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Liban - La situation

Sleiman accorde une dernière chance aux tractations

Un gouvernement pour la Saint-Maron (9 février) ?

Tout espoir n'est pas perdu. C'est en ces termes qu'une source diplomatique arabe s'est exprimée hier, précisant qu'après avoir failli annoncer la formation d'un gouvernement « de facto », jeudi, le président Sleiman et M. Salam ont fait marche arrière in extremis, et que l'espoir de voir formé « un gouvernement rassembleur » est de nouveau permis. La même source affirme que les derniers obstacles pourraient être aplanis lundi ou mardi tout au plus. Le nouveau gouvernement verrait donc le jour après la Saint-Maron, qui donne chaque année à toute la classe politique l'occasion de se retrouver, et serait comme un cadeau que ce grand saint offre au pays.

Humainement, on doit pourtant ce sursis au président de la Chambre Nabih Berry et au chef du PSP, Walid Joumblatt, assure l'agence al-Markaziya. Ce sont eux qui ont prié le chef de l'État de surseoir à la signature du décret d'un gouvernement « de facto », dont la moutrure n'était pas très éloignée de la formule envisagée. Un délai de quelques jours a donc été obtenu pour aplanir les derniers obstacles empêchant Tammam Salam d'entamer sa carrière de Premier ministre, dix mois après sa nomination à la quasi-unanimité de la Chambre.

Selon la source diplomatique citée, MM. Berry et Joumblatt n'auraient pas sollicité ce délai supplémentaire, s'ils ne disposaient pas d'assurances sérieuses que l'espoir de la formation d'un gouvernement de coalition n'est pas perdu.
Toujours selon la source diplomatique citée par l'agence, c'est l'évolution de la position de l'Arabie saoudite sur les questions aussi bien internes au Liban que régionales qui a changé la donne et poussé les choses vers l'avant. Le royaume wahhabite chercherait à faire avancer les choses, aussi bien sur le plan politique qu'économique et sécuritaire, avant la visite que doit effectuer à Riyad, à la mi-mars, le président américain Barack Obama.

Les sources en question font état de plusieurs « signes encourageants » allant tous dans ce sens, à commencer par la décision du roi Abdallah d'Arabie de sanctionner les citoyens du royaume engagés dans les combats ou des guerres sur les sols étrangers, ainsi que les citoyens du royaume qui seraient convaincus d'aider ou de financer le terrorisme, une décision qui est plus avancée sur cette question précise que celles qui sont prises en Occident. Et de souligner qu'elle considère « probable » que le royaume wahhabite encourage une sortie de crise suivant une formule proche de celle qui a été plus ou moins dévoilée durant ces deux jours.

Parmi les autres signes encourageants figure, outre l'acceptation par le courant du Futur de siéger dans un gouvernement aux côtés du Hezbollah, le mutisme presque total ou du moins l'absence de critiques émanant des députés de ce courant à l'égard des tractations en cours pour la formation d'un gouvernement. Selon ces sources, d'autres signes sont attendus, y compris des signes émanant directement de l'Arabie saoudite en direction aussi bien du 14 que du 8 Mars, et même du Liban tout entier ; des signes qui seraient de nature à débloquer la situation et à mettre fin à la crise interne. Plus d'un intermédiaire engagé dans les tractations en cours annoncent, dans ce cadre, des « surprises » agréables pour les prochains jours et semaines.

En quoi consistent ces surprises ? Selon les sources citées, ce pourrait être rien moins qu'une visite que Michel Aoun effectuerait à Riyad, sur une invitation longuement attendue qui viendrait enfin ; on parle aussi d'une rencontre, dans un pays voisin, entre le président de la Chambre et M. Hariri ; il s'agirait enfin d'une rencontre, publique cette fois, entre MM. Hariri et Aoun, après la rencontre discrète qui a eu lieu dernièrement à Rome. Les jours qui viennent en diront plus.

En attendant, toutefois, les tractations se poursuivent en vue de nommer aux ministères régaliens, comme l'Intérieur et la Défense, des personnalités qui ne seraient pas des « faucons » . Une chose est sûre, le nom d'Achraf Rifi à l'Intérieur a été écarté, aussi bien par le chef de l'État que par le Hezbollah. L'ancien directeur général des FSI avait été proposé à ce ministère par Saad Haririi, en échange du maintien de Gebran Bassil à l'Énergie.

Dans le même temps, le nom de Boutros Harb était proposé pour la Défense. Il semble toutefois que Walid Joumblatt se soit opposé à cette formule, estimant qu'il n'est pas « productif » de nommer à deux ministères-clés en charge de la sécurité des hommes qui tiennent le Hezbollah pour coupable de l'assassinat de Rafic Hariri.

Hier, les noms de Marwan Zein et Khalil Hraoui étaient pressentis pour les portefeuilles de l'Intérieur et de la Défense, alors que les Finances et les Affaires étrangères iraient à des ministres du 8 Mars, la première au mouvement Amal, la seconde à un grec-orthodoxe du 8 Mars.

Quoi qu'il en soit, force est de constater que le chef de l'État, et le 14 Mars, ont reçu du mémoire de Bkerké un appui certain, encore que très équilibré et dit sur un ton de modération absolu. Cet appui pourrait leur être utile dans la formation du gouvernement, et surtout dans sa représentativité chrétienne, puisque toutes les prises de position du président Sleiman sont approuvées : neutralité positive, déclaration de Baabda, stratégie de défense, conférence du dialogue, révision des lacunes de l'accord de Taëf, etc. Le mutisme observé par le Hezbollah et tout le 8 Mars à l'égard de ce document est symptomatique de la position en porte-à-faux de Michel Aoun par rapport aux idées défendues par le siège patriarcal. Cela ne signifie pas pour autant que Bkerké ne respecte pas la représentativité populaire de Michel Aoun et l'importance de son bloc parlementaire, sans pour autant lui accorder une importance absolue, comme lui-même le fait.


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commentaires (7)

LE CHEF DE L'ETAT NE DEVRAIT ATTENDRE PERSONNE ET AVEC LE PREMIER MINISTRE DÉSIGNÉ NOMMER UN GOUVERNEMENT EXCLUSIVEMENT DE TECHNOCRATES N'APPARTENANT À AUCUNE FORMATION POLITIQUE. CEUX QUI MENACENT DE PLONGER LE PAYS DANS L'ABYSSE... QUE PEUVENT-ILS FAIRE DE PLUS QUE CE QU'ILS ONT FAIT ET FONT ??? LE PAYS EST DÉJÀ AU FOND DE L'ABYSSE... IL FAUT L'EN SORTIR !!!!!!

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 20, le 11 février 2014

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Commentaires (7)

  • LE CHEF DE L'ETAT NE DEVRAIT ATTENDRE PERSONNE ET AVEC LE PREMIER MINISTRE DÉSIGNÉ NOMMER UN GOUVERNEMENT EXCLUSIVEMENT DE TECHNOCRATES N'APPARTENANT À AUCUNE FORMATION POLITIQUE. CEUX QUI MENACENT DE PLONGER LE PAYS DANS L'ABYSSE... QUE PEUVENT-ILS FAIRE DE PLUS QUE CE QU'ILS ONT FAIT ET FONT ??? LE PAYS EST DÉJÀ AU FOND DE L'ABYSSE... IL FAUT L'EN SORTIR !!!!!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 20, le 11 février 2014

  • Il n'arriveront jamais a rien tant que le Hezbollah ne rends pas ses armes, ne reconnais pas le Liban, ne se soumet pas a sa constitution et ne renonce pas au "Fakih politique". Se qui va se passer c'est une couverture directe des agissements d'un parti terroriste a tendance Nazi qui cherche a sortir de l'isolement politique et sociale interne pour pouvoir garder le peu de popularité qui lui reste (cette dernière imposée par la force des armes) le temps d'en finir avec les pressions internationales sur l'Iran et la Syrie. Cela fait, il reviendra jouer sur la scène interne avec ses armes et son barda pour tenter de mettre la main sur le pays et en changer et la nature et le visage. alors nous allons regretter encore une fois d'avoir accepter ce qui est en train de se concocter. La preuve? Ils n'ont même pas commenté la feuille de route de Bkerké. Pourquoi? Elle vient a l'encontre de leur projet politique qui est la fin du Liban libre et souverain. Comme ils ne peuvent critiquer, ils se taisent et pourrons toujours dire qu'ils ne l'avaient jamais approuvé.

    Pierre Hadjigeorgiou

    11 h 20, le 10 février 2014

  • Rien de neuf , tout tourne en rond sans rien de palpable.

    Sabbagha Antoine

    17 h 15, le 08 février 2014

  • MÊME SCARLETT N'A PAS DES SOURCES SOLIDES À CE POINT ! CETTE FOIS-CI, LES SOURCES SONT ARABES "que le téléphone Arabe sonne". DONC C'EST SAINT-MAROUN QUI NOUS PRÉPARE LE CADEAU SURPRISE. TAN QUE BERRY ET JOUMBLATT SE MÈLENT, ÇA NE PEUT ÊTRE QU'UN CADEAU EMPOISONNÉ. ON DIRAIT QUE MONSIEUR SALAM N'A RIEN COMPRIS, PUISQU'IL GARDE ENCORE SA MARMITE DE CAILLOUX SUR LE FEU.

    Gebran Eid

    13 h 24, le 08 février 2014

  • DEPUIS PLUS D'UN MOIS ON OCTROIE DES DERNIÈRES CHANCES, L'UNE APRÈS L'AUTRE, ET C'EST TOUJOURS LA TOUTE DERNIÈRE ! MASKHARA SARÉT IL ISSA...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 10, le 08 février 2014

  • "Position en porte-à-faux de Michel Aoun par rapport aux idées défendues par le siège patriarcal" !! A quoi ça sert ce "porte-à-faux" pour le Liban, sil vous plaît ? A le bloquer, le paralyser et le désintégrer encore plus ?!

    Halim Abou Chacra

    06 h 26, le 08 février 2014

  • "Protégés" libanais(h) trop tôt décolonisés par la "Mère hanoûne" ! Äâl "Libanais" äâl !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    03 h 43, le 08 février 2014

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