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À La Une - L’éclairage

Des efforts supplémentaires pour replâtrer les relations entre le CPL et le Hezbollah

Est-ce que la réunion de franche explication que les chefs du CPL, Michel Aoun, et du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ont tenue lundi soir a suffi pour dissiper le froid entre eux et, surtout, pour convaincre Michel Aoun de participer aux réunions parlementaires des 29, 30 et 31 juillet ?


Rien n’est moins sûr, même si les deux hommes ont réaffirmé au cours de la réunion leur attachement à l’alliance stratégique qui les lie sur base du document d’entente. La liste des griefs du chef du CPL contre son allié chiite est longue et des efforts supplémentaires doivent être déployés avant que tout ne rentre dans l’ordre entre les deux partis, s’accorde-t-on à dire dans les milieux aounistes.


Les deux chefs de parti en sont d’ailleurs conscients et se sont entendus pour poursuivre leurs contacts directs et mettre en place une commission conjointe qui œuvrera pour régler les points de divergences apparus au cours des derniers mois, et plus précisément depuis que le Hezbollah a décidé de s’impliquer dans la guerre en Syrie pour tenter de sauver le régime de Bachar el-Assad. De sources informées, on apprend à ce propos que le cadre hezbollahi Abou Zeinab est attendu à Rabieh au début de la semaine prochaine.


La prolongation du mandat de la Chambre puis l’appui d’Amal et du Hezbollah au projet visant à reculer l’âge de retraite des chefs de sécurité, et plus particulièrement du commandant en chef de l’armée, n’ont fait que creuser le fossé entre les deux formations et presque fait voler en éclats l’alliance du 8 Mars.


Le divorce au sein du 8 Mars s’est clairement manifesté, comme on le sait, lorsque le président de la Chambre a fait savoir auprès de divers milieux politiques, à la faveur des tractations autour de la mise en place du cabinet Salam, qu’il négocie au nom d’Amal et du Hezbollah, et que le général Aoun devrait négocier pour lui-même ou que le Premier ministre désigné engage lui-même des pourparlers avec les autres composantes de cette alliance. Cette attitude avait surpris le courant aouniste et aurait pu briser l’alliance entre les courants dans la mouvance syrienne si le Hezbollah ne s’était pas empressé d’affirmer qu’il ne participerait pas au gouvernement sans les aounistes.


À partir de là, les tentatives de rabibochage sont devenues une priorité au sein de cette alliance, et pour cela, certains milieux du 8 Mars ont eu recours à des procédés peu habituels en insistant sur l’importance de la visite de l’ambassadeur d’Arabie saoudite à Rabieh, et en laissant entendre qu’elle a pavé la voie à une rencontre Aoun-Hariri à Paris et que le diplomate saoudien, qui passe le mois de ramadan en Arabie, remettra au général Aoun, à son retour à Beyrouth, une invitation officielle à se rendre à Riyad.


De sources informées, on indique que l’objectif des colporteurs de ces informations était d’exercer des pressions sur le Hezbollah pour le pousser à prendre langue rapidement avec le chef du CPL et, dans le même temps, de barrer la voie à ce qui a été considéré, au sein du 8 Mars, comme une « dérive » du général Aoun, exprimée par son déjeuner avec le président Michel Sleiman puis par la visite de l’ambassadeur d’Arabie à Rabieh. Ce qu’ils voulaient, c’était empêcher le chef du CPL de pousser l’autonomie à l’extrême et de se repositionner au plan politique, surtout que des rumeurs circulaient sur le fait que des offres lui avaient été faites au sujet de sa représentation au sein du gouvernement et des portefeuilles ministériels.


Selon deux ministres démissionnaires, dont un joumblattiste, le CPL et le Hezbollah ne peuvent pas se séparer, mais ne peuvent pas non plus suivre le même chemin après l’implication du Hezb en Syrie, et les retombées de sa décision sur le Liban et sur les Libanais dans le monde arabe. Les deux ont besoin l’un de l’autre, quoique pour des raisons différentes. L’objectif de la commission conjointe mise en place est de combler la brèche apparue dans leurs relations. Affaire à suivre.

 

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