Des membres de la Jamaa islamiya récoltant de l’argent devant une mosquée de Tripoli après la prière du vendredi en faveur des rebelles syriens. Mahmoud Zayat/AFP
L’implication du Hezbollah dans les combats en Syrie continue de susciter de vives réactions dans les milieux de l’opposition. Hier, et pendant que le dénommé Mohammad Ahmad Obeid, membre du Hezbollah, se faisait tuer à Qousseir en Syrie, le Renouveau démocratique dénonçait lors de sa réunion hebdomadaire l’ingérence du parti chiite dans la guerre qui secoue ce pays voisin.
« Le Liban a récemment fait un grand pas stratégique dangereux. Après une participation non officielle à la crise syrienne, le Hezbollah crie haut et fort son implication, envoyant des Libanais combattre sans avertir l’État », ont affirmé les participants à la réunion, mettant en garde contre les conséquences d’une telle situation, « qui peut servir de prétexte à de nombreuses forces pour s’attaquer au Liban, sans oublier qu’il met à découvert le pays stratégiquement et légalement ». « Le Hezbollah s’entête à faire prévaloir les intérêts de l’Iran sur ceux du Liban », ont-ils ajouté.
De son côté, le député des Forces libanaises, Fady Karam, a commenté le dernier discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, affirmant que ce dernier « s’obstine à prendre les Libanais pour des idiots, en leur faisant croire qu’il se soucie de leur sécurité, et que l’implication du Hezb en Syrie a pour but de défendre des citoyens libanais et quelques lieux saints ». « Que ferait Hassan Nasrallah si les chrétiens du Liban décidaient d’aller soutenir leurs frères en Syrie ? » s’est-il aussi interrogé. À Saïda pourtant, cheikh Maher Hammoud, imam de la mosquée al-Qods, a affirmé que « les lieux saints de Syrie sont en danger » et que le Hezbollah participe aux combats en Syrie par « nécessité légitime ».
(Reportage : Ces Libanais prêts à mourir pour le Hezbollah en Syrie...)
Sur un autre plan, les enlèvements en Syrie continuent d’occuper les responsables. Concernant les deux évêques Yazigi et Ibrahim, disparus depuis bientôt deux semaines, le patriarche Béchara Raï a appelé la communauté internationale depuis São Paulo à œuvrer pour leur libération. Quant aux disparus de Aazaz, le ministre démissionnaire de l’Intérieur, Marwan Charbel a estimé qu’il est optimiste, et que « la solution de cette affaire est entre les mains de la Turquie, mais aussi du Qatar ». « Nous attendons toujours la liste des noms des prisonnières en Syrie », a-t-il confié. En effet, les ravisseurs ont livré aux responsables turcs une liste comprenant leurs revendications et les noms des prisonnières qu’ils souhaiteraient que le régime syrien affranchisse, en échange des otages, ainsi que les détails de l’opération de leur libération. L’ambassadeur turc, Inan Ozyildiz, devrait bientôt remettre cette liste à Marwan Charbel.
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commentaires (5)
Pour sauver le Liban, le Hezbollah devrait déclarer officiellement qu'il combat bêtement et lâchement pour la Syrie et l'Iran et qu'il n'a rien à voir avec le Liban, ce qui n'est pas faux.
Robert Malek
03 h 57, le 05 mai 2013