Les maires hostiles à la célébration du mariage homosexuel, dont le collectif revendique le soutien de 20 000 élus, ont, eux, annoncé qu’ils se tourneraient vers la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour tenter d’obtenir satisfaction. « C’est une très grande déception », a réagi auprès de la presse Ludovine de La Rochère, la présidente de la Manif pour tous, fer de lance des manifestations géantes contre le mariage homosexuel avant la promulgation de la loi. « Nous sommes très inquiets, c’est une décision liberticide. La liberté des maires est piétinée », a-t-elle jugé, promettant « des appels à manifester dans les semaines qui viennent ». Le collectif des Maires pour l’enfance, à l’origine de la procédure, a dénoncé dans un communiqué « une décision incompréhensible qui marque un recul des droits de l’homme » et demandé un rendez-vous au président socialiste François Hollande. Ce dernier avait lui-même reconnu le bien-fondé de l’argument de « la conscience » des élus lors du congrès des maires de France en novembre 2012, avant de faire marche arrière devant le tollé créé par ses propos chez les défenseurs du mariage homosexuel.
Selon un récent sondage de l’institut IFOP, 54 % des Français sont favorables à une clause de conscience pour les maires. Depuis la promulgation de la loi, des édiles ont déjà refusé de célébrer des unions entre personnes de même sexe, mais, après des bras de fer et des plaintes pour discrimination, les couples ont finalement été mariés par des adjoints ou d’autres membres du conseil municipal.