte contre le régime.

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