Liban : Découverte d'une fraude à grande échelle aux examens de brevet et de terminale

Il s'agit d'une première, et d'une première encourageante. Sur note de la Direction générale de l'Éducation, l'Inspection centrale vient d'annuler les résultats de cinq épreuves officielles de l'année scolaire 2012-2013 (brevet et terminale) entachées de fraude et de suspendre, en attendant vérification, les résultats de 113 autres, une expertise graphologique ayant prouvé que des candidats ayant échoué à la première session se sont fait remplacer à la seconde.

La décision d'annulation ou de suspension porte le numéro 11/2014. Elle est signée par l'inspectrice générale à l'Éducation Faten Jomaa, l'inspecteur général aux Finances Salah Denef et le président de l'Inspection centrale Georges Aouad. L'annulation concerne les résultats de cinq épreuves officielles, deux en terminale et trois autres au brevet. La fraude a été saisie lors de la seconde session de septembre. À la demande de la direction de l'Éducation, une expertise graphologique a été effectuée sur les épreuves des candidats à la première et à la seconde session. Les copies, a constaté le graphologue, relevaient d'écritures différentes.
L'enquête graphologique s'est faite à la demande du directeur général de l'Éducation, d'abord alerté par le grand écart existant entre les notes obtenues par chaque candidat à la session ordinaire et à la session spéciale.
L'information, publiée par l'Agence nationale d'information (ANI, officielle), ne mentionne que les initiales des candidats dont les épreuves ont été annulées et leur numéro de candidature.

Anomalies
Ayant élargi l'enquête initiale, l'Inspection centrale pédagogique a constaté qu'il existait d'autres anomalies similaires à celles qui lui ont été signalées par le directeur général, à savoir deux écritures différentes dans la première et la seconde session, ainsi que des écarts remarquables dans certains cas des notes obtenues aux compositions en langue étrangère. Les épreuves des personnes soupçonnées de fraude ont provisoirement été suspendues, et le parquet de la Cour de cassation saisi.
La fraude concerne 113 candidats (52 au brevet, 22 à la série sciences de la vie des épreuves de terminale, 7 à la série sciences générales et 22 à la série sociologie-économie).

Outre un changement dans la graphie, l'Inspection pédagogique générale a constaté que certains des 113 candidats se sont absentés totalement ou partiellement des examens de la première session, ou se sont présentés aux épreuves de la seconde session dans des cazas ou des mohafazats autres que ceux où ils s'étaient présentés lors de la première session.
Or, note le décret, les motifs de l'absence ne sont pas précisés, et l'acceptation des demandes de transfert ne répond pas à des critères rigoureux, ce qui facilite la fraude sans que les directeurs des centres d'examen ou les surveillants soient en mesure de les découvrir en l'absence de documents officiels comparatifs. En outre, la direction de l'Éducation n'a pas imposé aux candidats l'obtention d'une moyenne qui les habilite à se présenter à la seconde session.

En conclusion, l'Inspection pédagogique a proposé une série de mesures qui tiennent compte de ce qui vient de se passer, par souci de préserver la crédibilité des épreuves et de leurs résultats. Les milieux pédagogiques et les enseignants ont applaudi à ce salutaire coup de barre.