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Culture - Livres

Jacques Debs à la rencontre des Églises premières

 « Partir, c'est revenir toujours. » C'est donc après des voyages au Liban, en Inde, en Éthiopie et en Arménie à la découverte des « Églises premières » que le cinéaste Jacques Debs revient avec la série « Mes Éthiopiques », diffusée pendant l'Avent 2013 dans l'émission du « Jour du Seigneur », mais aussi avec ce livre édité chez Albin Michel.

Installé à Paris depuis 1987, le réalisateur libanais Jacques Debs n'a jamais cessé de s'intéresser aux problématiques touchant le Moyen-Orient. En 2012, il part faire ce périple pour découvrir ces terres proches et lointaines évangélisées par les apôtres. À la question posée par le site du « Jour du Seigneur » pourquoi Mes Éthiopiques, Jacques Debs répond : « Je rêve d'aller en Éthiopie depuis que j'ai 15 ans, époque où j'étais fasciné par l'empereur Hailé Sélassié et l'histoire du roi Salomon et de la reine de Saba. Grâce à ce projet, ce rêve est devenu réalité... »


Mais les films et le livre ont dépassé l'amour de jeunesse et sont le fruit de sa rencontre avec ces Églises, l'éthiopienne, la maronite au Liban, l'arménienne, la syro-malabar et syro-malankar en Inde qui, pour lui, sont un témoignage sur une réalité très peu connue. « Pour raconter ces rencontres, poursuit-il, j'ai choisi une forme qui privilégie l'émotion sur le didactique. Le livre, par contre, porte le titre très simple À la rencontre des Églises premières. » Parce que l'auteur se pose dans ce livre en interrogateur perplexe. Il se dédouble même sur sa terre natale pour pouvoir porter un regard différent. Lui, autrefois jeune communiste maronite, s'est dit être allé à la reconquête de son christianisme. « Y a-t-il un sens à être chrétien aujourd'hui ?, se demande-t-il. Comment vivre l'Évangile alors que l'Europe semble s'apostasier et que le monde s'enfonce dans une guerre civile suicidaire ? Il m'apparaît qu'à leur manière, ces chrétiens des périphéries nous apportent un éclairage nouveau sur la réalité de l'Esprit. »


Au lieu donc de lancer un énième cri d'alarme, l'auteur a préféré pénétrer au cœur de ces quatre communautés, héritières des traditions et enracinées dans des liturgies très vivantes, rencontrer des moines, des religieuses et des ermites témoins vivants d'une vie chrétienne profonde pour comprendre les complexités de cette communauté chrétienne en péril aux quatre coins du monde. « Au Liban, en Éthiopie, en Arménie et en Inde les critères identitaires sont essentiellement religieux, et les chrétiens qui y vivent sont confrontés à l'intégrisme musulman. J'ai cherché à comprendre comment ces chrétiens, qui évoluent dans un environnement au mieux neutre sinon hostile, arrivent à mettre en pratique les trois vertus de saint Paul : la foi, l'espérance et la charité. Comment peut-on parler de pardon en Arménie, alors que le génocide n'est toujours pas reconnu par les Turcs ? Comment les chrétiens trouvent-ils leur place en Inde dans cette société en pleine évolution? Comment résistent-ils en Éthiopie à un islam de plus en plus prégnant, voire violent?»


À la fin du voyage qui prend l'allure d'un parcours initiatique, Jacques Debs découvre que pour pouvoir affronter le danger salafiste, le principal partenaire de ces Églises premières n'est autre que l'islam. Dans sa diversité, sa complexité, mais aussi dans ses constantes et ses permanences. « Opposer la charité aux armes et à l'oppression et avoir foi comme dans le temps dans l'humanité de leurs proches ou lointains prochains, c'est ce que nous enseignent ces Églises premières. »
Une plongée purificatrice dans ces fonts baptismaux que nous offre Jacques Debs à travers ce livre régénérateur déjà en librairie.

Installé à Paris depuis 1987, le réalisateur libanais Jacques Debs n'a jamais cessé de s'intéresser aux problématiques touchant le Moyen-Orient. En 2012, il part faire ce périple pour découvrir ces terres proches et lointaines évangélisées par les apôtres. À la question posée par le site du « Jour du Seigneur » pourquoi Mes Éthiopiques, Jacques Debs répond : « Je rêve...
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