L'armée israélienne a rapporté avoir tiré sur deux combattants du Hezbollah qui tentaient de placer une bombe au niveau de la frontière israélo-syrienne sur le plateau du Golan mercredi, rapporte Reuters.
"Deux terroristes affiliés au Hezbollah ont été identifiés alors qu'ils tentaient de placer un engin explosif près de la frontière israélo-syrienne, dans le nord du plateau du Golan. Les forces de l'armée israélienne ont répondu immédiatement et tiré vers les suspects (...) qu'elles ont touchés", a indiqué l'armée dans un communiqué.
Le Hezbollah n'avait, dans l'immédiat, pas fait de commentaires.
Le Hezbollah prête main forte aux troupes de Bachar el-Assad en Syrie. Le parti chiite libanais a reconnu en avril 2013 son engagement dans cette guerre. Ces derniers jours, les hommes du Hezbollah combattent aux côtés des soldats du régime à Yabroud, ville stratégique de la région de Qalamoun.
Pour sa part, la Syrie a annoncé qu'Israël avait tiré mercredi matin quatre roquettes à partir du Golan occupé vers la Syrie. "L'ennemi sioniste a violé ce matin l'accord de désengagement en tirant quatre roquettes du Golan occupé contre une école et une mosquée à al-Hamidiyé. Il a ensuite tiré quatre obus de chars (...) et ouvert le feu avec ses mitrailleuses contre (des positions syriennes), blessant sept membres des forces de sécurité intérieure et quatre civils", a indiqué un communiqué de l'armée syrienne sans établir clairement un lien avec l'incident évoqué par l'armée israélienne. Cette agression prouve "l'implication directe de l'entité sioniste dans le soutien des groupes terroristes (rebelles ndlr) et le niveau de coordination existant entre" les deux parties, a ajouté l'armée syrienne.
Ce nouvel incident intervient dans un contexte particulièrement tendu entre Israël et le Hezbollah. Lundi dernier, Israël a en effet effectué un raid nocturne sur des positions du Hezbollah dans la Békaa, près de la frontière syrienne où transitaient, semble-t-il, des armes pour le parti. Le Hezbollah n'a confirmé l'information que deux jours plus tard, indiquant mercredi dernier, que l'aviation israélienne a effectué un raid contre une position du parti à la frontière syro-libanaise, dans la région de Janta, dans la Békaa. Le Hezbollah a démenti que le raid ait visé "des positions d'artillerie et de missiles ou provoqué la mort de combattants (du parti) comme cela a été évoqué dans certains médias".
Le Hezbollah a également annoncé qu'il riposterait "au moment opportun" et à "l'endroit approprié". "Cette nouvelle attaque est une agression flagrante contre le Liban, sa souveraineté et son territoire", avait indiqué le parti chiite dans un communiqué.
Le Liban officiel a pour sa part décidé de déposer une plainte contre Israël à l'ONU.
En réaction, les troupes israéliennes stationnées le long de la frontière avec le Liban avaient été placées en état d'alerte. "L'armée a ordonné aux agriculteurs (israéliens) de se tenir à l'écart de la frontière (...) et il y a des mouvements de véhicules militaires" près de la frontière, avait précisé la radio militaire israélienne mercredi dernier..
Vendredi, le quotidien al-Akhbar, proche du Hezbollah, a rapporté de sources diplomatiques que les forces de la Finul ont transmis au gouvernement libanais un message fort de la part de l’État hébreu, pour l'avertir que le cabinet israélien tiendra pour responsable le gouvernement Salam de toute attaque menée par le Hezbollah à partir du territoire libanais contre Israël. Le Hezbollah étant présent de facto au sein du pouvoir exécutif, l’État hébreu fera de l'armée libanaise et des institutions étatiques les cibles principales lors de toute prochaine guerre, à en croire les responsables israéliens.
Israël a prévenu à maintes reprises qu'il ne permettrait pas que la Syrie fournisse des armements sophistiqués au Hezbollah. Mardi dernier, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a encore affirmé qu'Israël faisait "tout ce qui est nécessaire" pour se défendre, en réponse à une question sur le raid de la veille.
En mai dernier, Israël avait visé à deux reprises des armes destinées, selon l’État hébreu, à la puissante formation libanaise alliée de Damas, près de la capitale syrienne. Et le 1er novembre dernier, Israël avait frappé, selon des médias, une base aérienne syrienne où se trouvaient des missiles destinés au Hezbollah. Un responsable américain avait alors confirmé à l'AFP une "frappe israélienne" en Syrie sans donner de détails sur la cible.
En avril dernier, le Hezbollah avait reconnu publiquement la participation de ses combattants à la guerre que livre depuis près de trois ans le régime de Damas aux rebelles, provoquant la colère de ces derniers qui qualifient le parti d'"occupant".
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commentaires (3)
C'est tout !? Only two ?!
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
16 h 35, le 06 mars 2014