Le Hezbollah s’insurge contre « les tentatives de justifier le terrorisme »

Comme chaque week-end, les cadres du Hezbollah ont multiplié les déclarations pour commenter les événements de la semaine et exprimer la position de ce parti sur les dossiers en cours. Dans une conférence donnée au siège du CPL à Rayack, le ministre de l'Agriculture Hussein Hajj Hassan a affirmé que l'entente conclue entre le CPL et le Hezbollah est solide et elle le restera ; il a réaffirmé que le projet de la résistance au Liban est national et ni la Syrie ni l'Iran n'imposent des positions au Hezbollah ou l'empêchent de conclure des ententes et des accords sur le plan interne. « Notre projet est national, a-t-il répété, et nous n'avons aucunement l'intention de créer un État ou une République islamique au Liban. » Il a appelé à la formation d'un gouvernement qui rassemble, à l'accord sur une nouvelle loi électorale et à la relance des institutions, à leur tête le Parlement. Selon Hussein Hajj Hassan, la solution à la crise économique peut avoir lieu à travers l'exploitation des ressources pétrolières et gazières du Liban. Hussein Hajj Hassan a toutefois dénoncé la politique systématique de paralysie des institutions menée par le 14 Mars. Hajj Hassan s'est étonné de la façon dont certaines parties politiques cherchent des prétextes pour justifier l'action des kamikazes en estimant qu'elle est un résultat. « Nul ne peut justifier le terrorisme, a-t-il affirmé. Ce terrorisme est le résultat des discours incitateurs et confessionnels et d'un environnement qui le favorise et le banalise. »

Le ministre de l'Agriculture a encore déclaré que le Hezbollah et ses alliés « veulent un État dans tous les sens du terme, dans lequel les forces de sécurité peuvent assumer pleinement leurs responsabilités dans la protection de la paix civile ».

Le député Hassan Fadlallah, président de la commission parlementaire de l'Information, a aussi dénoncé les tentatives de trouver des excuses ou des justifications à l'attaque contre l'ambassade d'Iran, assurant que ceux qui le font sont en quelque sorte des complices « dans le versement du sang, tout comme ceux qui adoptent un discours confessionnel, incitateur à la haine et à la discorde ». « Chacun doit assumer la responsabilité de ses déclarations, a ajouté Fadlallah, d'autant que si nous avons atteint au Liban un tel degré de division, c'est bien à cause des discours extrémistes et incitateurs. »

Selon Fadlallah, une partie de ces discours est due à la volonté de certains de revenir au pouvoir et « ils sont prêts, a-t-il dit, à détruire le pays pour atteindre leur objectif ». Fadlallah a aussi fait assumer une partie de la responsabilité de ces discours incitateurs à la discorde à des parties régionales... Il a toutefois affirmé que ni ces discours ni les attentats qui en résultent ne changeront les rapports de forces internes au Liban « et ne modifieront pas notre position à l'égard de la Syrie », a encore précisé Hassan Fadlallah. « Au contraire, a-t-il encore ajouté, ces actes ne font que nous confirmer dans notre détermination à empêcher ces groupes de s'emparer du pouvoir en Syrie. Nous ne pouvons pas laisser le projet sionisto-takfiriste remporter une victoire dans la région, en commençant par la scène syrienne ». Selon Fadlallah, le recours aux attentats-suicide est d'ailleurs un signe de faiblesse et de désappointement à l'égard de ce qui se passe dans la région. « Car tous les changements qui se produisent actuellement vont dans le sens de l'option de la résistance, qu'il s'agisse des percées de l'armée syrienne sur le terrain ou de l'accord de Genève », a-t-il dit.

De son côté, le député membre du bloc de la Résistance Nawar Sahili a estimé que l'attentat de Bir Hassan s'inscrit dans un plan visant à transposer la crise syrienne au Liban en noyant ce pays dans le sang. Il a ajouté que « ceux qui croient s'en prendre ainsi à la résistance doivent comprendre que c'est le Liban tout entier qui paie le prix du terrorisme, car celui-ci ne fait pas de distinction entre les victimes. La seule solution est donc dans l'entente des Libanais. La seule façon de combattre le terrorisme est dans l'unité et le dialogue, au lieu de chercher des excuses aux attentats terroristes. De notre côté, nous continuons à croire qu'il faut former un gouvernement au plus vite et la proposition "9,9,6" reste valable... ».