Le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, s'est adressé hier à tous les officiers de l'armée, dans le cadre des vœux pour l'année nouvelle. Il a à cette occasion évoqué la lutte contre le terrorisme et souligné la détermination de l'armée à défendre les institutions à un moment où les craintes sur l'échéance présidentielle prennent, selon lui, de l'ampleur. Se félicitant de « l'acte de foi » que constitue le soutien international à la troupe, il a assuré que l'aide saoudienne est « inconditionnelle ».
« La mission essentielle qu'a remplie l'armée au cours des derniers mois est la lutte contre le terrorisme », notamment « le démantèlement des cellules terroristes et la remise des personnes impliquées à la justice compétente », a dit le général Kahwagi. « L'armée ne combat personne pour ses idées, seulement pour les agressions commises contre les citoyens et les militaires. Les opérations terroristes et les attentats-suicides dont le Liban est le théâtre sont rejetés par l'ensemble des Libanais. Ce sont des actes étrangers à notre environnement libanais. »
Et d'ajouter : « Mais aussi difficile que soit la mission, nous sommes déterminés à ne faire preuve d'aucun laxisme. C'est pourquoi l'armée élève ses capacités au niveau requis et intensifie ses mesures afin de pourchasser ces cellules et resserrer l'étau sur chaque groupe suspect. »
« Les circonstances régionales et internationales présentes nous imposent la prudence et la responsabilité, a-t-il poursuivi. Vous devez être à la hauteur des espoirs placés en vous. Ce n'est pas une chose à prendre à la légère que de voir tous les États concernés affirmer leur soutien à la stabilité du Liban et à l'armée libanaise, accorder la plus haute importance à la tenue de conférences internationales, à l'instar de ce que fait l'Italie, ou effectuer des donations au profit de l'armée, comme c'est le cas des États-Unis et aussi de l'Arabie saoudite, qui a consenti une aide importante et sans conditions ; elle l'a fait en coopération avec la France, puissance qui travaille également à la tenue d'une conférence sur le Liban couvrant un certain nombre de domaines, y compris le soutien à l'armée et le traitement de la question des réfugiés syriens. »
« Ce qui est frappant, c'est qu'au moment où certaines forces mènent campagne contre l'armée, l'intérêt international et arabe grandit à son égard, tout comme la volonté de renforcer ses capacités. Cela constitue un acte de foi dans le rôle de l'institution militaire », a-t-il fait valoir.
Et de poursuivre : « Le Liban vit une période délicate de son histoire. Nous sommes toujours sans gouvernement, et les craintes sur l'échéance présidentielle prennent de l'ampleur. À l'ombre des défis sécuritaires, l'armée reste la soupape de sécurité de la nation. Ainsi, quelles que soient les orientations de la phase à venir, elle restera à la hauteur des espoirs locaux et internationaux placés en elle, assumant ses responsabilités dans la défense des institutions et du pays. »
« L'armée tire sa force de sa légitimité. Elle ne cédera pas son droit à imposer la stabilité et à interdire la sécurité autonome. Nous certifions que notre décision d'empêcher la discorde au Liban est ferme. Nous ne laisserons aucune des régions du pays sombrer dans l'anarchie, ni Tripoli ni ailleurs », a-t-il encore dit.
« Le soutien de la communauté internationale à l'armée et à son rôle important dans les échéances à venir lui confère une grande responsabilité. Votre action militaire et sécuritaire est citée en exemple dans toutes les instances internationales. Vous devez par conséquent dynamiser votre action par le biais de sessions de formation, et renforcer vos capacités intellectuelles, culturelles, sécuritaires et politiques. Une hausse du niveau de l'action militaire et professionnelle est souhaitable. La culture politique locale et internationale demandée aux officiers ne signifie pas qu'ils doivent être liés à une quelconque formation politique du pays. Il est interdit de devenir des hommes liges au service de qui que ce soit et de faire de la politique, comme il est interdit à quiconque de tisser des relations avec les officiers au service d'une fraction ou d'un parti politique. Votre instance de référence est le commandement de l'armée et votre allégeance doit aller uniquement à la troupe, et il est souhaitable aussi de parvenir à davantage de transparence et de renforcement de la politique de lutte contre la corruption », a-t-il conclu.
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18 h 23, le 11 février 2014